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Moyen Orient et Monde - Le point

Sous le signe de la méfiance

Qu’on se le dise : Israël accepte de jouer le jeu à condition d’en fixer, lui et nul autre, les règles. Mais dans son infinie magnanimité, il vient de décider de relâcher des prisonniers palestiniens, 104 pour être précis, dont un premier lot de 26 retrouveront la liberté dès demain mercredi. Les mauvais coucheurs argueront que certains de ces détenus jouissaient des bienfaits du régime carcéral israélien depuis plus de vingt ans, que d’autres allaient être libérés très bientôt – il existe des précédents –, qu’un troisième groupe est constitué de grands malades n’ayant plus que quelques mois à vivre.


Que le gouvernement Netanyahu, dans la foulée, ait lancé un appel d’offres pour la construction de 1 187 logements (793 dans la partie arabe de Jérusalem et 394 à Maaleh Adumim, Efrat et Ariel sur la rive occidentale du Jourdain) revêt une importance mineure, surtout que 560 000 colons s’y trouvent déjà. Après tout, ainsi que l’a souligné Uri Ariel, ministre de l’Habitat, « aucune nation n’accepterait qu’on lui dise sur quelle partie de son territoire construire ». Mark Regev, le porte-parole du cabinet, a été plus précis encore : « Il s’agit de zones qui continueront de faire partie de notre pays, quelle que soit l’issue des négociations. Cela ne modifiera en rien la carte de la paix. »
Mais alors de quoi va-t-on discuter ?


Les exégètes de la pensée netanyahuenne vous diront que « Bibi » a voulu calmer le courroux des ultras de son équipe. En fait, non seulement ces derniers ne désarment pas, mais, de plus, les Palestiniens sont déchaînés contre ce qu’ils considèrent comme un coup sérieux porté à la reprise des entretiens, sans toutefois aller jusqu’à menacer de reconsidérer leur participation. C’est que Saëb Erakat, Mohammad Chtayyeh et leurs compagnons savent désormais doser leur colère, conscients qu’une rupture du dialogue à venir desservirait leur cause et apporterait de l’eau au moulin de l’adversaire.


Dans le duel déjà engagé, l’Union européenne a choisi de jouer les francs-tireurs. Le porte-parole de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie des 28, a rappelé que les colonies étaient illégales, qu’elles rendent impossible la solution des deux États et qu’en tout état de cause, il importe de faire preuve de « dynamisme » si l’on veut une issue favorable aux entretiens. Plus sages, les États-Unis ont appelé les deux parties à « faire preuve de retenue ». Dans la pratique, ils estiment en avoir fait assez avec la décision de charger Martin Indyk de superviser les pourparlers.


Étrange « honest broker », comme l’appellent les Américains, que cet ancien diplomate. Australien d’origine – il est le premier non-Américain à faire partie des hauts cadres du département d’État – il fut jusqu’à une date récente un membre éminent de l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac), le lobby sioniste le plus puissant des USA ; à deux reprises (avril 1995-septembre 1997 puis de janvier 2000 à juillet 2001), il a servi son pays en tant qu’ambassadeur à Tel-Aviv. Durant la guerre d’octobre 1973, il s’était porté volontaire pour travailler dans un kibboutz avant d’enseigner au Moshe Dayan Center for Middle Eastern and African Studies, à l’université de Tel-Aviv, puis de décrocher un emploi au New Israel Fund. Au vu d’un tel pedigree, nul ne se hasarderait à affirmer que l’Oncle Sam n’a pas apporté sa pierre à l’édification de la paix au Proche-Orient.


Avec toute la bonne volonté du monde, nul non plus ne prétendra qu’Israéliens et Palestiniens aient jamais été proches d’un règlement pacifique. Il y a longtemps que l’Autorité, sous la présidence de Mahmoud Abbas, a renoncé à son exigence d’un arrêt de la construction de points de peuplement pour engager un dialogue. Elle a même accepté de faire l’impasse sur sa revendication d’un État incluant la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. En échange, on lui accorde le droit de continuer à courir derrière un mirage qui jamais ne se concrétisera. Abou Mazen le sait mieux que quiconque qui, incorrigible optimiste, n’en espère pas moins retarder encore l’israélisation définitive de territoires perdus en 1967 et en 1973.


Le coupable, c’est Netanyahu qui l’a trouvé et l’a désigné à John Kerry comme représentant une entrave sur la voie de la paix. Il s’appelle Mohammad Assaf, interprète d’une chanson, Brandis haut ton keffiyeh, qui a remporté fin juin la finale du concours « Arab Idol ». Non, cela ne s’invente pas.

 

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commentaires (1)

Non seulement le pays usurpateur fait les règles , mais se permet de les changer en cours de route ou à la fin des tractations quand il juge que cela ne lui convient pas . Mahmoud abbas sait à l'avance qu'il n'y pourra rien , alors il fait semblant de se fâcher , mais à quoi ça sert de faire semblant , à le maintenir au poste celui d'avoir une maison en dur , climatisée l'été et chauffée l'hiver , différente de celle qu'occupe les errants et les cheveux aux quatre vents, ya haram peuple de Palestine , il vous reste Mohamed Assaf, lorsque vos frères de sang vous ont balancé comme de vieilles chaussettes , pour les mêmes raisons que abbas cad se maintenir en place et envoyer leurs malades salafowahabites se faire tuer en terre arabe. A la grâce de Dieu , au Liban on a eu une résistance qui nous a sauvé de ce scénario , et que jamais nous n'auront à souffrir de la même chose, parce qu'on a plus les mêmes fréquentations que vous, pauvre peuple palestinien . Et dire que certains , comme abbas qui fait semblant ,voyant cela , demande à cette résistance de désarmer, quelle époque terrible que celle où les idiots dirigent des aveugles !

Jaber Kamel

16 h 25, le 13 août 2013

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Commentaires (1)

  • Non seulement le pays usurpateur fait les règles , mais se permet de les changer en cours de route ou à la fin des tractations quand il juge que cela ne lui convient pas . Mahmoud abbas sait à l'avance qu'il n'y pourra rien , alors il fait semblant de se fâcher , mais à quoi ça sert de faire semblant , à le maintenir au poste celui d'avoir une maison en dur , climatisée l'été et chauffée l'hiver , différente de celle qu'occupe les errants et les cheveux aux quatre vents, ya haram peuple de Palestine , il vous reste Mohamed Assaf, lorsque vos frères de sang vous ont balancé comme de vieilles chaussettes , pour les mêmes raisons que abbas cad se maintenir en place et envoyer leurs malades salafowahabites se faire tuer en terre arabe. A la grâce de Dieu , au Liban on a eu une résistance qui nous a sauvé de ce scénario , et que jamais nous n'auront à souffrir de la même chose, parce qu'on a plus les mêmes fréquentations que vous, pauvre peuple palestinien . Et dire que certains , comme abbas qui fait semblant ,voyant cela , demande à cette résistance de désarmer, quelle époque terrible que celle où les idiots dirigent des aveugles !

    Jaber Kamel

    16 h 25, le 13 août 2013

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