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Liban - Électricité

La centrale de Zahrani « prise en otage » par des éléments partisans, des milliers de Libanais privés de courant

Les Libanais ne semblent pas tarir d’idées pour imposer leur point de vue, notamment par la force, et faire front aux institutions de l’État. La prise en otage de la centrale électrique de Zahrani au Liban-Sud hier par des éléments d’Amal soutenus par le Hezbollah en est une toute dernière illustration. C’est en tous les cas une première dans le genre. La crise a été « en principe réglée » à l’heure de mettre sous presse.
Alors que l’EDL annonçait en soirée une diminution de 40 % de la production électrique dans le pays, on apprenait en même temps que la raison en était la mainmise sur la centrale par des amalistes et hezbollahis qui ont décidé de déconnecter la fourniture d’électricité à Saïda et d’autres régions libanaises, notamment Beyrouth, la capitale. Les employés ont expliqué avoir été contraints de prendre cette mesure radicale après avoir reçu des menaces « de la part de responsables municipaux et de certains habitants de la région ».
Ces informations ont été confirmées par plusieurs témoignages. Les protestataires entendaient manifester ainsi contre la pénurie d’électricité dans leur région au profit de Beyrouth et contre le transfert de vingt kilowatts vers Saïda.
L’EDL a expliqué dans un communiqué avoir été surprise par l’arrêt total de la station de Zahrani qui a débuté vers 14h30 vendredi. Le texte précise cependant que le transfert est une affaire interne. La centrale de Saïda aurait eu besoin de plus d’électricité, alors que la station de Zahrani pouvait se contenter de 20 mégawatts, selon les études techniques faites par la compagnie. L’EDL précise également avoir déjà publié un communiqué pour expliquer ce transfert.

Silence radio des responsables
Face à ces actions « qui impliquent une action pénale car elles touchent une institution publique et visent directement les intérêts des citoyens », selon l’EDL, la compagnie a décidé de « demander une intervention immédiate des ministères de l’Intérieur et de la Justice » et « a pris les mesures nécessaires pour que les personnes responsables soient traduites en justice ». L’EDL a espéré que « toutes les personnes concernées agiront rapidement pour trouver une solution à cette situation dangereuse » qui a lieu pour la première fois au Liban, selon son communiqué.
Selon une source informée, l’armée aurait été dépêchée sur les lieux pour tenter de reprendre les locaux en main. En milieu de soirée, le ministre Gebran Bassil et le président du conseil d’administration de l’EDL se sont rendus sur place afin de trouver une solution. Des contacts auraient été entrepris également avec le chef du mouvement Amal, le président de la Chambre, Nabih Berry, en vue d’un règlement rapide de la crise, qui aurait été réglée en fin de soirée.
L’arrêt du travail à la centrale de Zahrani a entraîné des coupures de courant sur l’ensemble du pays, dont la capitale. Il a eu pour résultat une baisse énorme de la capacité de production d’électricité. À Beyrouth, les coupures du courant se sont multipliées l’après-midi et en soirée.
L’Orient-Le Jour a tenté à plusieurs reprises de contacter les ministres Gebran Bassil, Marwan Charbel ainsi que le président du conseil d’administration de l’EDL, Kamal Hayek, mais ils étaient injoignables.
 Par ailleurs, le site Now Lebanon a indiqué que plusieurs dizaines d’habitants de Marj dans la Békaa ont bloqué la route principale de la localité qui relie le centre de la Békaa à la Békaa-Ouest, en signe de protestation contre les coupures d’électricité fréquentes et contre la cherté de vie, notamment du mazout. Le rassemblement s’est déroulé en présence des forces de l’ordre et de l’armée, qui ont renforcé les mesures sécuritaires dans le périmètre où se trouvaient les protestataires.
Le président de la municipalité du Marj, Imad Chamouri, a mis en garde les responsables contre une escalade des mouvements de protestation à l’avenir si le ministère de l’Énergie « n’assure pas l’électricité et si le gouvernement ne prend pas l’initiative de subventionner le baril de mazout ».
Alors que l’EDL annonçait en soirée une diminution de 40 % de la production électrique dans le pays, on apprenait en même temps que la raison en était la mainmise sur la centrale par des amalistes et hezbollahis qui ont décidé de déconnecter la fourniture d’électricité à Saïda et d’autres régions libanaises, notamment Beyrouth, la capitale. Les employés ont...

commentaires (2)

- - BRAVO , c'est une excellente action prise et entreprise par la population qui en a marre de subir , quand d'autres " privilégiés " se la coulent douce au nom d'une capitale , qui est devenue une société privée , acquise illégalement par un tour de passe passe , sous un masque d'une OPA , avec la surveillance et la bienveillance des canons Syriens de Khaddam de l'époque !! De l'électricité pour tous et à égalité , sinon RIEN . Félicitations messieurs pour votre geste NOBLE et très apprécié par la majorité des Libanais .

JABBOUR André

03 h 02, le 04 décembre 2011

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Commentaires (2)

  • - - BRAVO , c'est une excellente action prise et entreprise par la population qui en a marre de subir , quand d'autres " privilégiés " se la coulent douce au nom d'une capitale , qui est devenue une société privée , acquise illégalement par un tour de passe passe , sous un masque d'une OPA , avec la surveillance et la bienveillance des canons Syriens de Khaddam de l'époque !! De l'électricité pour tous et à égalité , sinon RIEN . Félicitations messieurs pour votre geste NOBLE et très apprécié par la majorité des Libanais .

    JABBOUR André

    03 h 02, le 04 décembre 2011

  • Ce sont les maffias connues qui dominent ce pays, devenu un Etat de non-droit. Et on veut que les jeunes y restent et ne pensent pas à l'émigration !! Révoltant !

    Halim Abou Chacra

    09 h 49, le 03 décembre 2011

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