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Économie - Liban - Tourisme

Le Liban, ambassadeur du trilinguisme

Le « Label L », premier label trilingue de l’hôtellerie, a été lancé hier à la Résidence des Pins. L’outil marketing visant à accroître la visibilité des hôtels et du Liban à l’international souffle comme un vent d’optimisme sur un secteur soumis à de rudes épreuves.

Le label est le fruit d’un partenariat étroit entre le ministère du Tourisme, l’ambassade de France, l’Institut français du Liban, le British Council et l’École supérieure des affaires de Beyrouth. Photo Michel Sayegh

« Hi, kifak, ça va ? » Si la formule fait sourire, elle est pourtant véritablement révélatrice des mœurs locales, dans un pays où le trilinguisme est quasiment dans les gènes. Quoi de plus naturel, ainsi, que d’utiliser ce formidable atout et talent local pour promouvoir l’image du Liban à l’étranger ? Tel est l’objectif du « Label L », fruit d’un partenariat étroit entre le ministère du Tourisme, l’ambassade de France, l’Institut français du Liban, le British Council et l’École supérieure des affaires de Beyrouth.
« Le pluralisme linguistique est un atout majeur dans l’accès à de nouveaux marchés, et nous sommes fiers de lancer au Liban le premier label trilingue au monde, a déclaré l’ambassadeur de France, Patrice Paoli. C’est un modèle d’innovation, qui sera garant de la visibilité du Liban à l’international. Des guides touristiques comme Le Petit futé se sont déjà engagés à valoriser le label dans leurs prochaines éditions, tandis que des pays comme la Tunisie ou l’Arabie saoudite ont été séduits par notre idée. » « Selon une enquête menée auprès de 138 entreprises libanaises, plus de 50 % du personnel est trilingue, a ajouté M.Paoli, or ce trilinguisme est souvent une condition déterminante pour accéder à des postes à responsabilité. »

Tom Fletcher : « Le Liban est toujours créatif et bourré de talents »
De son côté, l’ambassadeur de Grande-Bretagne, Tom Fletcher, a insisté sur le symbole que représente ce label dans un contexte de fortes turbulences politico-sécuritaires. « En dépit de ce que disent certains, cela montre que le Liban est toujours créatif et bourré de talents, a-t-il fièrement clamé. Ce label est un nouvel outil qui prouve que le Liban a encore un bel avenir dans le monde des affaires. »
Même son de cloche du côté du ministère du Tourisme : « Le trilinguisme est un indicateur de performance socio-économique de nos hôtels, a déclaré Nada Sardouk, la directrice générale du ministère du Tourisme. Nous excellons dans le domaine du service client, c’est un trait tout à fait caractéristique du savoir-faire libanais. »
En ce qui concerne le coût du label, les partenaires n’ont, à l’heure qu’il est, pas pu établir d’estimations précises. Ce dernier dépendra du nombre d’employés de l’établissement et du niveau de formation. « Le coût sera estimé au cas par cas », a annoncé l’Institut français.
Nada Sardouk a en outre insisté sur la volonté du ministère du Tourisme de soutenir les plus petits établissements hôteliers pour le développement des régions. De là à évoquer une aide financière ? « Nous restons ouverts à toutes les possibilités », a répondu la directrice du ministère.
Pour les professionnels hôteliers, l’annonce de ce label a été accueillie comme un vent d’optimisme pour le secteur. « C’est purement marketing car nous avons déjà les langues, mais c’est excellent, a déclaré Joyce Mouawad, directrice marketing de l’hôtel Le Royal à Dbayé. Les retombées peuvent être très positives surtout par notre présence online sur les sites des ministères et des ambassades qui sont très consultés par les touristes. » La directrice de l’hôtel a en outre souligné l’aspect motivant pour le personnel de l’établissement. « Nous sommes prêts à investir, il faut toujours être optimiste », a-t-elle conclu.
C’est également l’avis partagé par Rana Khoury, la directrice de l’hôtel Le Gray à Beyrouth. « Nous allons étudier de très près le coût de cette opération, mais nous trouvons la démarche très positive. Il faut toujours se concentrer sur nos jeunes talents, a-t-elle ajouté. Ce type d’initiative nous éloigne un peu du monde politique, et c’est exactement ce dont nous avons besoin en ce moment, nous professionnels hôteliers. » Une bonne nouvelle pour le secteur touristique, même si cela ne suffira pas à rassurer les touristes...
« Hi, kifak, ça va ? » Si la formule fait sourire, elle est pourtant véritablement révélatrice des mœurs locales, dans un pays où le trilinguisme est quasiment dans les gènes. Quoi de plus naturel, ainsi, que d’utiliser ce formidable atout et talent local pour promouvoir l’image du Liban à l’étranger ? Tel est l’objectif du « Label L », fruit d’un partenariat...

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