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Liban - Reportage

Cèdre bleu ou quand la marine française débarque sur les plages libanaises

Le groupe maritime français « Jeanne d’Arc » a effectué hier avec l’armée libanaise des manœuvres amphibies conjointes baptisées Cèdre bleu, en fait un exercice de débarquement mettant en œuvre les moyens interarmées des deux pays.

Les soldats français débarquent sur la baie de Jounieh.

Amarré au port de Beyrouth, le Tonnerre porte bien son nom. Fort de ses 199 mètres de longueur et de ses 32 mètres de largeur, ce BPC (bâtiment de projection et de commandement) monumental de 21 600 tonnes, capable de transporter plus de 650 militaires, est le nec plus ultra en matière de construction navale. À ses côtés, la frégate antisous-maritime Georges Leygues, dotée de système d’armements et d’un équipement de détection sophistiqué, veille à la défense du Tonnerre. Ensemble, les deux bâtiments forment le groupe amphibie « Jeanne d’Arc », dont la mission est d’assurer pendant cinq mois en mer un stage d’application pour les officiers-élèves français qui participent à un déploiement maritime pluridimensionnel.


Ce n’est pas la première fois que le groupe amphibie fait escale à Beyrouth pour y effectuer des manœuvres de débarquement notamment, signe de l’attachement de la France à la coopération en matière de défense avec le Liban. L’an dernier, la promotion 2012 prenait aussi part à l’exercice qui allie d’une façon unique les armées de terre et de mer. Soucieuse d’instaurer une tradition qui profite aux deux pays, « Jeanne d’Arc » s’est encore une fois éloigné hier du port de Beyrouth, en mettant le cap sur la baie de Jounieh, cible du débarquement.

Voyage à bord d’un BPC moderne
Le Tonnerre quitte le port sans grand fracas. Ses dimensions imposantes permettent un déplacement rapide mais sans remous. Dans les couloirs du bateau, mis en service depuis 2007, un vrai labyrinthe relie les onze ponts que parcoure continuellement un équipage nombreux. En effet, à bord du BPC se trouvent quelque 200 éléments de l’armée de terre, un personnel militaire de plus de 170 personnes et plus de 133 élèves-officiers, dont 17 femmes, issus de corps d’officiers.


Depuis la passerelle d’aviation, qui commande les déplacements des hélicoptères, on peut observer le radier capable d’accueillir de nombreux chalands, engins ou hydroglisseurs. Deux lance-missiles antiaériens, deux canons et quatre mitrailleuses s’ajoutent aux deux extrémités du bâtiment. Sous le pont d’envol, un hangar d’une surface de 1 800 mètres carrés, d’une capacité de 16 engins, abrite actuellement 4 hélicoptères. En dessous, un autre hangar regroupe 110 véhicules blindés parqués sur 2 650 mètres carrés. Le groupe amphibie français comprend en fait un engin de débarquement amphibie rapide et deux chalands de transport de matériel.


Quand Jounieh se profile à l’horizon face au Tonnerre, les forces de terre françaises se positionnent dans les deux chalands, dans le hangar à véhicules, en attendant que l’eau vienne baigner les engins des deux « barques » qui s’activent. Quand l’eau atteint un niveau convenable à l’arrière du vaisseau, ce dernier s’ouvre pour laisser passer les deux chalands qui se dirigent vers le rivage.

Cèdre bleu
Les chars et les véhicules français quittent les barques pour « conquérir » le littoral libanais, en une manœuvre de simulation d’assaut. Dans les airs, les hélicoptères français s’envolent du Tonnerre simultanément pour ouvrir la voie à l’unité d’assaut. Côté libanais, une compagnie mécanisée et ses véhicules, une compagnie aéromobile avec sept hélicoptères, un avion Cessna, un détachement de cinquante commandos marine, deux engins de débarquement d’infanterie et de chars et trois embarcations côtières de types patrouilleur et vedette sont déployés sur le rivage, sous les yeux attentifs du commandant en chef de l’armée Jean Kahwagi, qui suit l’opération de loin, en compagnie de responsables sécuritaires et de l’ambassadeur français au Liban, Patrice Paoli. Cèdre bleu déroule, à Jounieh, tout le spectre d’une opération amphibie interarmées et interalliées, de la reconnaissance de plage au débarquement tactique des troupes et des véhicules, par voies aérienne et nautique, jusqu’à la prise d’objectifs à terre.


