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Sport

Prandelli, l’homme du changement italien

Si l’Italie se plaint du manque de renouvellement de sa classe politique, Cesare Prandelli, a lui, nettement changé la culture footballistique de sa sélection, imprimant un jeu vif et offensif très attendu à la Coupe des confédérations.

Cesare Prandelli s’est attaqué à un énorme chantier: changer le fameux « cadenas » synonyme du jeu défensif de l’Italie qui s’appuie sur une défense de fer et une attaque avec des renards de surface. L’entraîneur de la Squadra Azzurra semble réussir son pari puisque les Transalpins offrent un beau jeu fluide tout en obtenant de bons résultats. Vincenzo Pinto/AFP

Souliers vernis, gomina et sourire enjôleur, « Cesare » incarne fort bien une certaine idée de la classe italienne. Mais il y instille une dose de fair-play et de retenue britanniques fort seyants.
À 55 ans, il a redoré l’image des « Azzurri » dans leur propre pays, dominé par le football de club, où d’habitude la « Nazionale » captive l’Italie seulement à partir des quarts de finale des grandes compétitions.
Marcello Lippi avait échoué au Mondial 2010 au premier tour, dernier de sa poule derrière la Nouvelle-Zélande, avec son groupe de champions du monde presque inchangé.
Avec Prandelli, l’Italie s’est fait belle et a retrouvé le haut de l’affiche. Lors de ses deux premières années de mandat (2010-2012), il a transformé le jeu d’épiciers planqués derrière la caisse en football offensif basé sur la possession.

Code éthique
De Fabio Cannavaro, défenseur central hypermusclé, le symbole du jeu de l’Italie est devenu Andrea Pirlo, élégantissime « regista » au toucher de balle suave. On appelle regista ce meneur de jeu installé devant la défense dont Pirlo est la quintessence.
D’équipe de contre, la « Nazionale » s’est muée en équipe « propositive », comme disent les Italiens. L’Italie prend le jeu à son compte, comme contre le Brésil en match amical, fin mars à Genève (2-2), où seules les parades de Julio Cesar sur Mario Balotelli ont empêché l’Italie de conquérir un succès de prestige sur son vieux rival, qui l’a battu deux fois en finale de Coupe du monde (1970, 4-1, et 1994, 0-0, 3-2 aux tirs au but).
Prandelli a également imprimé un fair-play et une élégance sportive à son équipe. Toujours beau perdant, il a été applaudi par toute la salle, journalistes espagnols compris, après la raclée reçue en finale de l’Euro 2012 de la « Roja » (4-0).
Prandelli ne plaisante pas avec l’état d’esprit et a institué un code éthique rigoureux en équipe nationale. Ses joueurs doivent faire montre d’un comportement digne, toute exclusion « non sportive » (vilain geste, contestation, etc.) est sanctionnée d’une mise à l’écart.

La métamorphose de Balotelli
Pablo Osvaldo vient d’en faire les frais, rayé du groupe pour la Coupe des confédérations pour son comportement à l’issue de la finale de Coupe d’Italie perdue par l’AS Rome contre la Lazio (1-0). Osvaldo a déserté la remise du trophée et s’est pris le bec publiquement, sur le terrain et sur le média social Twitter, avec son entraîneur.
Par le passé, des joueurs du calibre de Daniele De Rossi ou Mario Balotelli avaient été sanctionnés. Prandelli exige de ses troupes un comportement modèle de qui représente l’Italie à l’étranger, maillot azzurro sur le dos.
En deux années seulement, il a relevé un champion du monde tombé en disgrâce jusqu’à l’avant-dernière marche européenne, et a enchanté jusqu’à l’esthète Michel Platini pour son beau jeu. Le président de l’UEFA fut son coéquipier à la Juventus.
« Cette Nazionale plaît au public, et l’équipe le sent, ce n’était pas gagné, ce n’est pas si facile », commente Prandelli.
Enfin le moindre de ses mérites n’est pas d’avoir transformé Balotelli d’adolescent bougon en joueur souriant et décisif, à l’image de son nouveau but superbe contre le Brésil.
Son travail maintenant consiste à gravir la dernière marche. Car même si « les résultats ne font pas tout », son mantra, en Italie les entraîneurs mythiques sont les vainqueurs, de Vittorio Pozzo (Mondiaux 1934 et 1938) et Enzo Bearzot (1982) à Lippi.
Souliers vernis, gomina et sourire enjôleur, « Cesare » incarne fort bien une certaine idée de la classe italienne. Mais il y instille une dose de fair-play et de retenue britanniques fort seyants.À 55 ans, il a redoré l’image des « Azzurri » dans leur propre pays, dominé par le football de club, où d’habitude la « Nazionale » captive l’Italie seulement à...

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