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Moyen Orient et Monde - ONU

Pas d’accord au Conseil de sécurité pour une condamnation de la répression en Syrie

Une ingérence extérieure pourrait causer une guerre civile, avertit Moscou ; Assad doit « changer de cap maintenant », met en garde Washington.

L'initiative européenne en faveur d'une condamnation de la répression des manifestations antigouvernementales en Syrie a échoué hier au Conseil de sécurité de l'ONU en raison de l'hostilité de la Russie, de la Chine et du Liban. « Il n'y aura pas de déclaration », a déclaré à Reuters un diplomate siégeant au Conseil.
Le projet rédigé par l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et le Portugal avait été mis en circulation lundi. Dans cette déclaration, les membres du Conseil de sécurité étaient appelés à « condamner fermement la violence contre des manifestants pacifiques en Syrie ; appeler (le régime) à mettre un terme immédiatement à la violence et encourager la mise en place d'une enquête indépendante pour déterminer les responsables. Les membres du Conseil de sécurité prennent aussi note de la levée de l'état d'urgence et des lois introduites par les autorités syriennes au cours des derniers jours. Ils rappellent aux autorités syriennes leurs obligations de respecter les droits humains, y compris les droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique, ainsi que la liberté de la presse, et de respecter l'intégrité et la dignité des personnes arrêtées et leurs droits à un procès équitable. Les membres du Conseil de sécurité sont conscients de l'importance critique de la Syrie à la paix et la sécurité du Moyen-Orient ».
Dans sa déclaration devant le Conseil de sécurité, Susan Rice, ambassadrice des États-Unis à l'ONU, qui a jugé la répression « odieuse et déplorable », s'est également prononcée pour une condamnation du Conseil de sécurité. « Au lieu d'écouter son propre peuple, le président Bachar el-Assad a hypocritement blâmé l'étranger, tout en demandant l'aide de l'Iran pour réprimer les citoyens syriens, a-t-elle accusé. La Syrie doit changer de cap maintenant. »
Plus tôt dans la journée, l'influent sénateur américain John McCain avait affirmé de son côté à l'AFP que le président Assad a « perdu sa légitimité » en faisant tirer sur son peuple et « devrait partir ». Pour faire pression sur le régime syrien, M. McCain se dit en faveur de toutes les actions « non militaires », comme la mise en place de sanctions par l'ONU. « Je ne vois pas comment, militairement, nous pouvons avoir un impact là-bas », a reconnu l'ancien candidat républicain à la Maison-Blanche, farouche partisan de l'intervention internationale en Libye.
De son côté, l'ambassadeur adjoint de la Russie à l'ONU, Alexandre Pankine, a averti qu'une ingérence extérieure pouvait conduire à la guerre civile en Syrie et affirmé que la répression en cours ne constituait pas une menace pour la paix internationale. « Une vraie menace pour la sécurité régionale pourrait venir d'une ingérence extérieure », a ajouté M. Pankine, tout en souhaitant « une vraie enquête » et que « les coupables soient traduits en justice ».
L'ambassadeur de Syrie auprès de l'ONU, Bachar Jaafari, a pour sa part rejeté toute idée d'enquête internationale. « Nous regrettons ce qui se passe, mais vous devez convenir que ces troubles et ces émeutes, dans certains de leurs aspects, masquent des intentions cachées », a-t-il dit.
Au plan diplomatique, la France a convoqué l'ambassadrice de Syrie à Paris pour protester contre la répression des manifestants hostiles au régime. Cette convocation s'inscrit dans le cadre d'une démarche coordonnée avec Londres, Berlin, Madrid et Rome.
Les gouvernements européens se réuniront demain pour discuter d'une éventuelle imposition de sanctions à l'encontre de Damas - une idée partagée par l'Allemagne, qui s'est déclarée favorable à des mesures de rétorsion. En cas d'accord à Vingt-Sept, les sanctions pourraient, dit-on, comporter dans un premier temps un gel des avoirs syriens et une restriction sur les déplacements des représentants et diplomates syriens.
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU (CDH) se réunira également d'urgence demain à Genève à la demande des États-Unis. Un quorum de 16 États membres a pu être réuni pour avaliser cette proposition.

L'initiative européenne en faveur d'une condamnation de la répression des manifestations antigouvernementales en Syrie a échoué hier au Conseil de sécurité de l'ONU en raison de l'hostilité de la Russie, de la Chine et du Liban. « Il n'y aura pas de déclaration », a déclaré à Reuters un diplomate siégeant au Conseil.Le projet rédigé par l'Allemagne, la France, la...

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