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Moyen Orient et Monde - Reportage

« Mon fils est dans un sac en plastique, laissez-moi le voir une dernière fois ! », hurle un père, à Maaret el-Noomane

Les restes d’Adnan, collectés par des voisins avant que ses enfants n’arrivent. Hervé Bar/AFP

Un rugissement déchire le ciel. Un premier passage à basse altitude, puis un deuxième. Le chasseur-bombardier largue sa bombe, avant de disparaître aussi vite à l’horizon. L’explosion secoue toute la ville en un fracas d’enfer. Une nouvelle journée de bombardements commence pour Maaret el-Noomane, cité contrôlée par les rebelles dans le nord de la Syrie mais cible de l’aviation du régime de Bachar el-Assad.


Depuis que les insurgés ont pris il y a quelques jours les dernières positions des loyalistes dans la ville et le contrôle d’une portion de l’autoroute voisine, chasseurs et hélicoptères ont multiplié les bombardements aveugles sur cette cité en grande partie désertée de ses 125 000 habitants. Comme d’habitude, l’aviation a frappé aux premières heures de la journée et une nouvelle fois sur un quartier du centre-ville.


Adnan Khaled Kachit avait 50 ans. Ouvrier en bâtiment, il était de passage ce matin-là chez sa mère. Un voisin venait de lui apporter des pommes de terre. Il lisait le Coran assis devant sa maison. La bombe, apparemment une bonbonne ou un baril de TNT, est tombée en plein milieu de la rue, à une vingtaine de mètres de la maison. Adnan a été littéralement coupé en deux. Quelques minutes après la frappe, son corps affreusement mutilé gît face contre terre dans une mare de sang, à quelques pas de sa porte. Une paillasse jetée sur la dépouille cache la boucherie. « Il était mon fils! Qui va s’occuper de moi ? » s’écrie sa mère en pleurs, implorant le ciel en se frappant la poitrine. « Dieu tu as pris mon fils, aie pitié de son âme! » Deux femmes déjà voilées de noir tentent de la soutenir.


Des proches effondrés viennent tour à tour constater l’horreur. Un homme collecte du bout des doigts les morceaux de chair et les viscères éparpillés pour les mettre dans un seau en plastique. « On doit enlever le corps avant que ses enfants n’arrivent », souffle-t-il. Des hommes du voisinage se décident finalement à transporter le lourd cadavre désarticulé. Il faut l’emballer de sacs-poubelle renforcés de larges rubans de scotch pour ne pas qu’il se disloque complètement. Un ancien du quartier venu aux nouvelles appuyé sur sa canne semble frappé de stupeur devant l’atrocité de la scène. Égrenant mécaniquement son chapelet de perles, un quadragénaire de la famille détourne la tête pour cacher ses larmes. On lave le visage ensanglanté de la victime. « Mon fils est dans un sac en plastique, laissez-moi le voir une dernière fois ! » pleure la mère. « Regardez ce que ce régime fait à son peuple ! », « Venez ici Lakhdar Brahimi ! » interpellent des badauds.


Des restes encore chauds de la bonbonne de TNT ont été rassemblés. L’engin a creusé un cratère de plusieurs mètres au milieu de la route et une forte odeur de cordite prend au nez. Des bris de pierres et d’acier jonchent le bitume. Les façades des immeubles voisins ont été soufflées, les rideaux de fer des commerces au rez-de-chaussée déchiquetés. Un poteau électrique coupé net par la puissante explosion finit de se consumer.


Il n’y a pas de trace d’infrastructure ou de rassemblement rebelle dans le quartier, à part les habituels combattants sillonnant les rues à moto. Comme la plupart des bombardements sur Maaret el-Noomane, la frappe qui a tué Adnan s’est abattue à l’aveuglette et au hasard des habitations civiles.


