La France reconnaît « un vrai différend politique » avec Israël sur la question cruciale du gel de la colonisation. Le malaise a également été alimenté par des propos du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a estimé mardi que « l'aspiration à la paix » avait disparu en Israël. L'État hébreu a répliqué en affirmant que la « violence palestinienne » était à l'origine de ce phénomène perceptible dans la société israélienne.
Comme Sarkozy, le président américain Barack Obama s'oppose à la politique de colonisation de la Cisjordanie occupée. Mais s'il a entouré d'un voile de confidentialité la visite de M. Netanyahu à Washington, il n'en maintient pas moins la pression sur les Palestiniens pour qu'ils reparlent de paix. Obama n'a cependant pas réservé d'accueil très chaleureux à Netanyahu. Lundi, ce dernier a été reçu au bureau Ovale où n'avaient été admis ni journalistes ni caméras de télévision, contrairement à l'usage en cas de visite d'un Premier ministre israélien. En Israël, les journaux ont interprété le caractère confidentiel de la visite comme une rebuffade. Hier cependant, un haut responsable israélien a assuré que la rencontre à la Maison-Blanche avait permis de « briser la glace » entre les deux hommes. « Lors de cette entrevue, MM. Netanyahu et Obama ont établi une vraie relation », a-t-il affirmé. Mardi déjà, Netanyahu lui-même s'était félicité des résultats de sa rencontre avec Obama en la qualifiant de « très positive ».
Indemniser les réfugiés juifs ?
D'autre part, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a rencontré mardi à Washington l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a annoncé le département d'État sans autres détails. Ces entretiens font partie de « la même phase » de discussions avec les acteurs du processus de paix au Proche-Orient que ceux qu'avait eus la secrétaire d'État, Hillary Clinton, lors de son voyage dans la région la semaine dernière, a affirmé un porte-parole, Philip Crowley. « Nous continuons d'inviter les deux parties à entamer des négociations dès que possible, mais nous reconnaissons que des écarts subsistent » entre les parties, a-t-il ajouté, concluant : « Nous continuons d'œuvrer pour clarifier les choses et réduire ces écarts. »
Parallèlement, le Parlement israélien a commencé à examiner un projet de loi stipulant que tout accord de paix au Proche-Orient devra prendre en compte l'indemnisation des réfugiés juifs forcés à quitter les pays arabes. Ce texte déposé par un député du parti religieux Shass (ultraorthodoxe), membre de la coalition au pouvoir, a été adopté en lecture préliminaire avec le soutien du gouvernement par 49 voix contre 5, a précisé à l'AFP le porte-parole de la Knesset, Giora Pordes. Il doit passer encore trois lectures avant d'avoir force de loi. Il prévoit que le problème des réfugiés juifs devra être abordé à chaque fois que sera évoquée la question des réfugiés palestiniens « lors des négociations (...) ». Dans une première mouture, le député du Shass, Nissim Zeev, voulait conditionner tout accord de paix à un règlement préalable des indemnités à verser aux juifs originaires des pays arabes et installés en Israël. Cette clause, qui risquait de rendre pratiquement impossible tout accord, a été finalement retirée du projet de loi.
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