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Moyen Orient et Monde - Le clic

Iran : non à Google, oui aux sites de rencontres ?

Alors que l’Iran vient de bloquer les services de Google (moteur de recherche et e-mail) dans tout le pays, les autorités viennent d’annoncer la prochaine mise en ligne du premier site de rencontres « national ». Un site web « sérieux » – géré par le gouvernement, bien sûr – où jeunes célibataires iraniens (hommes et femmes) peuvent communiquer uniquement à des fins de mariage.

« Les jeunes se marient et divorcent plus rapidement de nos jours, a récemment dit le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohammad Abbasi, cité par le site conservateur khabaronline.ir. Pour faire face à ce problème, nous devons trouver de nouvelles idées et utiliser tous les moyens pour encourager les mariages à long terme. »

Selon les chiffres officiels, l’âge moyen des jeunes qui se marient a augmenté de cinq à huit ans depuis la révolution islamique de 1979. Il est passé de 25 à 35 ans pour les hommes et de 24 à 30 ans pour les femmes, selon le site d’information iranien IINS, qui précise que le taux de divorce a grimpé de 9 % au cours des dernières années. La capitale iranienne serait la plus touchée par ce « fléau », poursuit le site : « Un mariage sur trois ont été annulés à Téhéran en 2011. » « C’est un développement alarmant », a réagi Shahla Kazemipour, responsable du Centre pour les études démographiques iranien, cité par l’IINS.

De manière générale, l’idée de lancer un site de rencontres pour jeunes célibataires ne devrait choquer personne. Mais dans un pays comme l’Iran, où plus de 5 millions de sites sont surveillés par le gouvernement, une telle annonce ne peut passer inaperçue. D’autant plus qu’elle tombe au moment où les autorités s’apprêtent à mettre en place un Intranet national distinct de l’Internet mondial.

Le régime iranien accuse les Occidentaux d’utiliser la Toile pour mener une « guerre non déclarée » visant à le déstabiliser, et les autorités comptent sur l’« Internet iranien » – officiellement plus rapide et plus sûr – afin de se substituer aux serveurs et moteurs de recherche étrangers.

Par ailleurs, l’annonce du lancement du nouveau site de rencontres pour jeunes iraniens intervient à un moment où l’Iran est accusé de limiter le rôle des femmes dans la société. Samedi dernier, l’organisation internationale pour la défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW), a accusé Téhéran d’imposer de nouvelles restrictions aux étudiantes iraniennes, rendant désormais difficile pour elles l’obtention de certains diplômes. Citant un rapport diffusé en août par l’agence Mehr, l’ONG indique que dans plusieurs universités les femmes n’ont plus le droit d’assister à 77 cours, notamment en informatique, génie chimique, administration des affaires et sciences.

De telles restrictions sont vues par certains, en Iran comme à l’étranger, comme une tentative de réduire le nombre de celles qui souhaitent accéder à un enseignement supérieur et de renforcer ainsi la domination patriarcale. Actuellement, environ 60 % des étudiants sont des femmes, rappelle l’Agence France Presse.

Dans une entrevue accordée à la chaîne britannique BBC, la militante iranienne des droits de l’homme Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, a jugé que cette mesure vise à « empêcher les femmes de jouer un rôle actif dans la société afin de limiter leur occupation au foyer »...
Alors que l’Iran vient de bloquer les services de Google (moteur de recherche et e-mail) dans tout le pays, les autorités viennent d’annoncer la prochaine mise en ligne du premier site de rencontres « national ». Un site web « sérieux » – géré par le gouvernement, bien sûr – où jeunes célibataires iraniens (hommes et femmes) peuvent communiquer uniquement à des fins de...

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