Islamabad « a pris des mesures qui nous ont amenés à suspendre certaines aides que nous donnons à l’armée » pakistanaise, a expliqué le secrétaire général de la Maison-Blanche, William Daley. « La vérité, c’est que notre relation avec le Pakistan est très compliquée. »
« Nous n’avons reçu aucune notification officielle ou communication sur le sujet », a réagi hier le général Athar Abbas, porte-parole de l’armée pakistanaise. « Au-delà de cela, l’armée, aujourd’hui comme hier, a mené avec succès des offensives en utilisant ses propres ressources sans quelque soutien extérieur que ce soit », a-t-il ajouté.
Le Pakistan a reçu 18 milliards de dollars des États-Unis depuis les attentats du 11-Septembre 2001, lorsque Islamabad a officiellement mis fin à son soutien aux talibans afghans et décidé de coopérer avec Washington. Les relations entre les deux pays sont cependant restées délicates et le raid américain du 2 mai en territoire pakistanais, au cours duquel Oussama Ben Laden a été tué, a cristallisé la suspicion mutuelle.
Côté américain, la présence du chef d’el-Qaëda dans une ville de garnison du nord du Pakistan a relancé les doutes sur la compétence des services de sécurité pakistanais, voire des complicités avec la nébuleuse islamiste. Les États-Unis considèrent que les principaux cadres d’el-Qaëda se cachent au Pakistan et y entraînent leurs kamikazes dans les zones tribales du Nord-Ouest, qui servent également de base aux talibans afghans.
Côté pakistanais, le raid a été vécu comme une humiliation pour l’armée pakistanaise, institution-clé de ce pays musulman de 170 millions d’habitants à l’opinion publique majoritairement antiaméricaine. Dès le 25 mai, plus de cent conseillers militaires américains ont dû partir.
(Source : AFP)
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