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Moyen Orient et Monde - Reportage

À Alger, les réfugiés syriens évitent de parler politique par peur des « moukhabarate »

« Nous avons fui la guerre, les destructions, la mort », raconte Borhane, venu de Homs, assis sur la pelouse d’une place d’Alger. Comme la plupart des réfugiés, il se garde bien de parler politique. « Cela n’a rien à voir avec la politique », s’empresse d’ajouter cet homme qui a gardé une certaine réserve, même à plus de 3 000 km de son pays où la peur des « moukhabarate » reste tenace. Selon l’avocat Nidal Debbah, dirigeant du Conseil national syrien (CNS, opposition) à Alger, les « réfugiés » sont de trois sortes : les familles, les « moukhabarate » et des membres de l’opposition. Les familles, traumatisées, « craignent l’infiltration de moukhabarate » confirme Mohammad, un ouvrier du bâtiment qui a longtemps travaillé au Liban où il a laissé sa famille. L’Algérie, alliée de Damas, a émis des réserves sur l’appel de la Ligue arabe au président Assad à renoncer au pouvoir, jugeant que cela devait être une « décision souveraine du peuple syrien frère ».
Le périple de Borhane avec son épouse et deux enfants a commencé il y a un an, quelques semaines après le début, en mars, des manifestations en Syrie. « Nous sommes d’abord partis au Liban puis revenus en Syrie où la situation ne s’améliorait pas. De là, nous avons quitté pour la Jordanie, sans pouvoir nous installer. Nous tentons notre chance ici depuis 15 jours », raconte ce commerçant en vêtements. Entre l’Algérie et la Syrie, il n’y a pas de visa de circulation pour les ressortissants des deux pays. « L’hôtel coûte 3 500 dinars/jour (35 euros environ) et j’ignore jusqu’à quand je pourrai tenir », s’inquiète cet homme de 45 ans, pessimiste sur une paix prochaine dans son pays.
Selon le ministère de l’Intérieur, 12 000 Syriens sont arrivés à Alger et dans d’autres villes depuis un mois, tandis que des milliers d’autres se sont réfugiés dans les pays limitrophes ou dans d’autres pays arabes. Walid, la trentaine, venu à Alger via Beyrouth avec sa famille en provenance d’Idleb, le 24 juillet, confirme : « Nous sommes venus ici parce qu’il ne faut pas de visa. » « Nous n’avions pas le choix, l’armée a bombardé notre maison . Nous sommes ici environ 200 familles originaires d’Idleb », raconte-t-il, et « certains sont hébergés par des Algériens ». « Mais nous dormons ici » au square Port-Saïd, surplombant le port et faisant face au Théâtre national algérien, un bâtiment au style néobaroque construit en 1850. Des dizaines de familles sont installées sur le gazon à l’ombre des palmiers. Samira, l’épouse de Walid, reste silencieuse, vaguement protégée d’un soleil de plomb sous un arbuste avec ses trois enfants.
Ces réfugiés se disent « très touchés » par la générosité de la population qui les aide par des vêtements et de l’argent. Des ONG locales recueillent des dons. L’une d’elles, le Réseau de défense de la liberté et de la dignité (RDLD), leur apporte l’iftar.
(Source : AFP)
« Nous avons fui la guerre, les destructions, la mort », raconte Borhane, venu de Homs, assis sur la pelouse d’une place d’Alger. Comme la plupart des réfugiés, il se garde bien de parler politique. « Cela n’a rien à voir avec la politique », s’empresse d’ajouter cet homme qui a gardé une certaine réserve, même à plus de 3 000 km de son pays où la peur des...

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Les pôvres...ils vont comprendre la différence entre Maghreb et Machrek...

GEDEON Christian

09 h 34, le 31 juillet 2012

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Commentaires (1)

  • Les pôvres...ils vont comprendre la différence entre Maghreb et Machrek...

    GEDEON Christian

    09 h 34, le 31 juillet 2012

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