« Cette opération constitue notre unique escale en Méditerranée, explique le commandant du Tonnerre, Jean-François Quérat. Et cela en dit long sur la coopération, très ancienne, entre les forces armées libanaises et la marine française. Cela explique aussi pourquoi l’exercice se passe remarquablement bien. C’est une manœuvre que nous préparons en fait depuis longtemps. » Pour le capitaine de vaisseau, les missions du Tonnerre peuvent changer à n’importe quel moment, mais l’important reste de « délivrer une formation pratique aux officiers-élèves qui deviendront les officiers de la marine française de demain, en les intégrant aux opérations pendant un déploiement de cinq mois ».


Chaque année en effet, des élèves-officiers de l’École navale et de l’École du commissariat de la marine française effectuent un déploiement en mer de longue durée, leur permettant de mettre en pratique les enseignements reçus, d’acquérir les compétences de chef militaire au contact de l’équipage et de se familiariser avec l’environnement opérationnel.


Pour Raphaël Pons, élève en troisième année à l’école navale, « la mission répond à ses attentes, même si le plus dur reste l’éloignement de la famille ». Pour sa part, Emmanuelle Leclerc estime qu’« être une femme dans l’armée est devenue chose banale, puisque les femmes constituent 20 % du corps militaire ». Concernant le système d’évaluation continue tout au long de cinq mois, Emmanuelle juge que « ce système est exigeant, et il requiert un effort et un investissement personnels, mais cette mission constitue un véritable aboutissement ». Et d’ajouter : « L’évaluation de mon travail, ainsi que les préférences que j’émets et les besoins de la marine détermineront mes choix de carrière de demain. »


Le groupe « Jeanne d’Arc », qui va cingler vers le Royaume-Uni, poursuivra ses activités opérationnelles et de formation, de l’océan Indien jusqu’en mer de Chine. Après le Liban, il participera notamment à Atalante, une opération européenne de lutte contre la piraterie, et mènera des actions de coopération régionale.

 

 

Pour mémoire, le reportage vidéo sur un exercice de combat interallié entre armée libanaise et troupes françaises de la mission Jeanne d'Arc, dans l’anse de Jounieh en mars 2012 :


Amarré au port de Beyrouth, le Tonnerre porte bien son nom. Fort de ses 199 mètres de longueur et de ses 32 mètres de largeur, ce BPC (bâtiment de projection et de commandement) monumental de 21 600 tonnes, capable de transporter plus de 650 militaires, est le nec plus ultra en matière de construction navale. À ses côtés, la frégate antisous-maritime Georges Leygues, dotée...

commentaires (1)

J'aime bien la dernière phrase de la vidéo: L’opération est un succès les terroristes sont éliminés. Le problème c'est qu'ils sont toujours la et continue a nous faire chier. A quand l’opération de l’armée la vraie, la bonne, la dernière pour nous débarrasser de ces terroristes et de leurs sbires?

Pierre Hadjigeorgiou

16 h 13, le 27 mars 2013

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Commentaires (1)

  • J'aime bien la dernière phrase de la vidéo: L’opération est un succès les terroristes sont éliminés. Le problème c'est qu'ils sont toujours la et continue a nous faire chier. A quand l’opération de l’armée la vraie, la bonne, la dernière pour nous débarrasser de ces terroristes et de leurs sbires?

    Pierre Hadjigeorgiou

    16 h 13, le 27 mars 2013

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