« La Syrie dénonce fermement l'attaque flagrante (dimanche) contre des civils sans armes, syriens et palestiniens, rassemblés sur la ligne de démarcation dans le Golan occupé », a affirmé hier le ministère syrien des Affaires étrangères. « L'agression a fait un grand nombre de tués et de blessés (...) et dévoilé la réalité du terrorisme d'État pratiqué par Israël », selon Damas.
Israël, qui veut déposer une plainte à l'ONU contre la Syrie, soupçonne le régime de Damas de vouloir faire diversion de la répression meurtrière de la contestation dans le pays. « À mon regret, la Syrie n'a pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher cette provocation et leur a finalement permis d'atteindre la frontière », a déploré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en référence à la ligne de cessez-le-feu séparant la partie occupée du Golan du reste de la Syrie. « Peut-être s'agit-il d'une tentative de détourner l'attention internationale du massacre de civils perpétré dans les villes de Syrie », a-t-il ajouté. « Nous n'avons pas le choix, nous devons défendre notre frontière », a indiqué pour sa part le ministre de la Défense, Ehud Barak.
L'administration américaine s'est dit « profondément troublée » par ces incidents et a accusé Damas d'encourager les heurts avec Israël afin de faire oublier la répression en Syrie. « Nous condamnons ce qui semble être une tentative du gouvernement syrien de pousser à la violence et de faire diversion à ses problèmes intérieurs », a réagi Mark Toner, le porte-parole du département d'État, en estimant qu'Israël avait, « comme toute nation souveraine, le droit de se défendre ». En revanche, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé Israël à une réponse « mesurée et proportionnée », tout en demandant aux Syriens de s'abstenir de « provocations ». La France a « déploré vivement les violations de la zone de séparation entre Israël et la Syrie et l'usage disproportionné de la force pour y répondre ». Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé « toutes les parties à un maximum de retenue et à l'observation stricte des lois humanitaires internationales pour assurer la protection des civils ».
(Source : AFP)
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