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Moyen Orient et Monde - Balkans

Éruption de violence dans le nord du Kosovo

Des affrontements entre la Kfor et des Serbes en colère font une dizaine de blessés.

Des soldats hongrois de la Kfor gardent le pont reliant le nord et le sud de Kosovska Mitrovica. Sur un des blocs de béton qui servent de barrage, un graffiti en anglais en dit long sur l’état d’esprit qui règne dans la ville et se passe de commentaire. Hazir Reka/Reuters

Le nord du Kosovo, peuplé majoritairement de Serbes, a été hier le théâtre d’une nouvelle flambée de violences. Elle s’est produite à la suite du démantèlement par la force de l’OTAN au Kosovo (KFOR) d’une barricade érigée par des Serbes à proximité du poste de Jarinje, à la frontière avec la Serbie. Les Serbes du nord du Kosovo refusent d’admettre le contrôle depuis vendredi dernier de ce poste-frontière, ainsi que celui de Brnjak, par la police kosovare et celle de la Mission européenne au Kosovo (Eulex). Ils redoutent que cela ne les isole de la Serbie et ne veulent en aucun cas dépendre des autorités de Pristina, qu’ils ne reconnaissent pas.
Plusieurs barricades ont été érigées ces derniers jours dans le nord du Kosovo par les Serbes.
Le démantèlement de l’une de ces barricades, hier matin, a suscité leur colère. Quelque 1 500 manifestants ont encerclé des transporteurs de troupes de la KFOR, lançant des pierres contre les soldats de l’OTAN, qui ont dû répliquer par des gaz lacrymogènes. À Pristina, un porte-parole de la KFOR, Kai Gudenoge, a confirmé « qu’un soldat allemand de la KFOR avait été touché » par un jet de pierre et que la force de l’OTAN avait été « contrainte de riposter en faisant usage de munitions non létales ». Selon le directeur de l’hôpital de Kosovska Mitrovica, Milan Jakovljevic, cité par l’agence serbe Beta, six Serbes blessés par balles ont été hospitalisés dans son établissement. Kosovska Mitrovica est la principale localité du nord du Kosovo, partagée au nord par la population serbe et au sud par la population albanaise.
Quelques heures plus tard, l’explosion d’une bombe artisanale a fait quatre blessés dans les rangs de la KFOR. Selon Kai Gudenoge, l’un des soldats, grièvement atteint, a été évacué par hélicoptère. Un calme tendu règne depuis dans le secteur.
Le nord du Kosovo avait déjà connu plusieurs semaines de très vive tension, fin juillet et début août, après l’initiative des autorités de Pristina de vouloir prendre le contrôle des deux postes frontaliers de Jarinje et de Brnjak. Belgrade et Pristina étaient toutefois parvenues début septembre à un accord, dans le cadre de leurs rencontres sous les auspices de l’Union européenne à Bruxelles, ce qui avait sensiblement fait baisser la tension. Les violences d’hier sont intervenues précisément au moment où des négociateurs serbes et kosovars se retrouvaient à Bruxelles. Le responsable de l’équipe des négociateurs serbes, Borko Stefanovic, a critiqué implicitement la KFOR, redoutant l’impact des incidents d’hier sur les discussions avec le Kosovo. Il a en outre invité au calme les Serbes du Kosovo.
Le président serbe, Boris Tadic, a lui aussi lancé un appel au calme. « Le maintien de la paix et le dialogue sont la seule manière de résoudre le problème » du Kosovo, a déclaré M. Tadic. « Les forces internationales sont là pour défendre les citoyens non armés et non pas pour les affronter », a-t-il ajouté, en appelant la KFOR au « maximum » de retenue. M. Tadic a également invité les Serbes du Kosovo à la pondération. « Aucun problème ne peut être résolu par les violences et la mise en danger de vies humaines ne contribue pas à la défense de nos intérêts », a-t-il relevé. Même son de cloche à l’Union européenne. « Nous condamnons avec fermeté les violences déclenchées dans le nord du Kosovo contre la communauté internationale et nous appelons toutes les parties à faire preuve de modération et à agir dans un esprit responsable », a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne. « L’UE exprime son soutien total aux efforts de la KFOR et d’Eulex pour réduire la tension (...). L’UE soutient également le démantèlement des barricades qui réduisent la liberté de mouvement », a-t-elle ajouté.

(Source : AFP)
Le nord du Kosovo, peuplé majoritairement de Serbes, a été hier le théâtre d’une nouvelle flambée de violences. Elle s’est produite à la suite du démantèlement par la force de l’OTAN au Kosovo (KFOR) d’une barricade érigée par des Serbes à proximité du poste de Jarinje, à la frontière avec la Serbie. Les Serbes du nord du Kosovo refusent d’admettre le contrôle depuis...

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