Rechercher
Rechercher

Liban

Le 14 Mars réaffirme son rejet des ingérences iraniennes et conteste à Nasrallah le droit de classer et de juger les Libanais

Les principaux pôles du 14 Mars n'ont pas tardé à réagir au discours prononcé samedi soir par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en réponse aux propos tenus par le Premier ministre sortant et leader du Courant du futur, Saad Hariri, qui avait rejeté, dans une allocution prononcée jeudi, tout « protectorat iranien » imposé au Liban ou à certains pays arabes, notamment les États du Golfe. Dans leurs commentaires sur le discours de Nasrallah, les pôles du 14 Mars sont revenus à la charge, rejetant une fois de plus les ingérences iraniennes dans les affaires du Liban et de certains pays arabes, dénonçant par ailleurs l'attitude partiale et la politique de « deux poids, deux mesures » du chef du Hezbollah pour ce qui a trait aux révélations de WikiLeaks portant sur la position de Nabih Berry et de certains responsables du 14 Mars concernant le Hezbollah.
Le chef du bloc parlementaire du Courant du futur, le député de Saïda et ancien Premier ministre Fouad Siniora a ainsi dénoncé dans ce cadre les tentatives de certaines parties (dans une allusion à peine voilée au régime iranien) d'imposer leur diktat aux Arabes. « Nous n'acceptons pas qu'une quelconque faction ait recours à notre égard au langage de la force, a notamment déclaré M. Siniora. Nous refusons qu'une partie dans la région ou en dehors de la région impose son diktat à un pays arabe ou aux Arabes d'une manière générale. Nous désirons coopérer avec nos voisins dans la région dans un climat d'estime et de respect. »
Et d'ajouter, dans une allusion au soutien accordé par la République islamique iranienne à l'opposition chiite à Bahreïn et au Koweït : « Toute tentative d'établir un clivage entre chiites et sunnites, de n'importe quelle façon, porte préjudice aux Arabes dans leur ensemble. Ce qui est également préjudiciable, c'est de classer les gens en soulignant qu'une certaine faction fait acte d'allégeance envers un pays déterminé et que l'autre faction fait acte d'allégeance envers un autre pays. Nous tous au Liban faisons acte d'allégeance au Liban. Il est de notre intérêt d'œuvrer pour un Liban souverain, libre et indépendant afin de bâtir un avenir fondé sur une décision libre et non sur des décisions importées d‘ici ou de là. »
Évoquant en outre, de manière implicite, la ligne de conduite du Hezbollah, M. Siniora a déclaré : « Cette tendance à renforcer le pouvoir des forces de facto (le Hezbollah) au détriment de l'État ne saurait profiter aux Libanais et au pays dans son ensemble. Cela ne peut que déboucher sur la déliquescence croissante de l'État alors que le citoyen désire, au contraire, une réédification de l'État. » Par ailleurs, commentant plus directement le discours de Nasrallah, M. Siniora a déploré que le chef du Hezbollah occulte de façon « délibérée le rôle important et avant-gardiste joué par l'Arabie saoudite, sous la conduite du roi Abdallah ».

Allouche et le désarroi au sein de « l'alliance chiite »
De son côté, l'ancien député et membre du bureau politique du Courant du futur, Moustapha Allouche, a estimé que la teneur du discours de Nasrallah reflète un certain désarroi au sein de « l'alliance chiite », à la suite des révélations de WikiLeaks dont il ressort que le leader du mouvement Amal, Nabih Berry, aurait tenu des propos très critiques vis-à-vis du Hezbollah, reflétant, selon WikiLeaks, une « haine » de Berry à l'égard du parti pro-iranien. « Cela a poussé Hassan Nasrallah à rechercher une certaine échappatoire qui est apparue dans ce qu'il a dit au sujet de Nabih Berry (Nasrallah a réaffirmé son alliance avec le leader d'Amal), a souligné M. Allouche dans une déclaration au site nowlebanon.com. Nasrallah s'est employé à résorber le choc provoqué par ce qu'a révélé WikiLeaks concernant les déclarations de Berry au sujet du Hezbollah. Ces déclarations reflètent en toute franchise le point de vue d'une large partie de la communauté chiite au Liban. »
M. Allouche a déploré dans ce cadre l'attitude de « deux poids, deux mesures » adoptée par Nasrallah (à propos de WikiLeaks) de manière à « trouver une justification à ce qu'a dit Berry et prendre la défense de ce dernier, alors même que ce qu'a déclaré Berry ne diffère pas, dans son essence, de ce que d'autres leaders libanais des autres communautés ont dit aussi au sujet du Hezbollah ».

Makari : Le 14 Mars ne conclut pas de marchés
De con côté, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, s'est élevé contre le passage du discours de Nasrallah dans lequel le chef du Hezbollah affirmait que « le 14 Mars a conclu en 2005 un marché avec les États-Unis dont il ressort que le 14 Mars prendrait le pouvoir au Liban et en contrepartie il mènerait campagne contre la résistance (le Hezbollah) et ses armes ». M. Makari a déclaré à ce sujet : « Le 14 Mars ne conclut pas de marché et il n'obéit à aucun agenda. Il met plutôt en application les aspirations du public de la révolution du cèdre. Il ne prend des engagements envers aucune partie étrangère. Son seul engagement est envers le public de la place de la Liberté » (la place des Martyrs).
Après avoir souligné que « le 14 Mars a pris le pouvoir par la volonté des Libanais et sur base des suffrages exprimés dans les bureaux de vote », M. Makari a relevé que le chef du Hezbollah passe sous silence « le tort que lui ont porté ses alliés (allusion à Berry) car il a besoin d'eux dans le contexte présent, ce qui explique le fait qu'il leur trouve des justifications ».
Abondant dans le même sens, le député et ministre Boutros Harb a invité Nasrallah à « peser ses mots », soulignant que le chef du Hezbollah « n'est pas habilité à émettre des jugements et à lancer des accusations » au sujet de l'attitude des parties libanaises.
Même son cloche au niveau du député Ammar Houri (Courant du futur) qui a contesté le fait que le Hezbollah s'arroge le droit de classer et de juger les Libanais « en innocentant certains Libanais alors qu'il accuse les autres de traîtrise ». Et M. Houri de souligner que « ce n'est pas le 14 Mars et le Courant du futur qui sapent le pays, mais plutôt la faction qui a mené un coup de force (le renversement de la majorité) et qui a sapé l'accord de Taëf ainsi que le compromis de Doha en utilisant ses armes à l'intérieur et en violant tous les engagements internationaux » du Liban.
Le député Nouhad Machnouk a déclaré de son côté que « le public du Hezbollah est formé de citoyens libanais qui ont les mêmes droits et les mêmes devoirs que nous, à condition que nous lisions dans un même livre, en l'occurrence la Constitution ». S'adressant aux responsables du Hezbollah, il a déclaré : « Vous pouvez mettre la main sur les rues de la ville (Beyrouth), mais nous résisterons par le verbe et la prière car cela est plus fort que les armes. »
Enfin, le député Nidal Tohmé a déclaré au sujet des allusions de Nasrallah sur un « marché entre le 14 Mars et les États-Unis » : « Le 14 Mars ne présente ses lettres de créance qu'au seul peuple libanais et non pas à un quelconque État en dehors des frontières. »
Les principaux pôles du 14 Mars n'ont pas tardé à réagir au discours prononcé samedi soir par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en réponse aux propos tenus par le Premier ministre sortant et leader du Courant du futur, Saad Hariri, qui avait rejeté, dans une allocution prononcée jeudi, tout « protectorat iranien » imposé au Liban ou à certains pays...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut