Le pape Sixte IV demanda à la fin de la construction à plusieurs peintres italiens de renommée de décorer l’intérieur de la chapelle. Les fresques des murs latéraux ont été réalisées par les ateliers du Pérugin, de Botticelli, de Rosselli et de Ghirlandaio. Mais c’est le neveu de Sixte IV, qui devient pape à son tour, qui fit appel à Michel-Ange, à qui il avait déjà confié de nombreux travaux de restauration dans la ville de Rome, pour réaliser une fresque sur la voûte. Il fallut quatre longues années au peintre pour achever le travail qui retrace l’histoire de l’humanité. La peinture du jugement dernier fut commandée par le pape suivant, Paul III Farnèse, toujours à Michel-Ange qui mit 5 ans pour la réaliser. La fresque de la voûte connut un accueil partagé, certains criant au scandale à la vue de ces corps trop souvent dénudés et indécents, ou encore par la représentation d’un Christ trop jeune et sans barbe. Quelques années plus tard, des ajouts furent réalisés pour masquer les parties indécentes des corps... D’autres ajouts ont encore été réalisés par la suite. Au total, la fresque qui compte plus de 300 figures représente à coup sûr le plus grand chef-d’œuvre de Michel-Ange. Mais la chapelle Sixtine est victime de son succès, « 15 000 à 20 000 personnes la visitent par jour, mettant les fresques en danger »...
Et pourtant, Michel-Ange qui n’apprécie que très peu la peinture, refusera dans un premier temps car il s’estimait sculpteur et non peintre. « Ce n’est pas là ma profession, gémit-il. Je perds mon temps sans résultats. » Contraint d’accepter, il obtiendra une totale liberté de composition et de conception. Mais il doit tout inventer, de l’échafaudage à la technique de la fresque. Travaillant couché sur le dos, sur un échafaudage monté au-dessus de la chapelle, Michel-Ange ne fera appel qu’à un seul assistant qui lui préparera et broiera les couleurs. Dans un poème, l’artiste se décrit en piteux état depuis qu’il peint sur des échafaudages en des poses incommodes et peu naturelles : « Ma barbe pointe vers le ciel, je sens ma nuque sur mon dos, j’ai une poitrine de harpie, et la peinture qui dégouline sans cesse sur mon visage en fait un riche pavement. » Et quand le pape venait le houspiller pour aller vite, il n’hésitait pas à lui jeter les pots de peinture sur la tête! Le pape se contentait de sourire... Un ange passait !
Sources principales :
rome-passion.com
insecula.com
la-croix.com