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Culture - Spectacle

Douce folie et folie douce pour une séparation

Sous le titre « Psy », Michel Ghosn libanise au Petit Théâtre du Monnot une comédie intitulée « Une folie » de Sacha Guitry. Retour sur soi pour parler de rupture avec un psychiatre légèrement détraqué. Moment divertissant même si le farfelu fléchit et les criailleries l’emportent.

Le jeu d’un psychiatre raté et peu objectif.

De l’esprit de Guitry, prince du rire, ne reste qu’une vague trame d’une histoire un peu simple mais cousue de fil blanc, avec passementerie à gros effets de burlesque. Un fil qui perd toute finesse et tourne à des couleurs psychédéliques et sombres. Couleurs hystériques de la séparation pour un couple en crise, décalé et disjoncté. Sous le regard-scalpel d’un psychiatre raté sur les bords, brusquement peu objectif, car il en pince pour la femme qui vient le consulter pour son concubinage branlant et ébranlé.
Un fauteuil, un lampadaire et un bureau croulant sous une masse désordonnée de paperasses. Paperasses qui voleront systématiquement en l’air en un geste monomaniaque pour un oui et pour un non.
Décor de bric et de broc, mais efficace pour le cabinet de Dr Raad où se déroule le méli-mélo de confessions cocasses et ébouriffantes.
Sur le divan où le déballage va bon train, chacun retrouve ses propres défauts dans l’autre et ne les supporte pas. Prendre un amant ou une maîtresse est une étape naturelle pour mieux couper définitivement le cordon relationnel. Tels sont les conseils de cet hurluberlu de guérisseur d’âmes en peine pour un couple qui bat de l’aile.
Faces de Janus, comme des masques de la commedia dell’arte tendus, rigolos et grimaçants, pour une même histoire qui se démultiplie, où plus rien ne va, où plus rien ne tourne en rond. Sauf gesticuler et lâcher en toute comique liberté, fantasmes, contraintes et craintes intérieures.
En version libanaise, comme attestant un état sociétal délirant et incontrôlable, qui emboîte quand même le pas à un courant mondial, les séparations (divorces ou ruptures sentimentales) sont en passe de ne plus être taboues.
Dans un huis clos pour règlement de comptes intime, du rififi et du branle-bas donc chez les blasés, les indécis et les déçus du cœur. En statut de relation fixe et se voulant sérieuse... Car aujourd’hui, comme dirait Tina Turner, la diva des dancings, «l’amour est une émotion de seconde main...».
Jeux de mots pour défier les convenances, quand partout elles volent en éclats en cette période sauvagement laxiste, et personnages ubuesques dans le «trend» de l’époque pour briser les conventions sclérosées qui, elles aussi, sont peau de chagrin.
Pour cette corrida des cœurs, une brochette d’acteurs (Marcel Ghosn, Joseph Azoury – impayable dans son rôle de soupirant collant et sifflé –, Zeina Makki, Marie Christine Tayah, Maha Mitri et Elissa Bakhos) qui surjouent leurs personnages tous un peu fêlés (sauf la secrétaire-soubrette qui couine et pleurniche à bonne dose!), ignorent le sens des contrastes, s’acharnent sur des tics qui frisent la démence et tombent allègrement dans la farce tonitruante.
Une comédie sur les tricheurs du cœur qui balance par-dessus la rampe dialogues incisifs et percutants pour ne garder qu’une raillerie aux grosses ficelles d’un spectacle bouffe. On en rit, mais pas à la manière Guitry...
De l’esprit de Guitry, prince du rire, ne reste qu’une vague trame d’une histoire un peu simple mais cousue de fil blanc, avec passementerie à gros effets de burlesque. Un fil qui perd toute finesse et tourne à des couleurs psychédéliques et sombres. Couleurs hystériques de la séparation pour un couple en crise, décalé et disjoncté. Sous le regard-scalpel d’un...

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