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Moyen Orient et Monde - Religion

Premier face-à-face François-Welby

Vie et famille, pauvreté et guerres ont été au centre de la rencontre du pape avec l’archevêque de Cantorbéry, hier au Vatican.

Le pape François a reçu chaleureusement hier le nouveau chef de l’Église anglicane, l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby. Alessandra Tarantino/pool/AFP

Pour la première fois depuis son élection, le pape a reçu chaleureusement hier le nouveau chef de l’Église anglicane, Justin Welby : une occasion d’affirmer leur engagement contre la pauvreté et les guerres, et pour François de réclamer un front plus uni sur la défense de la vie et de la famille.
L’archevêque de Cantorbéry, chef spirituel de 80 millions de fidèles dans 165 pays, accompagné de son épouse Caroline, a rencontré le pape avant de prier avec lui et une centaine de responsables des deux confessions – y compris des anglicans passés au catholicisme – dans la chapelle « Redemptoris Mater » du palais apostolique. Ils y ont prié ensemble pour les victimes de « conflits civils, spécialement au Moyen-Orient ». « Seigneur, délivre-nous de l’orgueil et de l’intolérance, de tout ce qui peut nous empêcher de parvenir à l’union en Dieu », a dit Justin Welby.
Lors d’une rencontre qualifiée de « très cordiale » et précédant un repas en commun, le primat a dit « se sentir chez lui » et avoir été fortement guidé par la « doctrine sociale catholique ». Il a évoqué un anneau qu’il porte et que le pape Paul VI avait offert à un de ses prédécesseurs en signe de proximité entre les deux confessions, séparées depuis le divorce du roi Henry VIII au XVIe siècle. Justin Welby a espéré que « la proximité », en mars, des deux inaugurations de leurs règnes respectifs « puisse servir la réconciliation ». « Chez beaucoup, a-t-il noté, il y a une nouvelle aspiration à l’unité de tous les chrétiens. »
Alors que les questions de société divisent profondément les anglicans – par exemple l’ordination des femmes ou la place des homosexuels –, François a insisté sur « un témoignage commun » pour « la promotion des valeurs chrétiennes, face à une société qui semble mettre en discussion quelques-unes des bases même de la coexistence ». Il a cité « le respect de la sacralité de la vie humaine et la solidité de l’institution de la famille fondée sur le mariage ». « Une valeur que vous-même avez eu l’occasion de rappeler récemment », a observé le chef de l’Église catholique. « Donner ensemble voix aux pauvres » est un autre objectif que le pape partage avec le primat qui a convié les deux confessions à défendre ceux « qui sont marginalisés – parfois d’entières nations – par la crise ». Des « frères et sœurs chrétiens souffrent terriblement de l’oppression, de la guerre, de gouvernements mauvais et de systèmes économiques injustes. Si nous ne sommes pas leurs avocats
au nom du Christ, qui le sera ? », s’est exclamé l’archevêque britannique. Le pape a salué ses efforts pour favoriser « la résolution des conflits », relevant « qu’il avait demandé aux autorités (syriennes) de trouver une solution pacifique ».
Les tensions nées de l’initiative de Benoît XVI de proposer en 2009 des « ordinariats » permettant aux prêtres anglicans en désaccord avec les positions libérales de leur Église de rejoindre l’Église catholique n’ont pas été tues. Des centaines de prêtres, dont certains mariés, ont fait le pas, arrivant dans le giron de la catholicité avec leurs spécificités. Ce geste de Benoît XVI avait été perçu par certains anglicans comme une stratégie arrogante vivant à affaiblir l’anglicanisme. Mais la querelle s’est un peu apaisée. « Je suis reconnaissant de l’effort sincère que l’Église d’Angleterre a manifesté pour comprendre les raisons » de cette initiative, a noté François, se disant « convaincu que cela permettra de mieux apprécier dans le monde catholique les traditions spirituelles, liturgiques et pastorales qui constituent le patrimoine anglican ». Auparavant, l’archevêque, qui devait se recueillir sur les tombes de saint Pierre et de Jean-Paul II sous la basilique Saint-Pierre, avait reconnu que le « chemin » de l’unité pouvait être « éprouvant ». Il avait relevé des « différences » dans la manière (....) d’affronter « les défis de la société moderne ».
Les premiers pas de François vers une Église plus collégiale et pour l’œcuménisme sont appréciés des anglicans. Justin Welby, 57 ans, marié et père de cinq enfants, est un ancien cadre de l’industrie pétrolière, bon connaisseur de l’Afrique. Le primat a adopté des positions pragmatiques : il s’est dit favorable à l’ordination de femmes évêques mais est opposé au mariage gay.
(Source : AFP)
Pour la première fois depuis son élection, le pape a reçu chaleureusement hier le nouveau chef de l’Église anglicane, Justin Welby : une occasion d’affirmer leur engagement contre la pauvreté et les guerres, et pour François de réclamer un front plus uni sur la défense de la vie et de la famille.L’archevêque de Cantorbéry, chef spirituel de 80 millions de fidèles dans...

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