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Culture - Humour

Samy Khayath au Monnot pour faire taire et rire

Deux champions du rire, deux grands amuseurs, Samy Khayath et Pierre Chamassian, invitent le public à les retrouver sur les planches du Monnot* dans leur nouveau spectacle « Taisez-vous ». Apprêtez vos zygomatiques.

Samy Khayath et Pierre Chamassian : un combat à armes égales...

Sur les planches comme dans la vie, Samy Khayath est tel un bolide qui a perdu ses freins, un moteur qui tourne à fond, un réservoir à rire qui ne se désemplit pas et un amuseur qui n’en finira pas de nous étonner. Pour ce cinquante-deuxième spectacle, le troubadour des temps modernes, qui a institué le franbanais comme langue officielle, a invité Pierre Chamassian – qu’il avait recruté il y a quarante ans dans sa troupe et qui l’avait suivi durant treize ans – à le rejoindre durant une heure trente pour un match de rire à armes égales.
En paroles et en musique dans le spectacle Taisez-vous créé, écrit et réalisé par Samy Khayath lui-même, les deux compères entourés de Véra Darazi et Jad Saad – qui joueront à certains instants le rôle d’arbitres – s’affrontent dans des joutes tant orales que musicales. Les duell(tt)istes se défient et se provoquent l’un l’autre à travers des sketches inédits et totalement
nouveaux.
Il est certain que le thème de prédilection de Khayath demeure la télévision, vivier riche en blagues et anecdotes, mais la saynète du GPS version moderne du « allô le 11 » (moment tant attendu dans tous ses spectacles antécédents) ainsi que celle de l’ascenseur, ou encore celle de la manie des Libanais à toujours conseiller médicaments tout autant que le dernier modèle de portables sont de nouveaux sketches qui se surajoutent à ce miroir aux multiples facettes de la société libanaise. Car qu’est-ce qu’un spectacle de chansonniers sinon le reflet que nous renvoient ces derniers de nous-mêmes?
Tels des gamins qui sautillent, frétillent, dansent et chantent, multipliant maintes facéties et simagrées, Khayath et Chamassian s’amusent dans cette cour de récréation qu’est la scène. Une scène semblable au bol d’oxygène qu’ils respirent à pleins poumons tout en faisant partager l’audience.
Enfin, pour les détracteurs qui voudraient décortiquer, analyser avec une certaine sophistication ou logique le rire que proposent ces chansonniers, on peut leur répondre, comme le disait Michel Serrault : «Le rire est une bouée de sauvetage. » Cette bouée, on peut la rattraper afin de se sauver de la monotonie et du souci du quotidien, tout comme on peut la saisir pour s’éloigner de la vulgarité et de la politologie que nous assènent souvent d’autres soi-disant princes du rire. Loin d’être moralisateur, partisan, imposant certains diktats, mais si proche des petites vicissitudes de la société libanaise, Samy Khayath, telle la boussole de M. Tournesol, se balance et bouge dans tous les sens aussitôt qu’une nouvelle vanne est trouvée. Auscultant de près les codes qui font la particularité des Libanais, les deux amuseurs qui ont bien séduit le public (particularité des spectacles « khayathiens », on pense bien sûr à Nayla Khayath tout comme à Leila Haddad) forment un tandem bien particulier. Peut-on évoquer le «odd couple » formé par Jack Lemmon et Walter Matthau? Rire de soi, mais également rire avec les autres, avec toujours en filigrane cette douce nostalgie du passé, Taisez-vous n’est plus un ring où des lutteurs s’affrontent, mais bien un match de ping-pong où la balle résonne à certains moments plus qu’à d’autres en faisant mouche, mais où le regard et l’esprit sont piqués à vif tout au long du match par ce ludique renvoi de balles.

*Théâtre Monnot, du mercredi au dimanche à 21h. Billets en vente dans toutes les branches de la librairie Antoine.
Sur les planches comme dans la vie, Samy Khayath est tel un bolide qui a perdu ses freins, un moteur qui tourne à fond, un réservoir à rire qui ne se désemplit pas et un amuseur qui n’en finira pas de nous étonner. Pour ce cinquante-deuxième spectacle, le troubadour des temps modernes, qui a institué le franbanais comme langue officielle, a invité Pierre Chamassian –...

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