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Moyen Orient et Monde - Nucléaire

L’Iran lance un ultimatum à la communauté internationale

Téhéran lance un ultimatum à la communauté internationale, posant fin janvier comme date limite pour clore les discussions en vue d'un accord sur l'enrichissement de l'uranium.
Menacé à brève échéance de nouvelles sanctions internationales pour sa politique nucléaire, l'Iran a renvoyé la balle dans le camp des Occidentaux, se disant prêt à poursuivre jusqu'à fin janvier des discussions en vue d'un accord sur l'enrichissement de l'uranium. Alors qu'Américains et Européens ont fixé à Téhéran la fin 2009 comme date butoir pour répondre à leur proposition de faire enrichir l'uranium iranien à l'étranger, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, leur a posé à son tour samedi un « ultimatum » pour la fin janvier. « La communauté internationale a juste un mois pour se décider » à répondre aux contre-propositions iraniennes, « sinon Téhéran enrichira l'uranium à un niveau supérieur », a dit M. Mottaki cité par la télévision d'État.
L'enrichissement de l'uranium est au centre d'un conflit entre l'Iran et une partie de la communauté internationale, qui redoute, malgré les démentis iraniens, que Téhéran ne cherche à produire du combustible utilisable à des fins militaires. Hier, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a expliqué que la date de fin janvier évoquée par M. Mottaki résultait d'un accord passé voilà un mois avec les Occidentaux. Après l'annonce début décembre par l'Iran qu'il produirait lui-même son uranium hautement enrichi si l'Occident n'acceptait pas ses conditions, « les autres parties ont demandé à la République islamique de leur donner deux mois pour parvenir à un accord, et nous avons accepté », a dit M. Mehmanparast. « Un mois est écoulé, et il reste donc encore un mois avant que l'Iran, si l'accord n'intervient pas, prenne la décision qui s'impose. »
L'Iran a rejeté à plusieurs reprises l'échéance fixée à fin 2009 par Washington et Paris pour accepter de faire enrichir son uranium à l'étranger sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Un projet du groupe des « Six » (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), pays interlocuteurs de Téhéran sur le nucléaire, prévoyait que l'Iran fasse enrichir à 20 % par la Russie la plus grosse partie de son uranium faiblement enrichi - 1 200 tonnes d'un coup - pour obtenir en retour du combustible pour son réacteur de recherche. L'Iran a rejeté cette offre visant selon les Occidentaux à créer un « climat de confiance » et a proposé des échanges d'uranium simultanés et en petites quantités. Téhéran a aussi exigé que ces échanges se fassent en Iran, avant de renoncer à cette condition en évoquant la possibilité d'un échange au Brésil, au Japon ou en Turquie. Les Occidentaux n'ont pas réagi à cette ouverture, mais ils avaient rejeté auparavant le principe d'un échange par étapes. Ce rejet et la condamnation de la politique nucléaire iranienne par l'AIEA ont poussé le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à affirmer début décembre que l'Iran enrichirait lui-même à 20 % l'uranium dont il estime avoir besoin et que le dossier était « clos ».
Pour le porte-parole du Conseil national de sécurité américain, Mike Hammer, l'Iran « s'isole » en posant aux grandes puissances un « ultimatum ». Les « Six » doivent se consulter dans les prochains jours sur d'éventuelles nouvelles sanctions contre l'Iran, dont l'examen pourrait débuter à la mi-janvier au Conseil de sécurité de l'ONU. L'Iran fait l'objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité, dont trois assorties de sanctions, pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium. Dans des propos rapportés hier par le journal Haaretz, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a estimé que le régime au pouvoir en Iran pourrait succomber à de nouvelles sanctions internationales.
Menacé à brève échéance de nouvelles sanctions internationales pour sa politique nucléaire, l'Iran a renvoyé la balle dans le camp des Occidentaux, se disant prêt à poursuivre jusqu'à fin janvier des discussions en vue d'un accord sur l'enrichissement de l'uranium. Alors qu'Américains et Européens ont fixé...

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