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Économie - Diplomatie

En Allemagne, Lew réitère son appel au soutien de la demande

Le secrétaire américain au Trésor appelle en particulier les pays qui en ont « la capacité » à soutenir la consommation pour donner un coup de pouce à la conjoncture.

Le secrétaire américain au Trésor Jack Lew (à droite) et son homologue allemand Wolfgang Schäuble, hier, à Berlin.  Tobias Schwarz/Reuters

Le secrétaire américain au Trésor Jack Lew, en tournée européenne, a continué hier à Berlin de prôner la croissance. « Le moteur de la croissance économique sera la demande des consommateurs », a-t-il aindi déclaré lors d’une conférence de presse commune avec son homologue allemand Wolfgang Schäuble. « Des politiques qui soutiennent la demande dans les pays qui en ont la capacité seront utiles », a ajouté le ministre, en poste depuis fin février et qui effectue sa première visite en Europe. Ce voyage l’a déjà mené à Bruxelles et Francfort lundi, et se poursuivra à Paris puis Rome.
L’Allemagne fait clairement partie des pays perçus par les États-Unis comme ayant des marges de manœuvre pour mettre en place des politiques de relance. L’économie allemande s’en sort beaucoup mieux que ses voisines, et le pays affiche une relative santé financière. Ses comptes publics ont dégagé un petit excédent en 2012. En outre, l’Allemagne est considérée par beaucoup comme tirant les ficelles en zone euro et ayant imposé à ses partenaires la cure d’austérité qui a cours.
M. Schäuble a répondu, sans se départir de son affabilité, que les Européens étaient « suffisamment occupés à s’expliquer les choses » pour avoir le temps de donner des conseils ou en recevoir d’autrui.
Les deux ministres, qui se rencontraient pour la première fois, ont de manière générale eu à cœur d’afficher une parfaite entente. « Nous partageons les mêmes objectifs, la croissance et la discipline budgétaire », a déclaré M. Lew. Lundi déjà, au terme de ses entretiens avec plusieurs dirigeants européens dont le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, M. Lew avait appelé l’Europe à en faire plus pour la croissance, et insisté sur l’importance d’une économie européenne solide pour la bonne santé de la conjoncture aux États-Unis.
Les appels du pied en direction de Berlin pour en faire plus pour la croissance ne datent pas d’hier et ne sont pas le seul fait des États-Unis. L’opposition sociale-démocrate allemande, qui essaiera de barrer la route en septembre à un troisième mandat d’Angela Merkel, appelle à « un rééquilibrage économique entre l’Allemagne et ses partenaires », a déclaré son candidat à la chancellerie Peer Steinbrück dans un entretien au quotidien français Le Monde paru hier. L’introduction d’un salaire minimum généralisé par exemple pourrait gonfler le pouvoir d’achat des Allemands, « accroître nos importations et conduire à un rééquilibrage », préconise M. Steinbrück. M. Schäuble a répété en présence de M. Lew qu’il ne considérait pas que croissance et discipline budgétaire fussent antinomiques. « J’ai l’impression qu’il y a souvent une perception erronée », à ce sujet, a-t-il dit, « personne en Europe ne voit de contradiction entre consolidation budgétaire et croissance ».
Ailleurs qu’en Allemagne pourtant rigueur budgétaire et croissance sont bien souvent considérées comme incompatibles, et la doctrine allemande d’une « consolidation budgétaire propice à la croissance » comme un vœu pieux.
Le ministre français du Redressement productif Arnaud Montebourg a jugé quant à lui dans un entretien au Monde publié hier que l’austérité menait à « la débâcle » en Europe. Interrogé sur ces propos, lors d’une brève conférence de presse avec son homologue américain Jacob Lew à Paris, le ministre de l’Économie Pierre Moscovici, chantre justement du « sérieux budgétaire de gauche », a pris ses distances. « Je suis dans une conférence de presse avec M. Jack Lew, pas avec M. Montebourg », a-t-il d’abord tenu à souligner. « Mais je veux marquer mon accord avec ce qu’a dit le secrétaire au Trésor » américain, a-t-il ajouté, à savoir qu’il faut une « approche équilibrée » entre « le redressement des finances publiques qui reste une nécessité, et les politiques de soutien à la croissance qui sont indispensables. Je dirai les choses avec mes propres mots : le gouvernement français, le président français, refusent d’ajouter l’austérité à la récession ».
Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg, deux poids lourds du gouvernement et de Bercy, n’ont pas caché leurs divergences de vues ces derniers mois, le premier défendant une ligne réformiste sociale-démocrate et le second plaidant pour des changements de politique économique plus radicaux.

(Source : AFP)
Le secrétaire américain au Trésor Jack Lew, en tournée européenne, a continué hier à Berlin de prôner la croissance. « Le moteur de la croissance économique sera la demande des consommateurs », a-t-il aindi déclaré lors d’une conférence de presse commune avec son homologue allemand Wolfgang Schäuble. « Des politiques qui soutiennent la demande dans les pays qui en...

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