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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Washington suspend une partie de son aide militaire au Pakistan

Les États-Unis ont décidé de suspendre une partie de leur importante aide militaire au Pakistan, allié sur lequel Washington s’appuie pour réprimer les groupes islamistes armés, notamment en Afghanistan, mais avec lequel les relations se sont sévèrement dégradées. La décision annoncée dimanche par la Maison-Blanche a été saluée hier par l’Inde, estimant que ce soutien à son pays rival perturbait l’équilibre de l’Asie du Sud. La décision porte sur environ 800 millions de dollars d’aide militaire, soit plus d’un tiers de l’assistance supérieure à 2 milliards de dollars que les États-Unis versent par an au Pakistan. Cette aide va notamment au maintien de plus de 100 000 soldats pakistanais le long de la frontière avec l’Afghanistan. Les ventes d’armes au Pakistan, comme les avions de combat F-16, et l’aide non militaire à ce pays éprouvé par les ravages des inondations de 2010 ne sont pas concernées, selon des responsables cités par le New York Times.
Islamabad « a pris des mesures qui nous ont amenés à suspendre certaines aides que nous donnons à l’armée » pakistanaise, a expliqué le secrétaire général de la Maison-Blanche, William Daley. « La vérité, c’est que notre relation avec le Pakistan est très compliquée. »
« Nous n’avons reçu aucune notification officielle ou communication sur le sujet », a réagi hier le général Athar Abbas, porte-parole de l’armée pakistanaise. « Au-delà de cela, l’armée, aujourd’hui comme hier, a mené avec succès des offensives en utilisant ses propres ressources sans quelque soutien extérieur que ce soit », a-t-il ajouté.
Le Pakistan a reçu 18 milliards de dollars des États-Unis depuis les attentats du 11-Septembre 2001, lorsque Islamabad a officiellement mis fin à son soutien aux talibans afghans et décidé de coopérer avec Washington. Les relations entre les deux pays sont cependant restées délicates et le raid américain du 2 mai en territoire pakistanais, au cours duquel Oussama Ben Laden a été tué, a cristallisé la suspicion mutuelle.
Côté américain, la présence du chef d’el-Qaëda dans une ville de garnison du nord du Pakistan a relancé les doutes sur la compétence des services de sécurité pakistanais, voire des complicités avec la nébuleuse islamiste. Les États-Unis considèrent que les principaux cadres d’el-Qaëda se cachent au Pakistan et y entraînent leurs kamikazes dans les zones tribales du Nord-Ouest, qui servent également de base aux talibans afghans.
Côté pakistanais, le raid a été vécu comme une humiliation pour l’armée pakistanaise, institution-clé de ce pays musulman de 170 millions d’habitants à l’opinion publique majoritairement antiaméricaine. Dès le 25 mai, plus de cent conseillers militaires américains ont dû partir.
(Source : AFP)
Les États-Unis ont décidé de suspendre une partie de leur importante aide militaire au Pakistan, allié sur lequel Washington s’appuie pour réprimer les groupes islamistes armés, notamment en Afghanistan, mais avec lequel les relations se sont sévèrement dégradées. La décision annoncée dimanche par la Maison-Blanche a été saluée hier par l’Inde, estimant que ce soutien à son...

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