Dans son village d'Auja, au cœur de la vallée du Jourdain, même les chèvres ne trouvent plus de quoi se nourrir parmi la terre desséchée et les rochers. En désespoir de cause, Abdullah Naji a renoncé à cultiver des bananes il y a deux ans et est devenu berger. « Maintenant, il peut se plaindre auprès de ses moutons », plaisante un voisin.
Même faire pâturer un troupeau est devenu un problème, comme ailleurs au Moyen-Orient qui subit la pire sécheresse depuis des décennies. Les villageois d'Auja et leurs animaux survivent grâce au fourrage livré par l'association caritative Oxfam, qui fournit aussi des réservoirs et de l'eau. « Eux, en revanche, ont toute l'eau qu'ils veulent », affirme Abdullah Naji en pointant du doigt une colonie israélienne. Une canalisation court le long du village, mais, selon les autochtones, elle ne sert plus depuis le mois de mai. La source qui apportait de l'eau à des milliers d'habitants est asséchée.
Selon des organisations caritatives internationales, c'est le creusement d'un nouveau puits pour desservir la colonie israélienne de Yitav et ses 175 habitants qui est à l'origine de la pénurie d'eau. Les vastes exploitations agricoles bien irriguées, les vergers verdoyants et les vignes des implantations israéliennes offrent un saisissant contraste avec les villages palestiniens et les campements de Bédouins au milieu du désert.
Un rapport détaillé de la Banque mondiale publié au printemps dernier blâmait les Israéliens, tout en mettant en cause la mauvaise gestion des ressources par les Palestiniens. Les autorités israéliennes rejettent la responsabilité de la crise sur les Palestiniens.
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