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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Renforcement du « Club des monarchies arabes » au sein du CCG

L'adhésion envisagée de la Jordanie et du Maroc consoliderait l'organisation, qui souhaite créer son propre réseau
de protection face aux révoltes dans la région.
« Le leadership du Golfe ressent le besoin d'avoir son propre réseau pour protéger ses intérêts et sa sécurité, ne pouvant plus compter sur ses alliés traditionnels occidentaux », depuis les révoltes dans le monde arabe, a déclaré hier Mohammad Masri, chercheur au Centre d'études stratégiques à l'Université jordanienne. Dans ce contexte, « l'adhésion des monarchies restantes, la Jordanie et le Maroc, a pour but de renforcer ce réseau, en contrepartie d'avantages économiques pour ces deux pays », a-t-il ajouté. « Le sentiment des dirigeants arabes est qu'ils ne peuvent plus compter sur les États-Unis pour les protéger et qu'ils doivent se réorganiser dans le but de se protéger », a pour sa part déclaré Samer Tawil, un ancien ministre jordanien. « En invitant la Jordanie et le Maroc, l'Arabie saoudite tente de jouer le rôle de leader des pays arabes stables capables de régler eux-mêmes les problèmes régionaux au lieu d'une participation internationale continuelle », a déclaré de son côté le professeur de sciences politiques Mohammad Momani.
L'adhésion de la Jordanie pourrait constituer un atout pour les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), où des milliers de militaires jordaniens à la retraite occupent des postes importants dans l'armée et les forces de sécurité et ont obtenu la nationalité de ces pays. « La Jordanie a un rôle sécuritaire important, notamment dans la protection de la frontière avec l'Arabie saoudite. En outre, son adhésion au CCG signifie qu'elle peut intervenir militairement ouvertement pour protéger un des pays membres qui demanderait de l'aide », a ajouté M. Tawil. En outre, la Jordanie a dénoncé les « ingérences iraniennes dans le Golfe », notamment après les émeutes à Bahreïn, à la satisfaction des monarchies sunnites du Golfe qui voient en l'Iran un élément déstabilisateur.
Les bénéfices économiques seront également importants pour la Jordanie et le Maroc. « Ces deux pays en bénéficieront économiquement mais ils devront nécessairement faire des concessions politiques », a estimé l'analyste Daoud Kuttab. « L'impact sur le processus de réformes ne fait pas de doute. L'expérience passée avec l'Arabie saoudite est de considérer les réformes avec scepticisme de crainte d'un effet domino », a relevé M. Momani.
Le gouvernement jordanien s'est « félicité » hier de la perspective de pouvoir rejoindre le CCG. Le ministre jordanien de l'Information Taher Adwan a affirmé qu'à la base, le CCG « prône une coopération économique, qui ne peut qu'être bénéfique pour la Jordanie ». « La Jordanie fait face à un problème de chômage, une lourde facture de pétrole et de gaz et cette adhésion apporte une lueur d'espoir », a-t-il ajouté, relevant « les liens solides traditionnels entre la Jordanie et les pays du Golfe ». « Le déficit budgétaire pourrait dépasser les quatre milliards de dollars, une situation explosive pour un pays qui a été témoin de protestations pour demander des réformes économiques et politiques », a indiqué un ancien haut responsable jordanien qui a requis l'anonymat. « La priorité doit être donnée à l'économie pour tenter de contrôler la grogne sociale », a-t-il estimé. « La crainte est que les bénéfices économiques se fassent au détriment du processus de réformes, de la liberté de la presse et des droits de la femme », a affirmé de son côté M. Masri.
Le Maroc pour sa part a accueilli avec un « grand intérêt » l'invitation d'adhérer au CCG mais a toutefois « réitéré son attachement naturel et irréversible » à la construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA).
(Source : AFP)
« Le leadership du Golfe ressent le besoin d'avoir son propre réseau pour protéger ses intérêts et sa sécurité, ne pouvant plus compter sur ses alliés traditionnels occidentaux », depuis les révoltes dans le monde arabe, a déclaré hier Mohammad Masri, chercheur au Centre d'études stratégiques à l'Université jordanienne. Dans ce contexte, « l'adhésion des monarchies restantes,...

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