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Moyen Orient et Monde - Droits de l’homme

Amnesty s’alarme de l’exécution des peines de mort, chiffre au plus haut depuis 1989

Selon l'ONG, l'Iran, le Pakistan et l'Arabie saoudite ont fait exécuter un nombre impressionnant de condamnés.

Manifestation à Vienne le 30 mars 2016 contre l’usage de la peine de mort par le président iranien Hassan Rohani, dont la visite en Autriche a été repoussée. AFP/Joe Klamar

Les exécutions de condamnés à mort ont bondi de plus de 50 % dans le monde l'année dernière, atteignant leur plus haut niveau depuis 1989, s'est alarmée, hier, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International. Dans son rapport annuel sur la peine de mort, l'ONG chiffre à « au moins 1 634 » le nombre d'exécutions dans le monde en 2015, soit une hausse de 54 % par rapport à 2014. Ces exécutions, recensées dans 25 pays, sont concentrées à 89 % dans trois d'entre eux : l'Iran avec au moins 977 exécutions, le Pakistan avec 326 et l'Arabie saoudite avec au moins 158. Viennent ensuite les États-Unis (28). Comme d'habitude, les chiffres d'Amnesty n'englobent pas la Chine où ces statistiques sont classées secret d'État. Mais, selon l'ONG, ce pays, où « des milliers » de personnes seraient exécutées chaque année, « reste le premier bourreau mondial ».
« La hausse que nous avons observée l'année dernière est profondément inquiétante. Le nombre des exécutions judiciaires en 2015 a été le plus élevé de ces 25 dernières années », a dénoncé Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty, dans un communiqué. « L'Iran, le Pakistan et l'Arabie saoudite ont fait exécuter un nombre impressionnant de condamnés à mort, à l'issue bien souvent de procès d'une iniquité flagrante. Ce massacre doit cesser », a-t-il demandé.
Depuis l'accord historique sur le nucléaire conclu en juillet, l'Iran est engagé dans « d'intenses efforts diplomatiques » avec les grandes puissances occidentales, mais « les droits de l'homme ont été complètement laissés de côté », a regretté James Lynch, directeur adjoint pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Le Pakistan est critiqué pour avoir levé le moratoire sur la peine capitale en vigueur depuis 2008 en réaction à l'attaque perpétrée par des talibans dans une école de Peshawar en décembre 2014. Quant à l'Arabie saoudite, environ la moitié des personnes exécutées depuis le milieu des années 1980 sont des étrangers, a précisé James Lynch. « Ce sont généralement des travailleurs migrants (...) qui ne parlent pas l'arabe et ont encore moins de chances d'avoir un procès équitable », a-t-il dit.

Cent deux pays abolitionnistes
« Heureusement, les États qui procèdent à des exécutions sont minoritaires et de plus en plus isolés. Les autres ont pour la plupart renoncé à la peine capitale, et, en 2015, quatre nouveaux pays ont complètement retiré ce châtiment barbare de leur législation », s'est toutefois réjoui Salil Shetty. L'année dernière, la République du Congo, les îles Fidji, Madagascar et le Surinam ont aboli la peine capitale, si bien que le monde compte maintenant une majorité d'États abolitionnistes (102), relève Amnesty. L'organisation comptabilise un total de 140 pays abolitionnistes dans leur législation ou dans les faits, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas procédé à des exécutions au cours des dix dernières années. « Malgré l'augmentation choquante des exécutions en Iran, au Pakistan et en Arabie saoudite, la tendance mondiale sur le long terme est à l'abolition », souligne Amnesty, rappelant que, lorsque l'organisation a commencé à faire campagne contre la peine capitale en 1977, seuls 16 pays l'avaient abolie.

(Source : AFP)

Les exécutions de condamnés à mort ont bondi de plus de 50 % dans le monde l'année dernière, atteignant leur plus haut niveau depuis 1989, s'est alarmée, hier, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International. Dans son rapport annuel sur la peine de mort, l'ONG chiffre à « au moins 1 634 » le nombre d'exécutions dans le monde en 2015, soit une hausse de 54 %...

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