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À La Une - Londres 2012

JO : La judokate saoudienne (brièvement) sur le tatami, la tête couverte

Shaherkani devient la première athlète féminine saoudienne de l'histoire olympique.

Le combat de la judokate Wodjan Shaherkani, vendredi 3 août 2012, à Londres, a été l'un des plus suivis de la matinée. EMMANUEL DUNAND/

La judokate Wodjan Ali Seraj Abdulrahim Shaherkani est devenue la première athlète féminine saoudienne de l'histoire olympique, vendredi à Londres, lorsqu'elle s'est présentée sur le tatami la tête couverte d'une sorte de bonnet de bain.

 

Empruntée et visiblement mal à l'aise à son arrivée sur le tatami, la tête couverte d'une sorte de bonnet de bain, la judokate de 16 ans a passé seulement 82 secondes en compétition, avant d'être balayée par son adversaire, la Portoricaine Melissa Mojica.

 

La non performance de la Saoudienne a même poussé un entraîneur, rapporte Libération, à s'exclamer : "Cette fille n’a jamais fait de judo de sa vie, ce n’est pas possible autrement".

 

"Juste avant son combat (un bien grand mot, donc), la jeune fille (16 ans) et son coach se sont longuement fait expliquer le protocole par une personne de l’organisation. Las : Shahrkhani a bifurqué trop tôt sur le tatami, se faisant reprendre in extremis par un volontaire", poursuit Libération.

 

Faute de clubs ouverts aux femmes dans son pays, Shaherkani pratique en effet le judo chez elle, opposée à son frère et son père, arbitre international à Londres, qui la battent systématiquement.

 

Inconnue au bataillon des +78 kg, et pour cause puisque son pays ne l'autorise que pour la première fois à s'aligner en compétition, elle avait d'ailleurs peu de chances de survivre à son premier combat.

 

Le public de la salle Excel a toutefois réservé un accueil très chaleureux à Shaherkani, accompagnée de son père qui a négocié sa participation au tournoi de judo avec la fédération internationale (IJF) et le CIO.

 

Battue, elle est ensuite sortie du tatami sous les applaudissements, avant de sangloter dans les bras de son père.

 

"Je suis heureuse et honorée de participer aux jeux Olympiques. Je continuerai à pratiquer ce sport", a déclaré la jeune fille à l'issue de son rapide aller-retour sur le tatami de sa toute première compétition.


"J'étais impressionnée par le monde et encore très troublée par toute cette histoire autour du port du hijab", a-t-elle également confié, avant de "remercier les spectateurs pour leur soutien."

 

 

Wodjan Ali Seraj Abdulrahim Shaherkani et la Portoricaine

Melissa Mojica en action. REUTERS/Toru Hanai

 

"Je ne me sentais pas bien, un peu effrayée parce que je n'ai pas l'expérience des grandes compétitions, c'est pourquoi je n'ai pas pu combattre convenablement", a également assurée la judokate avant de rejoindre les vestiaires.

"Je veux m'entraîner encore plus pour Rio. Et je pense que ma participation à ces Jeux permettra à d'autres femmes d'Arabie Saoudite de le faire dans le futur", a-t-elle néanmoins estimé.

 

Le CIO avait négocié de haute lutte la présence de deux jeunes femmes dans la délégation saoudienne qui avait en revanche exigé qu'elles se présentent tête couverte, ce que la fédération internationale de judo interdit pour des raisons de sécurité. 

 

Les règlements de l'IJF sont clairs : Les combattants doivent se présenter tête nue, pour des raisons de sécurité, et certains de ses responsables ne décolèrent pas contre le CIO qui a négocié de haute lutte la présence à Londres de femmes saoudiennes, sans vraiment se soucier des particularités de leur sport.


Les négociations entre les Saoudiens et l'IJF s'étaient conclues mardi par "une solution acceptable par les deux parties", soit le port d'un bonnet, semblable à celui utilisé par les nageurs.


Une deuxième saoudienne, Sarah Attar, engagée en athlétisme sur 800 m, entrera en compétition mercredi. Elle ne connaîtra pas de problème de voile puisque la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) autorise les têtes couvertes. 

 

Dans le même registre, Maziah Mahusin est devenue aujourd'hui la première femme du Brunei à participer aux jeux Olympiques, en courant les séries du 400 m, où elle a au passage établi un nouveau record national.

 

 

"Je suis vraiment fière, même si je n'ai pas gagné, ni même réussi à atteindre les demi-finales", a déclaré Mahusin.

 

L'athlète espère surtout ouvrir la voie à d'autres femmes dans son pays. "J'ai reçu beaucoup de messages. Elles veulent être comme moi, et concourir aux jeux Olympiques un jour. C'est un honneur pour moi", a-t-elle ajouté, avouant, à l'instar de la Soudienne Shaherkani, avoir déjà en tête une prochaine participation aux Jeux de Rio-2016.

 

L'Arabie Saoudite, dernier pays avec le Qatar et Brunei à n'avoir jamais envoyé de femmes aux Jeux, avait accepté seulement le 12 juillet d'envoyer deux représentantes sous la pression du CIO mais avait exigé le port d'une tenue islamique, la présence d'un parent proche et la non-mixité.


Durant la cérémonie d'ouverture de Londres, le 27 juillet, les deux Saoudiennes ont défilé vêtues d'une abaya, une longue robe traditionnelle noire, derrière leurs collègues masculins.
A titre de comparaison, le Qatar avait fait sa porte-drapeau d'une de ses quatre jeunes filles sélectionnées. Mahusin était également la porte-drapeau de la délégation de trois membres de Brueni, petit Sultanat d'Asie du Sud-Est, situé dans le nord de l'île de Bornéo.

 

 

 

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