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Économie - Publicité

Mégafusion entre Publicis et Omnicom

Le groupe français Publicis, numéro trois mondial de la publicité, et le numéro deux, l’américain Omnicom, ont dévoilé hier un projet d’union qui doit les propulser au premier rang du secteur et les renforcer face à la révolution du numérique.
« Ce moment s’annonce historique et extrêmement important pour l’histoire des deux groupes et de la publicité », a souligné le patron de Publicis, Maurice Lévy, lors d’une conférence de presse à Paris avec John Wren, son homologue d’Omnicom. « Je suis extrêmement heureux de cette opération qui va donner naissance au premier groupe mondial », a-t-il ajouté.
Les groupes prévoient de fusionner au sein de Publicis Omnicom Group, une maison mère qui sera cotée à Paris et New York. La direction opérationnelle sera maintenue dans ces deux villes, mais le siège social sera établi aux Pays-Bas. Un choix effectué par souci de neutralité et non pour des motifs fiscaux, ont assuré les deux dirigeants.
L’union, que les deux groupes espèrent boucler fin 2013 ou début 2014, devrait bouleverser le podium des groupes de publicité. Si elle aboutit, elle créera un nouveau numéro un mondial incontesté du secteur devant l’actuel chef de file, le britannique WPP, avec un chiffre d’affaires cumulé de 17,7 milliards d’euros et une valeur en Bourse de 26,5 milliards.
Reflétant la valeur boursière équivalente de Publicis et d’Omnicom, leurs actionnaires respectifs (dont, côté Publicis, la philosophe Elisabeth Badinter, fille du fondateur Marcel Bleustein-Blanchet) auront chacun 50 % du nouvel ensemble.
Reflétant cet équilibre à 50/50, Publicis Omnicom Group sera codirigé au départ par Maurice Lévy (71 ans) et John Wren (58 ans). Cependant, au bout de 30 mois, le premier passera les rênes au second, se contentant d’un rôle de président non exécutif.
L’opération pourrait permettre aux deux sociétés non seulement de dégager des synergies (évaluées à 500 millions de dollars, à un horizon non précisé), mais surtout de mieux s’adapter à la vague du numérique.
Celle-ci bouscule le marché publicitaire, l’essor des plateformes en ligne (mobiles, tablettes, applications dédiées) mettant à la peine les canaux traditionnels comme la presse écrite.
Quant aux conséquences sur l’emploi, « je pense que si nous faisons bien notre travail, nous serons probablement créateurs d’emplois, même si nous passerons peut-être par une petite phase d’ajustement », a assuré M. Lévy.
Mais s’il s’est dit fort du « soutien » des pouvoirs publics français, la CGT a critiqué « une mégaopération financière plutôt qu’une fusion pertinente et complémentaire », et réclamé « une intervention du gouvernement et des autorités de la concurrence pour éviter toute situation de monopole en France et outre-Atlantique ».
Reste en effet à voir quel sera l’accueil que les gendarmes de la concurrence réserveront à ce projet de nature à accélérer fortement la concentration du secteur. Les deux groupes se disent confiants sur ce point.
« Il y a beaucoup de concurrence » dans le secteur, notamment du fait de l’émergence de nouveaux acteurs comme Google et Facebook, a plaidé M. Wren.
Chacune des deux parties apportera dans la corbeille des réseaux d’agences publicitaires puissants (côté français, Publicis Worldwide, Saatchi & Saatchi, Leo Burnett; côté américain, BBDO, DDB et TBWA), avec les budgets de très grandes marques qui vont avec (Nike, LVMH ou Nestlé pour le groupe des Champs-Élysées; Volkswagen, Unilever ou ExxonMobil, pour son partenaire de Madison Avenue).
Dans le secteur, ce mariage a fait grincer des dents. Le patron d’Havas, David Jones, a pourfendu ce qu’il appelle une stratégie de « walmartisation » (course à la taille), face à de nouveaux concurrents hyperagiles comme Facebook, de taille bien plus réduite. Selon lui, le projet va « détourner l’attention » des employés de leurs clients.
Ce projet, s’il réussit, constituera une consécration éclatante pour Publicis, fondé en 1926 à Paris par Marcel Bleustein-Blanchet, considéré comme l’un des pères de la publicité moderne, des slogans accrocheurs et des premiers slogans chantés à la radio. Il marquerait aussi un aboutissement personnel pour M. Lévy qui n’a eu de cesse qu’il n’internationalise Publicis. Enfin, ce mariage illustre une fois de plus la puissante dynamique de consolidation à l’œuvre au sein du secteur publicitaire. Il y a à peine un an, le japonais Dentsu avait annoncé le rachat pour près de 4 milliards d’euros du groupe britannique Aegis, bouclé en mars.

(Source : AFP)
Le groupe français Publicis, numéro trois mondial de la publicité, et le numéro deux, l’américain Omnicom, ont dévoilé hier un projet d’union qui doit les propulser au premier rang du secteur et les renforcer face à la révolution du numérique.« Ce moment s’annonce historique et extrêmement important pour l’histoire des deux groupes et de la publicité », a...

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