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À La Une - Reportage

Attentat place Sassine : "Il y avait beaucoup de blessés et beaucoup de sang"

"Nous avons entendu une puissante explosion. Nous avons senti le sol trembler sous nos pieds".

Des pompiers tentent d'éteindre l'incendie qui s'est déclaré dans un immeuble, après l'explosion d'une voiture piégée, vendredi 19 octobre 2012, place Sassine, en plein coeur de Beyrouth. REUTERS/Hasan Shaaban

"J'ai entendu une explosion extraordinaire. Passé le premier moment de surprise, nous avons commencé à descendre. Il y avait beaucoup de blessés et beaucoup de sang. Je ne me souviens pas du reste". Blessée à l’œil, une femme interrogée par notre correspondante, raconte son calvaire, dans la salle des urgences de l’hôpital Hôtel Dieu, situé non loin de la place Sassine. Au moment de l’explosion, elle se trouvait au 11e étage du bâtiment visé par la voiture piégée.

 

Autour d’elle, c’est la pagaille. Des proches, rongés par l’angoisse, cherchent à avoir des informations sur un frère, un père, une fille… En face, le personnel de l’établissement tente de contenir la vague d'inquiétude. Un homme en colère raconte qu’il lui a fallu attendre et batailler pendant de longues minutes, pour obtenir des informations sur sa nièce, blessée dans l’explosion.

 

L’on apprend que parmi les victimes de l’explosion transférées dans cet hôpital, deux sont décédées. L’établissement ne veut pas donner de noms. L’angoisse monte encore d’un cran.

 

Selon les dernières informations données par l'Agence nationale d'information (ANI), citant un bilan de la Défense civile, huit personnes ont été tuées dans l’attentat, et au moins 78 autres blessées.

 

A l'hôpital Rizk, également à Beyrouth, des dizaines de personnes sont immédiatement venues donner du sang, rapporte notre correspondante. Parmi les donneurs, Zoha, une jeune Libanaise, émue de voir cet élan de solidarité.

 

L'explosion d’une voiture piégée s'est produite à une heure de pointe (12H00 GMT), à 200 mètres d'un bureau des Kataëb (Phalanges), parti chrétien de l'opposition libanaise hostile au régime syrien de Bachar el-Assad.

Dans la rue visée par l’explosion et aux alentours, les dégâts sont colossaux. Un immeuble a brûlé, les volontaires de la Croix-Rouge en ont sorti des dizaines de blessés, le visage ou le corps ensanglanté.

Sur le trottoir, des passants sous le choc étaient en pleurs. Des balcons étaient à moitié effondrés. Dans les rues, des carcasses de voitures calcinées étaient visibles et des vitres brisées jonchaient le sol.

 

"Nous avons entendu une puissante explosion. Nous avons senti le sol trembler sous nos pieds", a expliqué Roland, 19 ans.

 

"J'étais dans ma voiture, de l'autre côté de la place, quand l'explosion a eu lieu. J'ai senti la voiture bouger", a également déclaré Ayman Mehana, directeur du centre Skeyes pour la liberté de la presse et de la culture.

 

Yorgo el-Bittar était lui aussi en voiture au moment de l'explosion, non loin de la place Sassine. "Il y avait beaucoup de gens qui couraient, c'était la panique, raconte-t-il à Lorientlejour.com. Certains disaient qu'il y avait eu deux explosions. Personne ne comprenait ce qui se passait." "J'ai essayé de m'approcher du lieu de l'explosion, mais je n'ai pas pu le faire, dit-il la gorge serrée par l'émotion. Il y avait des morceaux de corps partout".

 

Une photo diffusée par @YorgoElBittar sur Twitter.

 

Des parents des employés de la Banque européenne du Moyen-Orient (BEMO), dont les vitres ont été soufflées, tentaient d'avoir des nouvelles de leurs enfants. "Ou est Pierre?", criait un homme.

Non loin, une jeune femme de 25 ans, sous le choc, s'écriait "maman, maman", en recherchant sa mère dans les décombres.

 

"Cela me rappelle les attentats durant la guerre civile (1975-1990) et durant la période post-guerre", déplorait une infirmière, Rahmé, venue secourir les blessés.

 

"Après tous ces mois pendant lesquels, par je ne sais par quel miracle, un calme relatif a été préservé au Liban... C'est dégoûtant. Il faut que l'Etat, cette fois-ci, soit enfin à la hauteur de ses responsabilités, et mette la main sur les auteurs de cet attentat", déclarait, de son côté, Ayman Mehana, interrogé par Lorientlejour.com

 

Le dernier attentat dans la région de Beyrouth remontait à janvier 2008, lorsqu'un officier des renseignements libanais, le capitaine Wissam Eid, avait été assassiné dans une attaque à la voiture piégée.

De 2005 à 2008, le Liban été secoué par une série d'assassinats de personnalités, en majorité hostiles au régime de Damas.

Cet attentat survient alors que la guerre fait rage entre les rebelles et les troupes du régime de Bachar el-Assad en Syrie voisine, autrefois puissance de tutelle au Liban.

"Ces attentats terroristes sont injustifiables où qu'ils se passent", a réagi le ministre syrien de l'Information, interrogé par la télévision officielle.

 

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"J'ai entendu une explosion extraordinaire. Passé le premier moment de surprise, nous avons commencé à descendre. Il y avait beaucoup de blessés et beaucoup de sang. Je ne me souviens pas du reste". Blessée à l’œil, une femme interrogée par notre correspondante, raconte son calvaire, dans la salle des urgences de l’hôpital Hôtel Dieu, situé non loin de la place Sassine. Au moment...

commentaires (1)

le premier parti qui accusera Israël de cet attentat s'auto désignera comme coupable,sans appel!

GEDEON Christian

16 h 59, le 19 octobre 2012

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Commentaires (1)

  • le premier parti qui accusera Israël de cet attentat s'auto désignera comme coupable,sans appel!

    GEDEON Christian

    16 h 59, le 19 octobre 2012

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