Le Pakistan réclame de l'aide internationale pour accueillir les réfugiés afghans

Le Pakistan, qui abrite depuis des décennies plusieurs millions de réfugiés afghans, a réclamé mercredi un soutien de la communauté internationale pour continuer à les accueillir.

Après l'invasion soviétique "en 1979, cinq millions de réfugiés afghans sont venus au Pakistan, avec le soutien de la communauté internationale", a rappelé le ministre des zones frontalières, Abdul Qadir Baloch, lors d'une rencontre consacrée aux réfugiés afghans.

Trente-sept ans plus tard, ils sont 1,5 million de réfugiés enregistrés et environ autant sans papiers, l'insécurité grandissante en Afghanistan entravant les programmes de retours volontaires. "Mais cette dernière décennie, ce soutien a disparu", a déploré le ministre, indiquant ne recevoir qu'un dollar et demi par réfugié et par an d'aide internationale pour leur fournir santé et éducation.

Il a dénoncé la faiblesse de cette aide comparée à celle fournie à la Turquie, qui accueille officiellement 2,5 millions de réfugiés, dont nombre de Syriens.
Les pays occidentaux n'ont pris conscience du problème "que parce qu'il y a un flot de réfugiés vers l'Europe, dont 30% sont des Afghans", a-t-il ajouté. "Mais ce pourcentage pourrait augmenter", a-t-il averti, soulignant qu"il y a une limite à la tolérance des Pakistanais".

Le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, UNHCR, a estimé lui aussi que "la question du déplacement des Afghans est sous-estimée".
"Nous devons renforcer notre soutien aux pays d'accueil", a-t-il ajouté, soulignant que la crise des réfugiés en Europe est "une tragédie mais aussi l'occasion d'ouvrir les yeux sur la nécessité de résoudre les problèmes qui paraissent loin, avant qu'ils ne se rapprochent".

Les réfugiés afghans vivent en majorité dans des camps dans les zones rurales les plus pauvres du Pakistan, dans une grande incertitude administrative en raison de la courte durée des permis de séjour délivrés par les autorités pakistanaises, qui menacent régulièrement de les expulser.