Le Liban à la traîne en termes de vitesse de téléchargement

Le Liban a été classé 152e sur 189 pays inclus dans une étude concernant la vitesse de téléchargement, réalisée par le site netindex.com et reprise par le Lebanon Brief de la BlomInvest Bank. Avec une vitesse de téléchargement de 2,53 mégabits par seconde (mbps), le Liban est à la traîne par rapport à d’autres pays de la région, même si la vitesse du débit s’est accrue de 1mbps et 2 mbps en 2011 et 2012 respectivement.
Selon l’étude, l’urgence de moderniser les infrastructures des technologies de l’information et de la communication (TIC) se fait de plus en plus pressante.
Dans les détails, la taille du marché libanais selon Business Monitor International (BMI) des TIC est évaluée à 364 millions de dollars répartis comme suit : le montant des ventes matérielles représentant 62 % de la somme, celle des logiciels 12 % et les services liés aux TIC 26 %.
Selon BMI, plusieurs obstacles majeurs bloquent le développement de ce secteur : la précarité des services liée à des coûts élevés, mais aussi l’accès à Internet.
Revenant sur la panne du mois de juillet 2012 où le pays n’avait pas pu avoir accès à Internet trois jours durant, le ministère des Télécoms avait intensifié ses efforts afin de trouver des solutions alternatives à l’accès Internet. À l’époque, le Liban dépendait principalement du câble à fibre optique India-Middle East-Western Europe (Imewe) qui avait été endommagé durant quelques jours. L’autre câble à fibre optique Cadmos-Alexandros n’avait alors pas la capacité de remplacer Imewe. Actuellement, la capacité de débit des deux câbles a été augmentée : de 20 à 30 gbps pour Imewe et de 3 à 20 gbps pour Cadmos-Alexandros. Parallèlement, le ministère des Télécoms est en phase de négociations avec Chypre pour la construction d’Europa, un troisième câble qui remplacerait Cadmos-Alexandros dont l’efficacité arrivera à terme d’ici 5 à 7 ans.

Prix élevés pour services basiques
Toujours selon netindex.com, en comparant le Liban à d’autre pays, il s’avère que les prix des services sont très élevés. Selon les prix affichés par les fournisseurs de services Internet ou les Internet Service Providers (ISP), les packages diffèrent selon les ISP. Pour les connexions résidentielles, dans la catégorie des 1 mbps, Terranet propose 10 GB à 23 dollars (hors TVA), soit 2,3 dollars par GB. Dans celle des 2 mbps, la société IDM propose 20 GB à 45 dollars (hors TVA) soit 2,25 dollars par GB. En comparaison avec les Émirats arabes unis (EAU) qui détiennent la 1re place du classement en termes de vitesse de téléchargement, la société émiratie Du propose 8 mbps avec un volume de téléchargement illimité pour un montant de 55 dollars par mois. Le package inclut également un abonnement TV et couvre les frais d’appel du téléphone fixe avec des appels gratuits intra-EAU.
Au-delà de la nécessité de baisser les prix, le rapport déplore également l’incapacité des ISP à tenir leurs engagements en termes de vitesse de connexion, ainsi que l’absence de cadre de régulation pour protéger les consommateurs.
Le rapport de netindex.com souligne enfin la nécessité de prendre avantage du ralentissement de l’activité économique pour moderniser le réseau des TIC, et ce afin de voguer sur la vague de l’économie digitale. Selon des études réalisées dans plusieurs capitales européennes, l’emploi dans l’économie digitale est en pleine expansion. « Le Liban ne peut se permettre de ne pas enclencher sa révolution digitale », a indiqué netindex.com, et ce pour revigorer le secteur des services sur lequel mise le Liban depuis des décennies.