« Les Libanais flirtent avec la pauvreté en raison de la hausse des prix des biens de consommation, a declaré M. Ghosn. Leurs salaires sont rognés par l’augmentation des prix des carburants. » « Les politiques injustes du gouvernement ont eu un impact sévère sur plusieurs secteurs, industriel, agricole, financier et le secteur de l’immobilier », a poursuivi le leader syndicaliste, dénonçant des politiques qui ont accru le chômage au Liban. « Nous ne garderons plus le silence face à un gouvernement qui veut appauvrir le peuple », a mis en garde M. Ghosn.
Parmi les principales revendications de la CGTL, figurent la possibilité d’importer de l’essence entre 87 et 90 octanes, la suppression des taxes sur le mazout et l’essence, le plafonnement des prix des carburants – dont le prix du bidon frôle toujours les 40 000 livres –, l’utilisation des voitures au gaz et au mazout, et surtout l’exécution d’un plan global pour le transport.
Plusieurs autres syndicats, comme celui des travailleurs et utilisateurs des transports en commun ou des chauffeurs de taxi se sont ralliés à l’appel de la CGTL. Le secteur de l’aviation a également informé dans un communiqué de presse qu’il cessera toutes ses activités entre 11 h et 13 h. De leur côté, les syndicats et unions du transport public ont annoncé qu’ils reportaient leur grève prévue les 3, 4, 8, 9 et 10 mai au jeudi 24 mai. Ils ont néanmoins apporté leur soutien à la grève d’aujourd’hui mais sans pour autant y participer.
Les critiques
Le président de l’Union des syndicats des travailleurs au Liban, Maroun Khawli, a vivement critiqué les positions de la CGTL, l’accusant d’être « au service du gouvernement ». « Cette grève est organisée pour apaiser les tensions sociales grandissantes et empêcher que la colère sociale ne se traduise en de véritables manifestations spontanées et incontrôlables qui fassent tomber le gouvernement », a affirmé M. Khawli. Il accuse la CGTL de « couvrir les intérêts de ce gouvernement qui a permis la montée des prix de l’essence à 40 000 livres, d’avoir couvert les sociétés importatrices de pétrole et de mazout rouge, qui se sont enrichies sur le dos des citoyens, de n’avoir toujours pas approuvé la hausse des salaires pour les travailleurs du secteur public ou encore d’avoir privatisé une partie du secteur de l’électricité ».
Même son de cloche du côté du syndicat des enseignants du privé. Contacté par L’Orient-Le Jour, son président, Nehmé Mahfouz, a déclaré ne plus avoir confiance en la CGTL, « qui manipule les syndicats, les travailleurs à des fins politiciennes ». M. Mahfouz a également souligné que les raisons de cette grève générale étaient « floues ». « Si la principale revendication est pour une fixation du prix de l’essence et la suppression de ses taxes, pourquoi ne pas s’être rallié à la grève des transporteurs routiers la semaine dernière ? » De même, les syndicats des avocats et du secteur bancaire se sont dit « non convaincus des raisons qui poussent à la grève » et observeront « une journée de travail comme les autres ».
M. R.
commentaires (1)
Une grève générale pour une CGTL de plus en plus divisée et qui n’arrive plus à lutter contre la cherté de vie . Antoine Sabbagha
Sabbagha Antoine
03 h 54, le 03 mai 2012