Liban : le nouveau code de la route voit officiellement le jour

Il aura fallu sept ans de travail pour que le nouveau code de la route voie le jour au Liban. Adopté par le Parlement en juillet dernier, il a finalement été publié au Journal officiel fin octobre, et il est donc prêt à être appliqué. Le projet de loi avait été présenté au Parlement en juin 2005.

"Ce nouveau code de la route constitue une révolution par rapport au précédent qui date de 1967", affirme à lorientlejour.com Ziad Akl, fondateur de l'association libanaise pour la sécurité routière, YASA, à l’origine du projet en collaboration avec la Commission parlementaire des Transports et des Travaux publics.

De fait, sur les 420 articles de la nouvelle loi, plus de 200 ont été amendés ou introduits pour la première fois.

Le nouveau code de la route s’articule autour de six points principaux : la gestion saine du secteur des transports, le contrôle moderne de l’application du code de la route, une actualisation des méthodes utilisées pour l’obtention du permis de conduire, l’adoption du système du permis à points, la mise en place de méthodes éducatives adaptées pour les nouveaux conducteurs et l’application du contrôle technique obligatoire pour tous les véhicules.

"Tous les changements introduits dans le nouveau code de la route sont importants, surtout le permis à points, le port de la ceinture de sécurité à l’arrière et l’obligation des porte-bébés", souligne M. Akl. Le permis à points permettra de sanctionner les automobilistes suivant la gravité des infractions, jusqu’à son retrait, précise-t-il.

Comme le secteur des transports au Liban s’est développé à une vitesse vertigineuse, il fallait impérativement adapter le code de la route. Le parc automobile libanais qui était estimé à 70.000 véhicules dans les années soixante a atteint les 1,4 million de véhicules en 2012, entraînant un aménagement des routes et des voies publiques.

"Le code de la route n’avait subi que de très légères modifications en 40 ans qui ne correspondaient pas aux exigences d’une bonne gestion du secteur routier. Ces modifications ne correspondaient pas non plus à une prise de conscience de la sécurité routière comme priorité telle qu'on peut la voir dans d'autres pays où des changements importants ont eu lieu dans la gestion et le contrôle de la circulation", précise le directeur de la YASA.

En octobre 2002, une étude menée par l'association révélait que le Liban était le seul pays de la région doté d'une loi de la circulation dépassée. En effet, la plupart des pays du Moyen-Orient ont amélioré leurs réglementations et leurs lois de la circulation au cours des dernières décennies.

Maintenant que la loi est adoptée, elle doit encore être appliquée.

Sur ce point, M. Akl reconnaît que la mise en œuvre de la loi, qui requiert l'adoption de décrets d'application, risque de prendre "des années". Elle devrait en outre, souligne le responsable de la YASA, être accompagnée de campagnes de sensibilisation. Avec l'espoir, au bout du chemin, qu'une application stricte du code de la route permette de réduire le nombre des victimes des accidents de la route. En 2010, ce bilan s'élevait à 7.000 morts et blessés, soit, en moyenne, 19 personnes par jour.

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