Les Européens souhaitent également qu'Israël révise sa liste, jamais officiellement publiée, des produits autorisés à Gaza. L'UE souhaite que soit plutôt mise en place une liste des produits interdits. Tout ce qui ne serait pas sur cette liste se retrouverait ainsi autorisé de facto. Selon un rapport publié cette semaine par l'organisation israélienne des droits de l'homme Gisha, Israël laisse entrer 97 produits seulement dans la bande de Gaza, contre plus de 4 000 avant le renforcement du blocus en 2007, et quatre fois moins de chargements de camions de marchandises. « C'est inacceptable », a affirmé une source proche de la présidence espagnole de l'UE. En théorie, les fournitures humanitaires sont autorisées à entrer sur le territoire à l'exception de celles pouvant être utilisées pour la fabrication d'armes (comme des fertilisants...).
Le projet de proposition européen précise cependant qu'il faudra « un contrôle strict » sur la destination des marchandises importées et exportées, en notant que les préoccupations d'Israël concernant sa sécurité sont « légitimes ». « Pour garantir la pleine sécurité des approvisionnements, nous proposons que des inspections soutenues et financées par l'UE soient mises en place (aux postes-frontières de Karni, entre Israël et Gaza, et Rafah) dans des conditions acceptables par tous, afin de s'assurer que les cargaisons à destination de Gaza ne contiennent pas d'armes ou d'explosifs », ont indiqué les chefs de la diplomatie française, espagnole et italienne, Bernard Kouchner, Miguel Angel Moratinos et Franco Frattini, dans une tribune publiée hier par plusieurs journaux européens.
Un des moyens envisagés est de réactiver la mission de l'UE, forte d'une quinzaine de personnes qui se trouve à Rafah depuis novembre 2005. Cette mission, actuellement en sommeil et dont le nom de code est Eubam, avait été mise en place pour jouer un rôle de « douanier » à ce point de passage. « Il faut trouver une solution acceptable pour Israël, sinon ce ne sera que de l'agitation », a mis en garde un diplomate européen.
En revanche, si un accord peut être trouvé pour alléger le blocus, « ça peut aider à relancer les négociations politiques entre Israéliens et Palestiniens, et aussi à faire ensuite pression pour une réconciliation intrapalestinienne », a confié un autre diplomate.
L'UE est le premier bailleur mondial de l'aide financière aux Palestiniens. Favorable à la mise en place de deux États, dont un État palestinien indépendant, démocratique et viable vivant côte à côte avec Israël et ses autres voisins, sur la base des frontières existant avant 1967, l'UE juge le blocus du territoire de Gaza « inacceptable et contreproductif ».
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