À Bir Hassan, une opération takfiriste par excellence, dénonce Geagea

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a tenu hier à Meerab une conférence de presse au cours de laquelle il a abordé les dossiers chauds de l’actualité locale présente, notamment l’assassinat du responsable estudiantin de l’Option libanaise, Hachem Salman, lors d’une manifestation pacifique devant l’ambassade d’Iran à Beyrouth pour protester contre l’implication du Hezbollah dans la guerre syrienne, ainsi que le meurtre d’un citoyen de Ersal, Ali Ahmad Hojairi, dans la région du Hermel, ou les agressions syriennes contre certaines régions libanaises et la quasi-paralysie du Conseil constitutionnel.

D’emblée, M. Geagea a qualifié l’assassinat du cadre de l’Option libanaise devant l’ambassade iranienne d’ « opération takfiriste par excellence », dans une allusion à la campagne menée par le Hezbollah qui affirme qu’il participe aux combats en Syrie pour faire face aux « takfiristes ». « C’est le 8 Mars qui se comporte à la manière des takfiristes et du groupe “al-takfir wal hejra” (courant musulman fondamentaliste et radical), a déclaré sur ce plan le leader des FL. L’assassinat de Hachem Salman s’inscrit dans le cadre de la série de meurtres perpétrés au Liban afin d’éliminer l’opinion de l’autre. Ils cherchent à faire peur à l’opinion publique en brandissant le spectre des takfiristes et du Front al-Nosra. Nous sommes contre le Front al-Nosra, mais pratiquement, ils (le Hezbollah) se comportent dans les faits comme le takfir wal hejra. »

Le leader des FL a souligné dans ce cadre qu’il est inconcevable que l’État reste passif à l’égard de ce meurtre. « Il faut mener une enquête sérieuse afin que les coupables soient traduits en justice », a déclaré M. Geagea qui a invité sur ce plan le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, « en qui j’ai une grande confiance », a-t-il souligné, à ouvrir une enquête au sujet de cette affaire « et à superviser lui-même les investigations, d’autant que l’agression s’est produite devant des forces de sécurité ». « Il faut déterminer les responsabilités pour dévoiler ceux qui ont fait preuve de négligence ou ceux qui ont été complices, afin de prendre les mesures qui s’imposent », a souligné le leader des FL.

Rappelons à ce propos que dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour et publiée dans notre édition d’hier, le chef de l’Option libanaise, Ahmad el-Assaad, avait indiqué que pour échapper à ses agresseurs, Hachem Salman avait tenté de se réfugier dans un véhicule de l’armée stationnée à l’endroit où s’est produite l’agression, mais les forces de sécurité l’ont empêché de monter dans le véhicule militaire et l’ont contraint à rester dans le lieu de l’échauffourée, ce qui a permis aux agresseurs de l’abattre au moyen d‘une arme à feu sans que les forces de sécurité n’interviennent.
Après avoir déploré le laxisme de l’État face à la détérioration sécuritaire sur la scène locale, M. Geagea a stigmatisé le meurtre du citoyen de Ersal, Ali Ahmad Hojairi, sur la route du Hermel, soulignant qu’il est inconcevable de « faire preuve de laxisme et de complaisance » face à de tels incidents, mettant en garde les responsables politiques contre « un retour à la situation de 1975 lorsque l’État a été paralysé et que les citoyens étaient livrés à l’inconnu ».
Le leader des FL a par ailleurs dénoncé la paralysie qui frappe le Conseil constitutionnel, s’élevant contre ceux « qui versent des larmes de crocodile au sujet de la bonne marche des institutions alors qu’ils ont brillé par leur absence et leur mutisme lorsque le Parlement a été fermé (en 2008) et qu’il y a eu vacance au niveau de la présidence de la République ».

Stigmatisant en outre « l’impuissance de l’État » face aux bombardements syriens qui visent tantôt le Hermel, et tantôt Ersal et Wadi Khaled, M. Geagea a pressé le président Michel Sleiman et le Premier ministre désigné Tammam Salam à former « le gouvernement de l’État libanais regroupant ceux qui ont pour souci l’intérêt de l’État libanais ».

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