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À La Une - Liban - JO

Affaire Gretta Taslakian : coupable, mais...

La sprinteuse libanaise doit s'excuser de ne pas s'être conformée au port de l’uniforme officiel durant l’entraînement et lors de son entrée sur le stade olympique.

La sentence est tombée hier : la meilleure sprinteuse libanaise de tous les temps doit juste s’excuser de n’avoir pas porté l’uniforme national durant une séance d’entraînement...

L’affaire remonte déjà à une dizaine de jours. Le 7 août exactement. L’athlète Gretta Taslakian, représentant le Liban dans la discipline reine des Jeux olympiques de Londres 2012, avait alors été renvoyée du village olympique par les représentants du Comité olympique libanais (COL) et de la Fédération libanaise d’athlétisme (FLA) présents dans la capitale britannique.


Onze jours se sont écoulés et l’on restait toujours sans nouvelle de la raison de cette expulsion, aucun communiqué ni rapport officiel n’ayant encore été publié par les partis concernés. Tout juste avions-nous appris que la championne libanaise aurait peut-être été renvoyée pour avoir soi-disant porté un uniforme irlandais pendant une séance d’entraînement, en lieu et place de l’uniforme officiel libanais (sponsorisé par l’équipementier Peak).


Entre-temps, ce silence radio a bien évidemment ouvert les vannes à tout genre de ragots et de potins inutiles de la part de blogueurs et autres journalistes en herbe, les uns défendant la meilleure sprinteuse libanaise, les autres son entraîneur Vahé Abrahamian.

Les conclusions de la réunion
Cet effet boule de neige viral, qui a amassé sur son chemin les théories les plus loufoques (harcèlement sexuel et refus de prendre part aux entraînements, entre autres), n’a pas contribué à mettre les choses au clair. Toujours est-il que la FLA, pour gérer cette embarrassante situation, s’est finalement réunie lors d’une séance extraordinaire avant-hier soir afin de régler l’affaire au plus vite (mais pas si vite que cela puisque le communiqué de presse ne nous est parvenu que quinze heures plus tard). Et pour une fois, on peut être satisfait du comportement de la fédération qui a géré cette affaire avec sang-froid, ouvrant le dialogue avec les deux principaux protagonistes.


Telles sont les deux seules conclusions de cette réunion :
1. Vahé Abrahamian n’a en aucun cas harcelé sexuellement Gretta Taslakian, selon les dires de l’athlète.


2. Gretta Taslakian ne s’est pas conformée au port de l’uniforme officiel durant l’entraînement et lors de son entrée sur le stade olympique (mais elle n’a toutefois pas porté d’uniforme irlandais, NDLR).


En conséquence, la sprinteuse devra remettre une lettre écrite au COL et à la FLA, s’excusant d’avoir enfreint le règlement à Londres 2012 et promettant de suivre les instructions à la lettre lors des prochains meetings arabes, régionaux ou internationaux.

Deux poids, deux mesures ?
Hormis l’histoire de l’uniforme, le rapport ne mentionne aucune grossière erreur commise par l’athlète (telle qu’un refus de participer aux entraînements par exemple).


Il est donc à présent logique de se demander si virer l’athlète du village olympique aurait été la décision la plus logique à prendre, un simple avertissement ayant probablement suffi.


D’ailleurs, un membre au sein de la FLA, contacté hier par L’Orient-Le Jour, a émis hier la même conclusion : « Gretta n’aurait jamais dû être renvoyée à Beyrouth, surtout qu’elle a bel et bien porté la tenue officielle sur le stade olympique. Cette polémique aurait tout simplement dû être réglée à Londres. » Avant de conclure : « Cela semble bien être un quiproquo entre Vahé et Gretta, résultant de problèmes personnels. » Une façon de blâmer les membres du COL et de la FLA présents à Londres pour leur mauvais jugement...


On peut également émettre un autre constat plus grave : selon plusieurs sources présentes à Londres, Gretta n’était pas la seule Libanaise à n’avoir pas porté l’uniforme national, d’autres athlètes locaux ayant en effet été vus sans leur uniforme officiel durant l’entraînement.


La raison de cette « rébellion » viendrait du fait que le COL avait annoncé quelques jours auparavant la résiliation du contrat avec Peak, les athlètes n’étant plus alors obligés de porter l’uniforme officiel durant les entraînements. Gretta n’aurait donc jamais dû être renvoyée chez elle !


Pourquoi le COL a-t-il alors agi de la sorte ? Et pourquoi avoir renvoyé Gretta uniquement ? Est-ce que le COL aurait fléchi au lobbying de Vahé Abrahamian, qui est resté, lui, à Londres après le retour de son athlète à Beyrouth ?
Bref, si cette affaire a déjà sans doute été classée par la FLA, elle n’a pas encore été tout à fait éclaircie, et le Comité olympique libanais a encore beaucoup de clarifications à donner...

L’affaire remonte déjà à une dizaine de jours. Le 7 août exactement. L’athlète Gretta Taslakian, représentant le Liban dans la discipline reine des Jeux olympiques de Londres 2012, avait alors été renvoyée du village olympique par les représentants du Comité olympique libanais (COL) et de la Fédération libanaise d’athlétisme (FLA) présents dans la capitale britannique.
Onze...

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