Cette initiative, destinée à ménager l'aile la plus dure de la droite israélienne opposée à tout gel de la colonisation, a été vivement critiquée par la direction palestinienne, ainsi que par la Maison-Blanche, les Européens et la Ligue arabe. Pour les commentateurs politiques israéliens, en rejetant un gel total de la colonisation, M. Netanyahu devrait parvenir à brider toute velléité de fronde au sein de son parti, le Likoud (droite nationaliste), qui pourrait déstabiliser sa majorité.
M. Katz, un proche du Premier ministre, a également confirmé à la radio publique que M. Netanyahu entendait permettre la poursuite de la construction dans la douzaine de quartiers israéliens à Jérusalem-Est, où vivent 200 000 Israéliens, et l'achèvement de 2 500 logements en chantier en Cisjordanie. « Nous ne parlons pas de gel. (...) Tous les détails n'ont pas encore été réglés avec les Américains », a ajouté M. Katz. Selon la radio militaire, M. Netanyahu refuse la notion de « gel » de colonisation préconisé par le président Barack Obama et préfère parler de « ralentissement ». Ces annonces israéliennes surviennent avant la nouvelle visite prévue en fin de semaine de l'émissaire spécial américain George Mitchell.
M. Katz a justifié l'attitude du Premier ministre en expliquant que M. Obama n'était pas parvenu à obtenir des « gestes » de la part des pays arabes en échange de concessions israéliennes sur la colonisation. « Obama n'a pas réussi à convaincre les pays arabes de faire des gestes pour favoriser la reprise des négociations. L'Arabie saoudite a ainsi refusé d'autoriser le survol de son espace aérien à des avions israéliens en affirmant que de tels vols auraient désacralisé les lieux saints de l'islam », a-t-il déploré. Mais au Caire, le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a estimé qu'il n'était plus possible de parler d'une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. « Il est impossible de parler d'une normalisation au moment où Israël refuse toute mesure significative » sur le gel de la colonisation, a-t-il dit. « Je ne pense pas qu'il y ait un gouvernement arabe qui puisse offrir un cadeau gratuit sur un plateau d'argent à Israël. Ce dossier (la normalisation) doit être clos. » « Si nous apprenons par surprise que quelqu'un a normalisé (ses relations avec Israël), je crois que la réaction sera très violente dans le monde arabe », a-t-il averti.
La veille, le président palestinien Mahmoud Abbas a jugé inutile une entrevue avec M. Netanyahu au cas où ce dernier accélérerait la colonisation et de nouveau conditionné une reprise des négociations de paix à l'arrêt de la colonisation.