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À La Une - Gaza

Offensive de charme du Hamas auprès des jeunes

Le mouvement islamiste affirme que ses camps d’été n’ont aucune dimension militaire ou politique.

Des jeunes défilant avec des mitraillettes en bois dans le camp d’été de Rafah, tenu par le Hamas. Saïd Khatib/AFP

Le mouvement islamiste Hamas tente de séduire les jeunes au sein de ses camps d’été à Gaza, avec de nombreuses activités qui ne comportent, affirme-t-il, aucune dimension politique ou militaire, mais qui rivalisent avec celles offertes par l’ONU. Chaque été, la bande de Gaza devient le théâtre d’une sourde compétition entre les camps du Hamas et ceux de l’Unrwa, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, dont les camps de vacances ont été visés à plusieurs reprises par de mystérieuses attaques ces dernières années.
« Ces camps n’ont aucune dimension militaire ou politique, ils se déroulent en plein air, avec du sport, des activités culturelles, éducatives, sociales et récréatives », affirme Saleh Hamdane, membre du comité central des camps d’été du Hamas. Cette année, ces colonies de vacances à la mode islamiste « ne se concentrent pas sur des questions purement religieuses », assure-t-il.
Les organisateurs des quelque 500 camps d’été du Hamas, installés dans des écoles et centres sociaux, estiment accueillir pour cette édition environ 100 000 jeunes de 9 à 21 ans, en plus des 20 000 qui se consacrent à l’étude du Coran. Les filles sont accueillies dans des camps séparés. « Nous jouons, nous apprenons et nous nous faisons des amies », raconte Samia Achour, 11 ans, les cheveux recouverts d’un voile marron. « Il y a des camps spécialisés dans les technologies et différents domaines d’innovation pour répondre aux aspirations des jeunes », explique Moussa el-Samak, membre du comité central des camps d’été et dirigeant du mouvement. Le Hamas fournit aux participants un uniforme, un repas par jour et un peu d’argent de poche. Comme ses camarades, le jeune Ziad arbore la casquette frappée du slogan choisi cette année par le Hamas, en plus des mots d’ordre islamistes : « J’ai triomphé avec la jeunesse ».
« Il faut saisir l’occasion d’enseigner aux enfants la confiance en soi et de s’assurer qu’ils ne se détournent pas du droit chemin », estime Majed el-Cheikh, ancien fonctionnaire de l’Autorité palestinienne, chassée de Gaza par le Hamas en juin 2007, qui assure ne pas appartenir au mouvement islamiste. « Ce qui m’a encouragé à inscrire mon fils dans ce camp, c’est qu’il ne comporte aucun caractère politique ou militaire. L’essentiel, c’est qu’il y ait des lieux disponibles pour que les enfants puissent se distraire, jouer et se cultiver », explique-t-il. Nidal Hamdane, mère de quatre enfants âgés de 9 à 13 ans, réprouve en revanche « ces camps qui visent en fait à améliorer l’image des mouvements et conduisent les enfants à adhérer au Hamas ». « Je ne veux pas que mes enfants fassent partie de quelque mouvement que ce soit », assène cette employée d’un salon de beauté, qui déplore néanmoins le manque de structures pour les enfants pendant l’été « à l’exception des réfugiés ».
De fait, les camps d’été du Hamas font encore pâle figure face à ceux de l’Unrwa, qui accueille pendant six semaines à partir du 15 juin quelque 250 000 enfants de réfugiés dans la bande de Gaza, dans 1 200 camps à travers le territoire palestinien. Lors de ces « Jeux d’été », les enfants accumulent les records du monde homologués, comme cette année celui de vols simultanés de cerfs-volants, après celui du plus grand nombre de jeux de parachute, de ballons de foot dribblés en même temps, et de la plus grande peinture à la main.
Signe des tensions, le site prévu pour le record de cerfs-volants, qui s’est déroulé jeudi dans le nord de la bande de Gaza, avait été saccagé la nuit précédente par une dizaine d’hommes qui ont incendié une partie de la scène et brûlé un drapeau de l’ONU.

                ©AFP
Le mouvement islamiste Hamas tente de séduire les jeunes au sein de ses camps d’été à Gaza, avec de nombreuses activités qui ne comportent, affirme-t-il, aucune dimension politique ou militaire, mais qui rivalisent avec celles offertes par l’ONU. Chaque été, la bande de Gaza devient le théâtre d’une sourde compétition entre les camps du Hamas et ceux de l’Unrwa, l’Agence de...
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