Le gouvernement occulte l’explosion de Baalbeck et les révélations d’al-Arabiya...

Alors que le moindre incident de sécurité fait l’objet de discussions au sein du Conseil des ministres, le gouvernement a choisi hier d’occulter complètement l’explosion d’un dépôt de munitions du Hezbollah à Nabichit, dans la Békaa.
C’est un ordre du jour ordinaire que le gouvernement a examiné hier au cours de la réunion qu’il a tenue au Sérail sous la présidence de son chef, Nagib Mikati. Il doit de nouveau se réunir lundi, pour discuter de questions administratives, puis deux jours plus tard, mercredi, pour poursuivre l’examen des points inscrits à l’ordre du jour de la réunion d’hier et qu’il n’a pas eu le temps de trancher.

À l’ouverture de la séance, M. Mikati a informé les ministres des résultats de ses entretiens à New York, soulignant que les dirigeants arabes et occidentaux qu’il a rencontrés ont tous fait part de leur souci de voir la stabilité et le calme préservés au Liban, sans qu’il ne soit affecté par les bouleversements autour de lui. Ils ont également exprimé leur soutien à la politique de distanciation appliquée à l’égard de la Syrie, a poursuivi le chef du gouvernement en jugeant que des critiques contre l’armée, à l’heure actuelle, « restent absolument injustifiées, sous n’importe quel prétexte », d’autant qu’elles interviennent, a-t-il poursuivi « à un moment où tous les leaders rencontrés se félicitent du rôle assumé par les forces régulières au plan local ». Selon lui, les résultats de ses entretiens à New York montrent « l’importance que les États frères et amis accordent au Liban ». L’allusion du Premier ministre aux critiques contre l’armée intervient après les révélations de la chaîne al-Arabiya qui a publié des documents officiels syriens indiquant que le régime syrien serait responsable de la mort de cheikh Abdelwahed et de son compagnon,un autre religieux, abattus à un barrage de l’armée libanaise au Akkar.

M. Mikati a ensuite indiqué avoir discuté avec ses interlocuteurs du droit du Liban à récupérer ses terres qui restent encore occupées par Israël au Liban-Sud, ainsi que de son droit à exploiter ses ressources naturelles maritimes et terrestres et à obtenir des indemnisations du fait des agressions israéliennes répétées contre son territoire.
Le chef du gouvernement a conclu en mettant en garde contre la nécessité « pour tous de ne pas prêter le flanc aux ennemis du Liban afin qu’ils puissent briser l’unité des rangs libanais, en s’attaquant à la partie qui préserve cette unité, à savoir l’armée ».

Les disparus...
Le Conseil des ministres s’est ensuite attaqué à son ordre du jour et a adopté une série de décisions dont notamment la formation d’une commission composée des ministres de la Justice, Chakib Cortbawi, du Travail, Sélim Jreissati, et des Affaires sociales, Waël Bou Faour, ainsi que du ministre d’État Ali Kanso pour examiner la mise en place d’un Comité national des personnes victimes de disparitions forcées, qui aura pour effet certain, s’il voit le jour, de diluer le dossier des Libanais détenus arbitrairement en Syrie.
Le gouvernement a par ailleurs approuvé l’émission de bons du Trésor en devises de près de deux milliards 770 millions de dollars et le remplacement de la totalité ou d’une partie des bons qui viennent à échéance en 2013. Il a donné son feu vert à une série de projets de développement pour Tripoli ainsi qu’à la couverture des frais d’écolage des enfants libanais et non libanais dans les écoles publiques, suivant un mécanisme établi par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Répondant aux questions de la presse à ce sujet, le ministre de l’Intérieur, Walid Daouk, qui a donné lecture des résolutions officielles, a indiqué que le gouvernement a débloqué pour cela la somme de 10 milliards de livres.

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