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À La Une - Iran

Ahmadinejad se voit refuser l'accès à la prison d'Evine

Nouveau signe de l'influence déclinante du président iranien pour sa dernière année au pouvoir.

La justice iranienne a refusé dimanche une demande de visite du président Mahmoud Ahmadinejad à la prison d'Evine, au nord de Téhéran, où est détenu un de ses conseillers. Photo d'archives. YASSER AL-ZAYYAT/

La justice iranienne a refusé une demande de visite du président Mahmoud Ahmadinejad à la prison d'Evine, au nord de Téhéran, où est détenu un de ses conseillers, nouveau signe de son influence déclinante pour sa dernière année au pouvoir.


Ali Akbar Javanfekr, conseiller de presse de Mahmoud Ahmadinejad et responsable de l'agence de presse officielle Irna, purge depuis septembre une peine de prison de six mois à la prison d'Evin pour avoir publié un article sur le code vestimentaire considéré comme contraire à la décence publique. Il a aussi été condamné pour avoir insulté sur son site internet le Guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, sans que l'on sache exactement comment ni quand a eu lieu cet événement.


Invoquant en filigrane la crise économique qui frappe le pays, la justice iranienne a refusé dimanche la demande du président qui n'avait pas été explicitement liée à son conseiller mais que la presse avait interprétée comme telle.


"Alors que nous faisons face à des circonstances particulières et que les priorités du pays sont l'économie et les conditions de vie de la population (...) toutes les autorités devraient de concentrer sur les questions essentielles (...) et la visite d'une prison est secondaire", a déclaré le procureur général Gholamhossein Mohseni Ejeie, selon l'agence de presse Mehr. "Si nous gardons à l'esprit l'intérêt de la nation, une visite dans ces circonstances n'est pas appropriée", a-t-il ajouté.

 

Au lendemain de cette décision, Mahmoud Ahmadinejad a insisté pour visiter la prison, selon le site internet officiel de la présidence.
"Je suis déterminé à faire exécuter pleinement la Constitution et à réformer radicalement les affaires du pays, et je suis certain qu'en inspectant les prisons et certains tribunaux, je serai en mesure d'examiner comment la Constitution et les droits fondamentaux des gens sont appliqués", a écrit le président dans un courrier au chef de l'autorité judiciaire, l'ayatollah Sadeq Larijani.

 

Le refus de la justice constitue un nouveau signe des tensions persistantes depuis 18 mois entre le président et l'appareil judiciaire contrôlé par la ligne dure du régime proche du Guide de la République islamique Ali Khamenei.

Ces tensions ont été émaillées de polémiques publiques, M. Ahmadinejad et son entourage accusant l'appareil judiciaire d'être l'instrument de leurs adversaires politiques et de s'en prendre aux proches du président pour faire pression sur lui, tandis que les responsables judiciaires accusaient le chef de l'exécutif de bafouer la séparation des pouvoirs.

 

Le président Ahmadinejad a vu son influence décroître au sein de la classe politique iranienne où s'affrontent dirigeants élus et non élus, après le contentieux public qui l'a opposé à Ali Khamenei en 2011. L'ayatollah Khamenei, détenteur du pouvoir ultime, a réinstallé le ministre des Renseignements, Heydar Moslehi, que le président Ahmadinejad avait renvoyé.

 

Ses adversaires conservateurs accusent également son gouvernement d'avoir mal géré les difficultés économiques qu'affronte le pays après les sanctions prises par les occidentaux à l'encontre de l'Iran au sujet de son programme nucléaire.

 

Le droit constitutionnel iranien ne permet pas à Mahmoud Ahmadinejad de solliciter un troisième mandat lors de l'élection présidentielle de juin 2013.


Le représentant de l'ayatollah Khamenei auprès des Gardiens de la révolution est allé jusqu'à ouvertement regretter lundi d'avoir soutenu la réélection du président iranien. "Nous n'avions pas la prescience pour savoir ce qui se passait dans la tête de M. Ahmadinejad et ce qu'il voulait faire à l'avenir. Les slogans auxquels il a recours aujourd'hui sont différents de ceux qu'il utilisait autrefois", déclare Ali Saeedi Shahroudi dans le journal Etemaad.

La justice iranienne a refusé une demande de visite du président Mahmoud Ahmadinejad à la prison d'Evine, au nord de Téhéran, où est détenu un de ses conseillers, nouveau signe de son influence déclinante pour sa dernière année au pouvoir.
Ali Akbar Javanfekr, conseiller de presse de Mahmoud Ahmadinejad et responsable de l'agence de presse officielle Irna, purge depuis septembre une...

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