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Liban - Éclairage

Mikati adopterait le document d’entente « accepté par Hariri »

Grâce à ses manœuvres, l'opposition aura réussi à s' assurer une majorité parlementaire à la veille des consultations parlementaires, notamment après avoir changé de candidat dans l'optique de recueillir le plus de voix en sa faveur. Cette initiative a été prise à la lumière de réactions inquiétantes suscitées par l'annonce de la candidature, l'opposition se rendant compte que ce dernier ne pourra pas rassembler une majorité autour de son nom et renverser l'équation en faveur de l'opposition face à Saad Hariri. C'est la raison pour laquelle le camp du 8 Mars s'est rabattu sur Nagib Mikati, considéré comme un candidat d'entente, qui incarne une position indépendante et surtout capable de barrer la route à Saad Hariri. Ainsi, l'opposition a dû faire pression pour reporter la première date des consultations, en vue d'empêcher le retour de Saad Hariri qui bénéficiait encore de la majorité avec 70 députés. Avant le nouveau revirement spectaculaire de Walid Joumblatt qui s'est proclamé aux côtés de la Syrie et du Hezbollah.
Ainsi et après les développements survenus samedi et dimanche derniers, et les contacts entrepris localement et internationalement avec un certain nombre de capitales, le choix s'est finalement fixé sur Nagib Mikati pour sortir le pays de la crise.
Les milieux de la majorité ont estimé que ce qui s'est passé représente le résultat de la situation insurrectionnelle alimentée par l'opposition depuis sa décision de renverser le gouvernement d'union nationale. Le renversement de l'exécutif a été suivi en même temps d'une série d'appâts et de menaces exercées sur les députés et les forces politiques, mesures qui ont abouti à arracher Walid Joumblatt et certains de ses députés à la majorité. Autant de méthodes qui sont loin d'être démocratiques, contrairement aux prétentions de l'opposition, relèvent les sources du 14 Mars. Celles-ci assurent que l'ancienne majorité ne participera pas à un gouvernement formé par l'opposition, insistant toutefois sur leur attachement aux pratiques démocratiques et leur disposition à faire face aux futurs développements par le biais des institutions. Elles tiennent à souligner que leur camp reste fidèle à ses positions, contrairement à ce que fait l'opposition qui confère nuit et jour sur la démocratie mais se comporte différemment.
Les sources de l'opposition rétorquent en affirmant que tout s'est déroulé dans le cadre du jeu politique et des principes démocratiques, accusant à son tour la majorité de recourir aux slogans confessionnels après avoir échoué dans la confrontation et perdu son pari. Selon ces sources, le camp du 14 Mars cherche à recourir à la rue pour exacerber la rue sunnite en vue de désavouer Mikati. Or, ajoutent-elles, l'opposition a fini par opter pour sa candidature en vue de sortir de la crise, soulignant que son accession à la tête du gouvernement après l'éviction de Saad Hariri n'est en aucun cas une provocation à l'encontre de la rue sunnite.
Mais la question qui reste posée est de savoir pourquoi Mikati a accepté la mission alors qu'il avait insisté à être considéré comme le candidat de l'entente et de l'unanimité ?
Selon un observateur, les députés Nagib Mikati, Mohammad Safadi, Ahmad Karamé, Kassem Abdel Aziz avaient constitué, depuis un certain temps, le noyau d'un bloc indépendant, dans l'optique de se distinguer du camp du 14 Mars tout en restant dans la majorité. Après la chute du gouvernement et le début des contacts en vue de la formation d'un nouveau gouvernement, MM. Mikati et Safadi ont réalisé que l'opposition ne voulait plus de Saad Hariri, mais ont préféré s'abstenir de faire un pas quelconque en attendant que les positions se décantent. Après l'échec de la médiation truco-qatarie, les contacts se sont intensifiés sur le double plan local et international. Au même moment, le chef du Parlement, Nabih Berry, proposait à Walid Joumblatt, qui venait d'effectuer son volte-face, d'opter pour la candidature de Mikati au lieu de Omar Karamé, incapable de garantir la victoire à l'opposition. Le chef du Parlement s'est employé pour sa part à « vendre » l'idée de la candidature de Mikati à la France, au Qatar et aux pôles de l'opposition en place.
Les contacts extérieurs, auxquels ont pris part Paris, Riyad, Doha et Damas, se sont alors multipliés pour soutenir ce choix comme étant la seule issue plausible que l'opposition, à l'exception d'un de ses piliers, a avalisée. Les contacts se sont surtout intensifiés la nuit de dimanche et se sont conclus par le cautionnement de Mikati. Celui-ci a accepté après avoir exigé que l'opposition ne lui pose pas des conditions rédhibitoires, affirmant qu'il acceptera ce que Saad Hariri avait accepté, à savoir le document d'entente dont la teneur avait été révélée par Walid Joumblatt. Les derniers développements n'ont pas manqué de donner lieu à des scénarios multiples concernant le TSL et l'acte d'accusation, Mikati s'étant contenté de réaffirmer que tous les sujets seront examinés en Conseil des ministres et qu'il ne peut s'engager sur quelque terrain que ce soit. Les milieux de l'ancien chef de gouvernement ont affirmé que celui-ci a reçu des assurances de l'opposition qu'il ne sera pas soumis à des conditions, le camp du 8 Mars s'étant dépêché d'annoncer sa candidature pour éloigner celle de Saad Hariri.
Au moment où les consultations débutaient, les observateurs ont relevé les propos émanant du Courant du futur selon lesquels « la période qui précède les consultations ne sera plus la même après, et chaque chose en son temps ».
Selon les premières informations, Mikati serait enclin à la formation d'un cabinet réduit de 14 ministres, qui regroupe des technocrates, à l'exclusion des politiques. L'équipe choisie devra plancher sur les dossiers de la vie quotidienne, quitte à laisser de côté les questions conflictuelles pour être résolues à la table de dialogue. Le candidat aurait également insisté à accorder le tiers de blocage au chef de l'État, comme le prévoit la Constitution de Taëf.
La question qui reste toutefois en suspens est de savoir si le chef de l'État avalisera les décrets de la formation d'un gouvernement qui n'est pas représentatif de l'union nationale, si la majorité refuse de s'y joindre. Autrement dit, Michel Sleiman s'attachera-t-il à la clause figurant dans le préambule de la Constitution, qui prévoit que tout pouvoir qui viole le pacte de coexistence devient illégitime ?
Grâce à ses manœuvres, l'opposition aura réussi à s' assurer une majorité parlementaire à la veille des consultations parlementaires, notamment après avoir changé de candidat dans l'optique de recueillir le plus de voix en sa faveur. Cette initiative a été prise à la lumière de réactions inquiétantes suscitées par l'annonce de la candidature, l'opposition se rendant...

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