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À La Une - Diplomatie

L'Irak annule des contrats d'armement colossaux avec la Russie

Bagdad souhaitait acquérir notamment 30 hélicoptères Mi-28 et 42 systèmes de missiles sol-air Pantsir-S1.

Les forces armées manquent cruellement d'équipements. AFP

L'Irak, dont les forces armées manquent cruellement d'équipements, a annulé des contrats géants d'armement à hauteur de 4,2 milliards de dollars avec la Russie, sur fond de soupçons de corruption.

 

Ces contrats, dévoilés le mois dernier lors d'une visite du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à Moscou, auraient permis à la Russie de devenir le deuxième fournisseur d'armes de l'Irak derrière les Etats-Unis.

 

"Le contrat a été annulé", a déclaré à l'AFP Ali Moussaoui, porte-parole du Premier ministre. "Lorsque M. Maliki est revenu de son voyage en Russie, il s'est inquiété d'une possible corruption. Il a décidé de passer en revue le contrat dans sa totalité (...) Une enquête est en cours", a-t-il ajouté.

 

M. Moussaoui n'a pas souhaité révéler l'identité des personnes faisant l'objet d'une enquête, ni dire si l'Irak comptait renégocier les contrats passés avec Moscou. Il n'a pas non plus indiqué quand la décision d'annuler les contrats avait été prise.

 

La Russie avait profité de la visite de M. Maliki début octobre pour révéler la signature de cette série de contrats, paraphés au cours du second semestre de cette année, tout en se gardant de détailler les achats effectués par Bagdad. Le quotidien économique russe Vedomosti avait affirmé qu'il s'agissait notamment de 30 hélicoptères Mi-28 et de 42 systèmes de missiles sol-air Pantsir-S1.  Bagdad aurait également souhaité acquérir un certain nombre de Mig-29, des avions de chasse et d'autres hélicoptères.

 

Au cours de sa tournée européenne, le Premier ministre irakien avait aussi acquis auprès de la République tchèque 28 avions subsoniques d'entraînement L-159 en version biplace pour environ un milliard de dollars.

 

L'annulation des contrats fait vaciller l'espoir russe de renouer des liens étroits avec l'Irak, son ancien allié de l'époque soviétique, perdus avec la chute du régime de Saddam Hussein en 2003.

 

Moscou est à la recherche de nouvelles alliances régionales alors que son seul allié arabe, le président syrien Bachar el-Assad, est aujourd'hui menacé par une révolte populaire devenue conflit armé.

 

A cela s'ajoute la nouvelle perte financière sèche que la Russie doit accuser, après avoir subi un manque à gagner de quatre milliards de dollars entraîné l'an dernier par le changement de régime soutenu par les Occidentaux en Libye, tandis que Moscou coopérait avec le régime de Mouammar Kadhafi.

 

La décision de Bagdad risque aussi de retarder encore un peu plus le réarmement des forces armées irakiennes. Elles manquent cruellement de matériel pour protéger les frontières du pays depuis le départ des troupes américaines en décembre dernier et dépendent des livraisons en armes de Washington, premier fournisseur de Bagdad en la matière.

Ces dernières semaines, le gouvernement irakien a d'ailleurs pressé à plusieurs reprises son allié américain d'accélérer ses livraisons d'armes, notamment un lot d'avions de combat F-16.

 

"Le pilier de notre armement est américain, mais si nous devons nous fournir auprès d'autres pays, nous le faisons", avait expliqué l'adjoint au conseiller à la sécurité nationale, Safa Hussein, le mois dernier dans un entretien à l'AFP.

"Les programmes américains se sont avérés un peu lents. Nous ne pouvons pas continuer à accuser de telles déficiences dans notre équipement militaire. Les Américains le comprennent", avait-il ajouté.

L'Irak, dont les forces armées manquent cruellement d'équipements, a annulé des contrats géants d'armement à hauteur de 4,2 milliards de dollars avec la Russie, sur fond de soupçons de corruption.
 
Ces contrats, dévoilés le mois dernier lors d'une visite du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à Moscou, auraient permis à la Russie de devenir le deuxième fournisseur d'armes de...

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