Et de quatre pour la Beirut Art Fair au BIEL

C’est en présence de Carole Prat, attachée culturelle près l’Institut culturel français de Beyrouth ; Serge Akl, directeur de l’Office du tourisme libanais à Paris ; Pascal Odille, directeur artistique ; Richard Koh, curateur du pavillon sud-est asiatique ; Rania Tabbara et Rania Halabi, membres du comité, que Laure d’Hauteville en a dévoilé les détails. La directrice de Beirut Art Fair a d’abord souligné le fait marquant de cette année : l’entrée en scène de l’Asie du Sud-Est, avec la création d’un pavillon asiatique, appelé à se développer au cours des éditions prochaines. Avec ce pavillon, c’est un pont établi avec le sud-est asiatique puisque d’Hauteville a également annoncé la participation du Liban à la première Foire d’art de Singapour en 2014, avec le pays du Cèdre comme invité d’honneur.
« Nous sommes partis du constat que le monde arabe se tourne vers cette région et, réciproquement, à travers les expositions qui sont organisées dans les musées, les artistes exposés dans les galeries... », note d’Hauteville. Et de poursuivre : « La même volonté d’échanges et de découvertes anime les acteurs du marché de l’art de ces deux régions. Ils ont en commun une dynamique, une créativité, des valeurs identitaires fortes et un intérêt pour les talents émergents prêts à acquérir une visibilité sur la scène artistique internationale. De plus, les scores des ventes aux enchères sont excellents pour ces deux marchés. » Richard Koh, galeriste et curateur du pavillon, indique que ce dernier rassemblera les œuvres de 21 artistes à travers 9 galeries de Singapour, d’Indonésie, des Philippines et de Thaïlande.
Créée sous l’impulsion de Laure d’Hauteville, Pascal Odille et Jean-Marc Decrop, cette foire se propose de faire connaître des artistes à découvrir, comme elle offre ses cimaises à des artistes établis. « Nous sommes attachés depuis le début à proposer une foire boutique, hybride, offrant des événements culturels en parallèle », a noté la directrice. Ainsi, un espace intitulé BLC Design sera dédié aux jeunes designers locaux, avec la participation du critique d’art Jérôme Sans, chargé de sélectionner les créateurs les plus prometteurs.
La photographie tiendra également une place importante avec la présentation d’une exposition intitulée « Generation War », qui réunit les clichés de 6 photographes libanais, reporters nés dans les années 60, tous reconnus sur la scène internationale, avec pour marraine la journaliste reporter française Marine Jacquemin. Des œuvres photographiques de Georges Azar, Patrick Baz, Jack Dabaghian, Aline Manoukian, Samer Mohdad et Roger Moukarzel sont « curatées » par KatyaTraboulsi.
Parallèlement, la deuxième édition du Byblos Bank Award pour la photographie permettra de découvrir de nouveaux talents.
La BAF présente également une nouveauté, en partenariat avec Solidere. Il s’agit de la Beirut Art Week, un événement urbain qui proposera des œuvres et des installations dans les rues et les boutiques du centre-ville.
Parmi les événements à souligner également, une performance réunissant Jean-Marc Nahas et Fabien Verschaere, autour d’un mur monumental de 7 mètres de long. Sans oublier les installations d’art urbain réalisées par un collectif d’artistes internationaux, le Penique Productions. Et les diverses rencontres et autres tables rondes réunissant experts et collectionneurs présents à cette Beirut Art Fair dont l’ambition, très louable, est de positionner la capitale libanaise comme pivot central de l’art du monde arabe, avec, pourquoi pas, un pont d’attache avec l’Asie du Sud-Est...

M. G. H.