« Le pluralisme linguistique est un atout majeur dans l’accès à de nouveaux marchés, et nous sommes fiers de lancer au Liban le premier label trilingue au monde, a déclaré l’ambassadeur de France, Patrice Paoli. C’est un modèle d’innovation, qui sera garant de la visibilité du Liban à l’international. Des guides touristiques comme Le Petit futé se sont déjà engagés à valoriser le label dans leurs prochaines éditions, tandis que des pays comme la Tunisie ou l’Arabie saoudite ont été séduits par notre idée. » « Selon une enquête menée auprès de 138 entreprises libanaises, plus de 50 % du personnel est trilingue, a ajouté M.Paoli, or ce trilinguisme est souvent une condition déterminante pour accéder à des postes à responsabilité. »
Tom Fletcher : « Le Liban est toujours créatif et bourré de talents »
De son côté, l’ambassadeur de Grande-Bretagne, Tom Fletcher, a insisté sur le symbole que représente ce label dans un contexte de fortes turbulences politico-sécuritaires. « En dépit de ce que disent certains, cela montre que le Liban est toujours créatif et bourré de talents, a-t-il fièrement clamé. Ce label est un nouvel outil qui prouve que le Liban a encore un bel avenir dans le monde des affaires. »
Même son de cloche du côté du ministère du Tourisme : « Le trilinguisme est un indicateur de performance socio-économique de nos hôtels, a déclaré Nada Sardouk, la directrice générale du ministère du Tourisme. Nous excellons dans le domaine du service client, c’est un trait tout à fait caractéristique du savoir-faire libanais. »
En ce qui concerne le coût du label, les partenaires n’ont, à l’heure qu’il est, pas pu établir d’estimations précises. Ce dernier dépendra du nombre d’employés de l’établissement et du niveau de formation. « Le coût sera estimé au cas par cas », a annoncé l’Institut français.
Nada Sardouk a en outre insisté sur la volonté du ministère du Tourisme de soutenir les plus petits établissements hôteliers pour le développement des régions. De là à évoquer une aide financière ? « Nous restons ouverts à toutes les possibilités », a répondu la directrice du ministère.
Pour les professionnels hôteliers, l’annonce de ce label a été accueillie comme un vent d’optimisme pour le secteur. « C’est purement marketing car nous avons déjà les langues, mais c’est excellent, a déclaré Joyce Mouawad, directrice marketing de l’hôtel Le Royal à Dbayé. Les retombées peuvent être très positives surtout par notre présence online sur les sites des ministères et des ambassades qui sont très consultés par les touristes. » La directrice de l’hôtel a en outre souligné l’aspect motivant pour le personnel de l’établissement. « Nous sommes prêts à investir, il faut toujours être optimiste », a-t-elle conclu.
C’est également l’avis partagé par Rana Khoury, la directrice de l’hôtel Le Gray à Beyrouth. « Nous allons étudier de très près le coût de cette opération, mais nous trouvons la démarche très positive. Il faut toujours se concentrer sur nos jeunes talents, a-t-elle ajouté. Ce type d’initiative nous éloigne un peu du monde politique, et c’est exactement ce dont nous avons besoin en ce moment, nous professionnels hôteliers. » Une bonne nouvelle pour le secteur touristique, même si cela ne suffira pas à rassurer les touristes...
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