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Culture - Exposition

Scènes coquines et collages polissons

Emi Miyashita a un talent fou pour dessiner des personnages en miniatures. Dans un accrochage à la galerie Running Horse, l’artiste japonaise donne à voir (ou plutôt ausculter derrière une loupe) des microcosmes de désirs charnels.

Une vingtaine de miniatures accolées les unes aux autres et des loupes pour mieux inspecter les dessins.

Un accrochage coquin que celui d’Emi Miyashita. Sur les cartons d’invitation (en guise de préliminaires), la photo d’un sein, courbe parfaite d’une dune translucide au sommet de laquelle trône un mamelon arrondi et charnu. L’œuvre intitulée It’s a Beautiful Life a été réalisée au crayon, dans une blancheur prédominante. Compte tenu du sujet, il n’est pas étonnant de constater, une fois au Running Horse, qu’elle existe en double. Juste en face de cette belle diptyque (ou paire de tétons?), un mur où est accrochée une vingtaine de miniatures. Ces dernières sont serrées les unes contre les autres, réunies au centre de l’espace mural. De loin, l’on devine qu’il s’agit de dessins sur papier, avec des encadrements qui rivalisent de charme. Huit loupes aux poignées délicatement ciselées sont disséminées entre les œuvres.


Des images érotiques sensibles, des visions oniriques, un langage poétique qui laisse s’animer les fantaisies cachées. Des scènes qui racontent des rencontres érotiques pleines de désir, mais aussi gorgées d’humour, comme cet organe masculin, tranché en saucisson et passé à la poêle, sous une pancarte mentionnant «Bistrot de pénis». Ou encore ce sein bien dodu, enroulé dans une filet, surmonté d’un chapiteau et la mention «Breast Circus». Ailleurs, des minipersonnages se prosternent devant deux seins, d’autres s’élancent à leur assaut à cheval, des bébés grimpent sur un monticule à mamelon... Le sein est représenté sous toutes ses fonctions, qu’il soit nourricier, zone érogène, adulé comme beaux atours ou rêvé pour sa féminité exacerbée.

 

 

Gros plan sur une chevauchée fantastique.

 


Mais l’artiste japonaise ne se confine pas aux dessins de matrices. Elle présente également, comme noté précédemment, toute une galerie de portraits de phallus, plus ou moins subtils, plus ou moins drôles. Parfois, les deux organes se rencontrent. La plupart des dessins ne sont pas sexuellement explicites. Là où les choses se corsent un peu plus, c’est dans les collages. Là, gros plan sur les parties intimes d’un couple en action.
Manifestement, ces dessins ne montrent pas l’amour entre l’époux et l’épouse. Ni l’amour lié à la reproduction de l’espèce. Ils célèbrent autre chose qu’une sexualité conjugale ou légitime. On y voit la recherche du plaisir charnel sous toutes ses formes, une sensualité et un érotisme dégagés de toute pudeur.
Les plaisirs de la chair dessinés, parfois, avec un raffinement surréaliste, un humour ravageur.


Nul besoin de souligner que les collages, sur papier ou sur maquettes de maisons, assemblage de muscles longs et plats, de glandes, de mucus, se livrant à des débauches, susciteront sans doute le dégoût ou provoqueront l’offense de certains voyeurs.

 

Le «jardin des délices» d’Emi Miyashita.


Les microcosmes érotiques d’Emi Miyashita, la Japonaise installée à Londres, s’intitulent «Carnal Aspirations». Elle s’adresse surtout à un public qui possède le sens du détail et de la poésie transgressive.
Mais aussi à tous ceux qui voudraient y chercher des thèmes de l’obsession sexuelle, de l’envie du pénis, de l’hystérie, des traumas, des complexes d’Œdipe, de la domination/soumission, de la psychanalyse infantile, surtout celle introduite par Freud et Melanie Klein.


Les appareils génitaux masculins deviennent des troncs d’arbre dans un village où les femmes miniatures font la récolte des arbres à pénis pour tomber enceinte. «Les femmes de ce village ne peuvent pas vivre sans les arbres à pénis et vice versa», note l’artiste qui estime représenter ainsi la relation entre l’homme et la femme. Les appareils génitaux féminins, tels qu’ils sont représentés ici avec délicatesse, suggèrent la douceur et la fluidité du caractère des filles d’Ève. Le dessin des bébés à l’assaut du sein n’est pas sans rappeler, lui, les analyses de Mélanie Klein, la pionnière de la psychanalyse d’enfants. Le sein enlevé est comme un sevrage intolérable. Comme le dit Melanie Klein: «Il mord ses parents, les déchire, les broie, ou les découpe en morceaux.»
Tout n’est pas tendre vert au paradis des amours
enfantines...

* Galerie Running Horse, secteur Medawar, près de Sleep Comfort. Tél. : 01/562 778.

Un accrochage coquin que celui d’Emi Miyashita. Sur les cartons d’invitation (en guise de préliminaires), la photo d’un sein, courbe parfaite d’une dune translucide au sommet de laquelle trône un mamelon arrondi et charnu. L’œuvre intitulée It’s a Beautiful Life a été réalisée au crayon, dans une blancheur prédominante. Compte tenu du sujet, il n’est pas...

commentaires (2)

DÉSIRS CHARNELS, DITES-VOUS ? FAUT VOIR LES JAPS EN RANG DEVANT LES LIVE SEXY SHOWS À AMSTERDAM... ILS SONT LES KAMIKAZES DU SEXE...

SAKR LOUBNAN

18 h 53, le 27 juin 2013

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Commentaires (2)

  • DÉSIRS CHARNELS, DITES-VOUS ? FAUT VOIR LES JAPS EN RANG DEVANT LES LIVE SEXY SHOWS À AMSTERDAM... ILS SONT LES KAMIKAZES DU SEXE...

    SAKR LOUBNAN

    18 h 53, le 27 juin 2013

  • Dans le monde du talent fou pour dessiner des personnages en miniatures , toutes les fantaisies sont pemises même celles qui nous paraissent le plus choquantes . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    12 h 23, le 27 juin 2013

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