«Venise: le Lion est italien», proclamait donc le week-end passé le plus grand quotidien de la péninsule, le Corriere della Sera, qui titrait en page intérieure: «Révolution au Lido». Le président du jury, Bernardo Bertolucci, un des derniers «empereurs» du cinéma italien, «était à la recherche de surprises. Et il a réussi à surprendre tout le monde avec son verdict». Le quotidien de Turin La Stampa exulte sur un film qui décrit «l’humanité invisible qui vit aux marges d’une métropole dénaturée. «À la Mostra, après quinze ans de mains vides et de récriminations, le cinéma italien brille pour une fois, retrouvant le prestige des temps révolus.» «C’est un bon moment pour notre cinéma, étant donné notre habitude à nous dénigrer», commentait de son côté le quotidien La Repubblica, décrivant un cinéaste, Gianfranco Rosi, soudain «subjugué par le cinépatriotisme». Le Messaggero, quotidien romain, s’est félicité que «Rome ait triomphé à Venise», mais c’est, souligne-t-il, une Rome inattendue: un film qui «porte un regard radicalement différent sur ces immenses agglomérations, Rome en tête, que nous continuons à appeler villes et qui sont devenues désormais des réalités bien plus complexes et fugitives».
Avec modestie, Gianfranco Rosi avait dédié sa victoire «aux personnages de mon film qui m’ont laissé entrer dans leurs vies». «Certains en sont devenus des protagonistes involontaires sans le savoir.» Il avait remercié le «maestro» Bertolucci pour avoir eu le courage de primer un documentaire. «Je voudrais aussi remercier mon ex-femme qui m’a obligé à faire ce film alors que je voulais quitter Rome, une ville que j’ai commencé à aimer à travers son périphérique.» Pour le meilleur prix d’interprétation féminine, c’est aussi l’Italie qui a été honorée en la personne de l’actrice Elena Cotta, pour le film Via Castellana Bandiera de la Sicilienne Emma Dante.
(Source : AFP)
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