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À La Une - Terrorisme

Attentat de 2012 : la Bulgarie accuse le Hezbollah ; Mikati promet de coopérer...

Les Etats-Unis pressent l'Union européenne d'agir contre le parti chiite libanais.

Défilé militaire du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth. Photo d’archives AFP

La Bulgarie a désigné hier le Hezbollah comme étant responsable de l’attentat anti-israélien meurtrier du 18 juillet 2012 à Bourgas, conduisant les États-Unis et Israël à demander à l’Europe d’agir face à la menace du mouvement chiite.
« Il y a des informations concernant des financements et une appartenance au Hezbollah de deux personnes », dont l’auteur de l’attentat, a ainsi déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur, Tsvetan Tsvetanov. « Nous pouvons en tirer la conclusion légitime que les deux personnes, dont les identités ont été établies, font partie de l’aile militaire du Hezbollah », a-t-il indiqué.


Interrogé en soirée par L’Orient-Le Jour sur le résultat de l’enquête menée par les autorités bulgares, le ministre Mohammad Fneiche (Hezbollah) s’est refusé à toute déclaration. Quant au porte-parole du Hezbollah, Ibrahim Moussaoui, il a simplement indiqué à L’Orient-Le Jour que son parti « ne commente pas ce genre de choses »...


À l’étranger, Washington a rapidement réagi à la nouvelle, qui avait déjà filtré dans plusieurs journaux américains hier. Le conseiller spécial du président Barack Obama pour la lutte contre le terrorisme, John Brennan, probable futur chef de la CIA, a ainsi demandé aux pays européens de prendre « des mesures préventives » pour mettre au jour les infrastructures du Hezbollah ainsi que ses réseaux opérationnels et financiers. Quant au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, il a lui aussi appelé l’UE à « tirer les conclusions quant à la vraie nature du Hezbollah ».



Ashton circonspecte
Il faut dire que l’État hébreu a accusé depuis le jour de l’attentat l’Iran d’en être le commanditaire, et le Hezb d’en avoir été l’exécutant, ce que Téhéran nie. Sans se prononcer sur le résultat de l’enquête de Sofia, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a estimé qu’il fallait encore examiner « sérieusement » les implications des déclarations bulgares. « L’UE et les États membres examineront la réponse appropriée en fonction de tous les éléments identifiés par les enquêteurs », a-t-elle dit.


Selon des analystes, la désignation du Hezbollah pourrait fournir aux États-Unis un argument de poids pour convaincre l’UE, dont la Bulgarie est membre, d’inclure ce mouvement, grand allié de l’Iran et de la Syrie, sur sa liste noire des organisations terroristes.


Le ministre bulgare des Affaires étrangères Nikolay Mladenov a déclaré que « la Bulgarie présentera les résultats de l’enquête à ses partenaires européens et discutera avec eux des mesures à prendre pour prévenir des attaques terroristes semblables à l’avenir ».
M. Mladenov s’est entretenu au téléphone hier avec son homologue libanais Adnane Mansour. Il a également accueilli les ambassadeurs des pays arabes à Sofia pour les informer des résultats de l’enquête sur l’attentat. Les autorités bulgares s’étaient montrées très prudentes, refusant jusqu’ici de montrer du doigt l’Iran ou le Hezbollah, avant de disposer de preuves.



Ottawa
Le Premier ministre Nagib Mikati a annoncé toujours hier que le Liban allait « coopérer » avec Sofia « pour élucider » les circonstances de l’attentat, qui avait fait six morts, cinq Israéliens et un conducteur de car bulgare, en plus du kamikaze. L’explosion s’était produite au moment où un jeune homme portant deux sacs, sur son dos et sur son ventre, s’était approché d’un des autocars qui devaient transporter des touristes israéliens le 18 juillet dernier de l’aéroport de Bourgas vers leur hôtel.


Selon le ministre bulgare de l’Intérieur, les deux personnes identifiées « possédaient des passeports d’Australie et du Canada » et « vivaient sur le territoire libanais depuis 2006 et 2010 ». Ottawa a d’ailleurs très vite indiqué prendre « très au sérieux » le rôle présumé de ce Canadien dans l’attentat. « Le Canada prend très au sérieux l’implication présumée d’une personne ayant la double nationalité et habitant au Liban, et nous collaborons avec les autorités bulgares » dans cette affaire, a indiqué le chef de la diplomatie John Baird dans un communiqué. Il en a profité pour souligner l’engagement du Canada « dans la lutte menée à l’échelle mondiale contre le terrorisme sous toutes ses formes » et rappelé qu’en décembre 2002, il a inscrit le Hezbollah sur sa liste d’organisations terroristes.
Le Canada « salue les efforts déployés par la Bulgarie dans le cadre de son enquête approfondie sur l’attentat odieux commis l’été dernier à Bourgas », a encore dit M. Baird.

 


L’opposition bulgare
Le rapport de M. Tsvetanov faisant le point sur l’enquête a été présenté à une réunion du Conseil de sécurité nationale, qui s’est déroulée sous l’égide du président bulgare Rossen Plevneliev et en présence de ministres et des chefs des partis parlementaires. À la sortie de cette réunion, le président du Parti socialiste (opposition) Serguei Stanichev a reproché aux autorités d’annoncer des faits sans encore disposer de preuves irréfutables.
Selon des responsables de l’enquête à Bourgas, une reconstitution de l’attentat aura lieu au printemps prochain en vue d’établir si l’auteur de l’attentat était un kamikaze ou si l’explosif avait été déclenché à distance.

 

 

Pour mémoire

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