La maison du « martyr » jouxte un vieux cimetière, où des fossoyeurs creusent déjà sa tombe à coups de pioche. Au total, bombardements aériens et tirs d’artillerie de l’armée syrienne ont fait au moins cinq morts, dont un adolescent de quinze ans, ce jour-là à Maaret el-Noomane...
(Source : AFP)

Un rugissement déchire le ciel. Un premier passage à basse altitude, puis un deuxième. Le chasseur-bombardier largue sa bombe, avant de disparaître aussi vite à l’horizon. L’explosion secoue toute la ville en un fracas d’enfer. Une nouvelle journée de bombardements commence pour Maaret el-Noomane, cité contrôlée par les rebelles dans le nord de la Syrie mais cible de l’aviation...

commentaires (2)

Laka yaoum ya zalem dit l'adage Le TERRORISTE BACHAR et SA FAMILLE ainsi que son parti sont en train de tuer pour tuer. Comme déjà dit, les 2 se valent. Tant qu'il y aura des terroristes comme les palestiniens, les syriens ( régime surtout) et des terroristes intégristes chiites et sunnites...Il y aura des massacres et guerres. Ceci dit..Tant qu'à l'étranger, ils se tapent entre eux, les libanais sont censés être tranquilles. Je sais que ce n'est pas "humain" mais la guerre m'a appris de ne plus avoir pitié de ces gens là... Tant que tout se passe à l'étranger, laissons les s'amuser..;C'est cela la modernité selon les pays arabes... Certains sont déjà arrivés sur MARS... Dans nos contrées? Ils s'entretuent pour "une rue". Nous ne sommes pas concernés directement . A l'exception de ce parti iranien appellé Hezbollah qui envoie ses pauvres bougres se faire tuer en syrie POUR RIEN) mais bon...Un milicien hezbollah tué en syrie est tjrs un milicilen en moins au liban. Tant pis pour lui, s'il a préféré mourir en "martyr" à l'étranger... Personne ne lui a demandé d'aller creuver là bas. Après tout...Faute de pouvoir remettre l'arsenal à l'armée libanaise, les milices du hezbollah disparaitront d'eux mêmes, dans le cadre de leur guerre à l'étranger. Pq pas ??.

jean-Pierre EL KHOURY

07 h 11, le 15 octobre 2012

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Commentaires (2)

  • Laka yaoum ya zalem dit l'adage Le TERRORISTE BACHAR et SA FAMILLE ainsi que son parti sont en train de tuer pour tuer. Comme déjà dit, les 2 se valent. Tant qu'il y aura des terroristes comme les palestiniens, les syriens ( régime surtout) et des terroristes intégristes chiites et sunnites...Il y aura des massacres et guerres. Ceci dit..Tant qu'à l'étranger, ils se tapent entre eux, les libanais sont censés être tranquilles. Je sais que ce n'est pas "humain" mais la guerre m'a appris de ne plus avoir pitié de ces gens là... Tant que tout se passe à l'étranger, laissons les s'amuser..;C'est cela la modernité selon les pays arabes... Certains sont déjà arrivés sur MARS... Dans nos contrées? Ils s'entretuent pour "une rue". Nous ne sommes pas concernés directement . A l'exception de ce parti iranien appellé Hezbollah qui envoie ses pauvres bougres se faire tuer en syrie POUR RIEN) mais bon...Un milicien hezbollah tué en syrie est tjrs un milicilen en moins au liban. Tant pis pour lui, s'il a préféré mourir en "martyr" à l'étranger... Personne ne lui a demandé d'aller creuver là bas. Après tout...Faute de pouvoir remettre l'arsenal à l'armée libanaise, les milices du hezbollah disparaitront d'eux mêmes, dans le cadre de leur guerre à l'étranger. Pq pas ??.

    jean-Pierre EL KHOURY

    07 h 11, le 15 octobre 2012

  • Pourquoi, vous ne parlez pas des victimes des terroristes ?

    Talaat Dominique

    04 h 41, le 15 octobre 2012

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