Le Futur tire à boulets rouges sur Bassil et son prédécesseur du CPL

Le député du Futur Mohammad Hajjar a accusé hier le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, ainsi que son prédécesseur, Alain Tabourian, d’avoir causé de « grandes pertes » financières au secteur de l’énergie en raison de leur incompétence, selon ses propos.
Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue au Parlement, le député, membre du courant du Futur, s’est violemment élevé contre les deux ministres. « Depuis que le Courant patriotique libre (CPL) s’est saisi de l’Énergie en 2008, soit durant cinq années, le secteur de l’énergie est allé d’échec en échec (...) en raison des fanfaronnades (des ministres) qui manquent de vision, et ce au détriment des finances publiques et des Libanais », a-t-il martelé. Il a accusé les deux ministres d’amateurisme, de désorganisation et d’opacité, ainsi que de non-respect des lois en vigueur. « Le ministre Tabourian n’a rien fait pour que les structures soient réhabilitées ou qu’une maintenance soit effectuée », a-t-il affirmé. « Quant au ministre actuel, il s’est distingué par une chute de la productivité sur le plan énergétique, une augmentation du rationnement électrique et une recrudescence des incidents techniques », a-t-il poursuivi.
Une gestion « qui s’est répercutée négativement sur l’économie nationale » et a entraîné un gaspillage des fonds publics « se chiffrant en milliards de dollars », selon le député Hajjar. « L’ensemble du gaspillage provoqué ou des pertes subies par Électricité du Liban (EDL) depuis l’entrée en fonctions des ministres aounistes, au cours de la période allant de juillet 2008 jusqu’à septembre 2012, s’élève à 9 milliards de dollars, auxquels s’ajoutent 7,5 milliards de pertes indirectes à l’économie locale, causées par les pannes d’électricité et le manque à gagner », a-t-il précisé.
Afin d’illustrer ses propos, le député a entrepris d’énumérer les principaux projets menés par le ministère de l’Énergie et de l’Eau au cours des dernières années, s’interrogeant sur plusieurs zones d’ombre présentes, selon lui, dans ces dossiers.
Il convient de rappeler qu’un autre député membre du bloc du Futur, Ghazi Youssef, s’est également déchaîné contre un autre ministre affilié au CPL, Nicolas Sehnaoui, à la tête des Télécommunications, l’accusant en janvier de détournement de fonds. Le ministre Sehnaoui avait alors violemment réfuté les accusations et menacé le député de poursuites judiciaires. L’affaire est toujours en cours.