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À La Une - Dans les coulisses de la diplomatie

Comment la Syrie réagira-t-elle après les poursuites engagées par le Liban contre deux de ses hauts gradés ?

L’arrestation de Michel Samaha est une première dans les relations libano-syriennes. Elle survient au lendemain d’un mémorandum envoyé par le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, à la partie syrienne, l’exhortant de mettre un terme aux violations qui ont lieu à la frontière nord et dans la Békaa de la part des forces syriennes régulières, occasionnant morts et blessés sans mentionner les destructions qui en ont résulté ou les opérations de rapt de citoyens libanais.
Force est de constater qu’aucune réaction n’a encore émané du palais Boustros sur l’affaire Michel Samaha, en attendant la progression du processus judicaire et, parallèlement, les requêtes que soumettra le gouvernement à M. Mansour.
Les accusations adressées à M. Samaha et aux deux hauts gradés syriens impliqués dans l’affaire, Ali Mamlouk et un colonel répondant au nom de Adnane, sont « extrêmement dangereuses » si elles étaient confirmées, a affirmé le chef de l’État, Michel Sleiman, qui a relevé que si le plan avait été exécuté, il aurait provoqué un séisme sécuritaire et confessionnel dans le pays.
À ce stade de la procédure, la question qui reste en suspens est de savoir si les deux hauts officiers syriens, qui font l’objet de poursuites judicaires au Liban, seront amenés au Liban, conformément à l’accord d’extradition de 1951 conclu entre les deux pays, un texte qui a subi deux amendements, l’un en 1996 et l’autre en 2003.
L’article 2 de cet accord prévoit notamment que « la personne qui fait l’objet de poursuites judiciaires doit être remise ( aux autorités concernées ) ».
Toutefois, et selon l’article 3 du même texte, l’État à qui l’extradition a été demandée peut s’abstenir de le faire « à condition qu’il s’engage lui-même à le juger » s’il s’agit de l’un de ses ressortissants. L’État concerné par l’extradition a toutefois l’obligation de transmettre le verdict final prononcé dans le cadre de l’affaire à l’État demandeur qui décide de la suite de la procédure.
Évoquant l’ampleur de cette affaire, un ministre libanais a relevé le mutisme observé par l’État syrien à cet égard, et par les forces du 8 Mars en général, à l’exception peut-être de la réaction du député du Hezbollah, Mohammad Raad, une personnalité connue pour être proche du président syrien Bachar el-Assad.
Quoi qu’il en soit, force est de constater que depuis pratiquement le début de la crise en Syrie, les relations libano-syriennes se sont trouvées dans une phase embarrassante, qui n’a pourtant pas eu d’impact sur la présence de l’ambassadeur syrien, Ali Abdelkarim Ali, ou entraîné le retrait de l’ambassadeur libanais en Syrie Michel Khoury, notamment au lendemain des accusations de trafic d’armes vers la Syrie, lancées par cette dernière, ou celles relatives à l’infiltration de « terroristes » en vue de soutenir l’opposition syrienne.
Or toute la question est de savoir si les autorités syriennes vont aujourd’hui se plier aux clauses de l’accord d’extradition ou au contraire ouvrir le feu en direction des responsables libanais et de la justice en retirant leur ambassadeur et en fermant les frontières avec le Liban.
L’arrestation de Michel Samaha est une première dans les relations libano-syriennes. Elle survient au lendemain d’un mémorandum envoyé par le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, à la partie syrienne, l’exhortant de mettre un terme aux violations qui ont lieu à la frontière nord et dans la Békaa de la part des forces syriennes régulières, occasionnant...

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