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Moyen Orient et Monde - Syrie

« Bye-bye Bachar » dans les faubourgs de Damas

Quelque 50 personnes tuées depuis vendredi... La répression ne faiblit pas en Syrie. Ce qui n'a pas empêché les protestataires de donner de la voix dans un faubourg de Damas où résonnait ce slogan : « Bye-bye Bachar ».

Une nouvelle journée de funérailles a eu lieu hier en Syrie après la mort, en deux jours, de quelque 50 personnes tuées par les forces de sécurité pendant des manifestations antirégime.
Quelque 10 000 Syriens rassemblés dans un faubourg de Damas pour les obsèques d'un militant tué la veille par les forces de sécurité ont réclamé hier le départ du président Bachar el-Assad, a rapporté un habitant. « Le peuple veut la chute du régime », scandaient les participants qui sortaient en procession de la grande mosquée de Saqba, a précisé ce témoin qui habite le faubourg. Les forces de l'ordre avaient ouvert le feu samedi à Saqba, où des manifestants leur avaient lancé des pierres, selon des militants. Vendredi déjà, des manifestants avaient défilé dans cette ville aux cris de « Bye-bye, Bachar », selon des vidéos publiées sur Internet par des militants.
À Homs, troisième ville du pays désormais en pointe de la contestation, des obsèques ont également été l'occasion d'une nouvelle mobilisation : des centaines de protestataires sont descendus dans la rue, scandant « À bas le régime ». Ammar Qourabi, président de l'Organisation nationale des droits de l'homme, a indiqué que des tirs avaient eu lieu pendant les processions funéraires, sans pouvoir préciser s'il y avait eu des victimes. Samedi, les forces de sécurité avaient tué au moins cinq civils dans cette ville en ouvrant le feu sur une foule qui sortait d'un cimetière après les funérailles des 13 victimes d'une autre fusillade la veille. Selon M. Qourabi, les services de sécurité poursuivaient hier une campagne d'arrestations à Homs et dans la région d'Idlib (Ouest), également théâtre de manifestations antirégime ces derniers jours.
Selon les militants, au moins 44 manifestants, dont un enfant de 12 ans et plusieurs adolescents, avaient été tués vendredi dans tout le pays. Certains manifestants, en particulier dans la ville côtière de Banias (Nord-Ouest), avaient pourtant défilé torse nu pour montrer qu'ils n'avaient pas d'arme.
Selon des militants des droits de l'homme, les tirs des forces de sécurité, y compris sur une foule en deuil comme samedi à Homs, sont le signe que le gouvernement est en train de perdre sa crédibilité. « Leur répression féroce a échoué parce que le mur de la peur s'est écroulé malgré les arrestations massives et la torture », a assuré un militant joint par téléphone. « Et personne ne croit plus une minute à leurs propos sur un dialogue national parce que le gouvernement ne va pas au cœur du problème. La colère monte dans les rues parce que les gens ne savent pas où on va. Et les tueries continuent d'alimenter cette colère et ce sentiment de rancœur », a-t-il ajouté.
Même la Turquie, une alliée de la Syrie, a exhorté le régime à agir avant qu'il ne soit trop tard, l'avertissant que continuer à recourir à la force contre les manifestants pourrait avoir « des conséquences très négatives ». Le roi Abdallah II de Jordanie a appelé de son côté Bachar el-Assad à dialoguer avec son peuple. L'Organisation de la conférence islamique (OCI) a exprimé quant à elle sa « profonde préoccupation concernant l'escalade de violence » et prôné le dialogue pour instaurer des réformes dans ce pays où le recours à la force pourrait rendre la situation « incontrôlable ». Les États-Unis, qui ont imposé des sanctions au président Bachar el-Assad, l'ont pour leur part sommé de diriger la transition ou de partir. Mais le régime est jusqu'à présent resté sourd à ces appels.
(Source : agences)
Une nouvelle journée de funérailles a eu lieu hier en Syrie après la mort, en deux jours, de quelque 50 personnes tuées par les forces de sécurité pendant des manifestations antirégime.Quelque 10 000 Syriens rassemblés dans un faubourg de Damas pour les obsèques d'un militant tué la veille par les forces de sécurité ont réclamé hier le départ du président Bachar el-Assad, a...
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