Les dirigeants iraniens ne sont pas prêts à produire des bombes atomiques, affirme le chef d’état major israélien

Le chef d'état major de l'armée israélienne le général Benny Gantz estime que les dirigeants iraniens, dont il qualifie certains de "très rationnels", ne décideront pas de franchir le dernier pas pour la production d'armes nucléaires, dans une interview publiée mercredi.

"L'Iran avancera sur le chemin de l'acquisition de la bombe, mais la décision en ce sens doit être prise en premier. Si le guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei le veut, son pays ira de l'avant dans l'acquisition de la bombe atomique, mais la décision doit être prise en premier", a affirmé le général au quotidien israélien Haaretz.

"Je pense qu'il s'agirait d'une énorme erreur et je ne pense pas qu'il (Khamenei) voudra franchir ce pas supplémentaire. Les dirigeant iraniens sont composés de gens très rationnels", a-t-il ajouté.

"Mais j'admets qu'une telle capacité (nucléaire) dans les mains de fondamentalistes islamiques, qui pourraient à un certain moment se livrer à d'autres calculs, est dangereuse", a souligné le général Gantz dans une interview au quotidien Haaretz.

"Un Iran (militairement) nucléaire aura des répercussions négatives pour le monde, la région et en terme de liberté d’action que cela procurera à l’Iran", explique le général. Une liberté d’action qui pourra s’exprimer "contre nous, via le force que l’Iran projettera vers ses alliés : le Hezbollah au Liban, le Jihad islamique à Gaza".

A propos d'une éventuelle attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, le général Gantz a affirmé que "l'option militaire est la dernière en termes de chronologie, mais la première en termes de crédibilité. Si elle n'est pas crédible, elle perd sa signification. Nous nous y préparons de façon crédible. C'est mon job en tant que militaire".

Concernant les sanctions internationales imposées à l'Iran, le chef d'état major estime qu'elles commencent "à porter leurs fruits". "La pression commence à porter ses fruits tant du point de vue diplomatique que du point de vue des sanctions économiques", a affirmé le général.

Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a, lui aussi, estimé mercredi à la radio publique que l'Iran n'a "pas encore décidé de produire de bombes atomiques". Interrogé sur l'effet des sanctions internationales, M. Barak a estimé que "si les Américains, les Européens ainsi que nous-mêmes sommes déterminés, il y a une chance d'arrêter les Iraniens avant qu'ils parviennent à l'arme atomique". Le ministre de la Défense a par ailleurs réaffirmé que "toutes les options restent sur la table".

Ces déclarations ont été faites à l'occasion des fêtes de l'indépendance d'Israël qui débutent mercredi soir.

L'Etat hébreu souffle le chaud et le froid sur l'éventualité de frappes contre les installations nucléaires iraniennes. Le gouvernement israélien a récemment appelé à la fermeté le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), dans ses discussions avec l'Iran sur son programme nucléaire controversé. Israël accuse l'Iran de mettre ces négociations à profit "pour gagner du temps".

En ce qui concerne les révoltes arabes, le général Gantz déclare ne "pas savoir ce qui arrivera en Syrie, mais, le plateau du Golan (occupé par Israël, ndlr), sera sans doute moins calme qu’avant. Je ne peux enlever la Syrie de l’équation militaire, ni le Liban. Je pars du principe que s’il y a une menace terroriste venant du Golan ou du Liban, je devrai agir. (…) Les capacités de tir de l’ennemi se sont développées sur toutes les portées. Elles sont quatre à cinq fois supérieures à ce qu’elles étaient durant la seconde guerre du Liban (été 2006), et quatre à cinq fois supérieures à cet qu’elles étaient durant l’opération Plomb Durci contre la bande de Gaza (décembre 2008-janvier 2009). Et ce sans parler des nouveaux missiles sol-air en Syrie. Je m’endors en sachant que ce que nous avons fait lors des derniers, longs et complets exercices (militaires), peut arriver dans la réalité", affirme Benny Gantz.