Birmanie : des milliers d'habitations d'un camp de Rohingyas détruites dans un incendie

Un immense incendie a ravagé mardi une partie d'un camp en Birmanie où vivent des milliers de Rohingyas, minorité musulmane persécutée dans le pays, laissant sans toit quelque 450 familles.

D'après la police locale, le feu, d'origine accidentelle, est parti d'une cuisinière et s'est rapidement propagé dans un camp fait de huttes de bois, balayé par des vents violents. "Nous sommes en train de vérifier si le feu a fait des blessés ou pas", a déclaré à l'AFP la police locale qui a précisé qu'environ 450 familles étaient concernées par l'incendie.

Dans l'ouest de la Birmanie, en Etat Rakhine, plus de 100.000 Rohingyas s'entassent toujours dans des camps de déplacés depuis des violences inter-communautaires entre bouddhistes et musulmans qui ont fait plus de 200 victimes en 2012, notamment musulmanes.

Début mars, l'Onu avait lancé un signal d'alarme concernant cette minorité, toujours contrainte de vivre dans des "conditions terribles" avec notamment des enfants mourant faute d'accès aux soins. Aung San Su Kyi, dont le parti a pris les rênes du pouvoir dans le pays début avril, est critiquée à l'étranger pour le silence qu'elle observe à ce sujet.

Apatrides, les Rohingyas sont en Birmanie exclus du marché du travail, du système éducatif, de santé...
L'utilisation même du mot Rohingya est très sensible et dangereuse depuis quelques années dans le pays, en proie à une montée du nationalisme bouddhiste.

En mai dernier, le sort de cette communauté avait fait la Une de la presse internationale. Des milliers d'entre eux fuyant sur des bateaux de fortune s'étaient retrouvés piégés dans le golfe du Bengale après une désorganisation des filières de passeurs clandestins passant par la Thaïlande.

En avril, 20 réfugiés vivant dans un camp sont décédés dans le naufrage d'un bateau. D'après les rescapés, ils avaient été contraints pour se rendre sur un marché de la ville de Sittwe, de prendre la mer après avoir été interdits de voyage sur terre par les autorités.