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Moyen Orient et Monde

Analyse : Les liquidations de chefs militaires palestiniens, un risque calculé

Le recours par Israël aux liquidations de chefs de groupes armés palestiniens pour déjouer des attentats déclenche inéluctablement un nouveau cycle de violences, sans toujours atteindre le but visé, selon des analystes.


Selon le commentateur militaire du quotidien israélien Yediot Aharonot, Alex Fishman, l’épreuve de force qui a lieu en ce moment s’achèvera, comme les précédentes, par un rétablissement de la trêve tacite. « Israël n’acceptera pas d’arrêter les éliminations ciblées et le Jihad islamique n’acceptera pas d’arrêter de tirer des roquettes en représailles », écrit-il, « l’accord suspendra simplement le feu jusqu’au prochain round ».

 

Les experts soulignent que cette flambée de violences était non seulement attendue, mais anticipée. « Personne n’a été surpris par le barrage de roquettes en représailles à l’élimination de Zouheir al-Qaïssi », explique ainsi Roni Shaked, spécialiste des questions de sécurité dans le même journal : « C’est la nature du cycle de terreur que suggèrent les éliminations ciblées : assassinat, tirs de roquettes pour se venger, riposte israélienne, vengeance de la vengeance, etc. etc ».

 

Les organisations paramilitaires « s’estiment obligées de répliquer pour sauver la face devant l’opinion palestinienne, c’est pourquoi chaque fois qu’il y a un assassinat, nous assistons à un barrage de roquettes contre Israël », a expliqué pour sa part Moukhaïmer Abou Saada, professeur de sciences politiques à l’Université al-Azhar de Gaza.

 

Selon Alex Fishman, « l’armée israélienne avait déployé par avance les trois batteries d’Iron Dome et couvert les cieux au-dessus de la bande de Gaza d’une armada d’appareils ». Un éditorialiste du quotidien Maariv, Ofer Shelah, considère quant à lui que « la protection améliorée apportée par Iron Dome donne à la direction politique israélienne le sentiment qu’il peut plus facilement autoriser une opération puisque le prix payé par Israël sera bien plus bas ».

 

Mais il s’interroge sur l’efficacité de ces opérations, rappelant que le ministre de la Défense, Ehud Barak, a reconnu que l’attentat pourrait encore se produire malgré la mort de Zouheir al-Qaïssi. Le député Avi Dichter, chef du service de Sécurité intérieure (Shin Beth) pendant la deuxième intifada (2000-2005), remarque néanmoins qu’il « n’y a pas un nombre illimité de chefs et de militants entraînés et l’on peut atteindre leur moral ».

 

Surtout, « plus ils doivent se préoccuper de leur propre sécurité, moins ils peuvent agir », a-t-il déclaré.

Le recours par Israël aux liquidations de chefs de groupes armés palestiniens pour déjouer des attentats déclenche inéluctablement un nouveau cycle de violences, sans toujours atteindre le but visé, selon des analystes.
Selon le commentateur militaire du quotidien israélien Yediot Aharonot, Alex Fishman, l’épreuve de force qui a lieu en ce moment s’achèvera, comme les précédentes,...

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