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Moyen Orient et Monde - Réunion de Munich

Réactions mitigées après l’accord sur une trêve en Syrie

La pression est restée forte sur la Russie, accusée de frapper sans discrimination groupes extrémistes et rebelles modérés.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le secrétaire d’État américain, John Kerry, et l’envoyé spécial de l’Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, lors d’une conférence de presse, hier, à Munich. Christof Stache/AFP

L'accord entre les grandes puissances sur une cessation des hostilités en Syrie s'annonce fragile, mais il constitue l'unique voie pour espérer relancer le processus de paix et stopper l'engrenage guerrier, ont estimé hier les pays impliqués.
Ainsi, à l'issue d'intenses négociations à Munich (sud de l'Allemagne), les États-Unis, la Russie et leurs principaux alliés – en dehors des parties syriennes – sur ce dossier avaient appelé dans la nuit de jeudi à vendredi à une trêve qui, si elle se confirme, constituera un premier pas concret pour faire taire les armes dans ce conflit qui a fait 260 000 morts depuis 2011.
Celle-ci exclut les groupes jihadistes tels que l'État islamique (EI) et al-Nosra – branche locale d'el-Qaëda –, et donc l'arrêt des bombardements occidentaux et russes visant ces groupes.
Annonçant cette « cessation des hostilités dans tout le pays dans un délai d'une semaine », le chef de la diplomatie américaine John Kerry a néanmoins souligné ne pas se faire d'« illusions » sur la difficulté à faire mettre en œuvre cette décision par les rebelles et les forces gouvernementales syriennes.
Mais, pour les Occidentaux, les Russes, principaux soutiens avec Téhéran du régime de Bachar el-Assad, doivent désormais montrer l'exemple.
« Les mots doivent être suivis de faits (...), et c'est à la Russie que revient la principale responsabilité », a insisté une porte-parole du gouvernement allemand, Christine Wirtz, appelant à ce qu'il n'y ait pas d'« accentuation » des bombardements russes qui visent actuellement le bastion rebelle d'Alep.

« Combattre les terroristes »
Du côté de l'opposition syrienne, on s'est montré circonspect, ses dirigeants ayant annoncé qu'il revenait aux groupes armés sur le terrain de décider de leur position.
« Le projet de cessation provisoire des hostilités sera examiné par les factions rebelles sur le terrain », a déclaré Georges Sabra, un membre du Haut Comité des négociations (HCN), organe constitué de représentants des principaux partis d'opposition et de mouvements rebelles.
Autre difficulté, les Occidentaux reprochent depuis des mois aux Russes de frapper sans discrimination groupes extrémistes et rebelles modérés, susceptibles d'être des partenaires de négociations. Ils craignent que cela ne continue malgré l'accord de Munich, Moscou classant de nombreux groupes sous la même étiquette de « terroristes ».
« Nous continuerons, de même que la coalition conduite par les États-Unis, à combattre » les groupes « terroristes », s'est borné à dire le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Les forces de la coalition américaine et l'armée russe doivent coopérer sur le terrain pour que la trêve en Syrie puisse entrer en vigueur, a par ailleurs estimé M. Lavrov. « Depuis le début de nos opérations en Syrie (...), nous avons proposé des contacts militaires entre la Russie et la coalition dirigée par les Américains », a-t-il ajouté. « Malheureusement, les États-Unis ont évité de coopérer dans la sphère militaire (...). Je crois désormais qu'ils réalisent que, pour avancer vers un règlement syrien, on ne peut plus éviter les contacts entre militaires », a conclu M. Lavrov.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a souligné que « jusqu'à présent la Russie a surtout visé les groupes d'opposition et pas l'EI », ce qui a miné « les efforts en vue d'un règlement négocié » du conflit.
Prudent, Mazen Darwich, un défenseur des droits de l'homme emprisonné pendant trois ans par le régime, a relevé que « tous les efforts étaient bienvenus », mais appelé à bien « évaluer sur le terrain » le bon vouloir de Moscou.

Négociations de Genève
Pour la Turquie, vers laquelle se pressent les civils fuyant les bombardements, l'accord de Munich est un « pas important sur la voie d'un règlement de la crise syrienne ». Il convient désormais de « stopper les frappes aériennes » et de fournir un « accès aux humanitaires », a toutefois insisté le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
Les parties ont aussi convenu d'intensifier dès les prochains jours l'aide humanitaire en direction des villes assiégées par le régime de Damas ou l'EI, par voie terrestre ou aérienne.
Réunis à Genève hier, les 17 pays membres du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) ont fait savoir qu'une « livraison soutenue » d'aide devrait commencer « dès cette semaine dans les zones où les civils ont un besoin désespéré d'assistance ».
Les négociations intersyriennes, suspendues début février en pleine offensive du régime appuyée par l'aviation russe sur Alep (Nord), doivent par ailleurs « reprendre dès que possible », a insisté John Kerry à Munich. Ces négociations doivent avoir lieu « sans ultimatums et conditions préalables », a souligné de son côté Sergueï Lavrov.
Moscou refuse notamment de faire du départ de Bachar el-Assad un préalable alors que les Occidentaux estiment qu'avec lui aucune solution durable n'est possible.
L'opposition syrienne réclame des signes concrets au plan humanitaire et l'arrêt des bombardements avant de reprendre ces négociations reportées pour le moment au 25 février.

Seize civils tués dans des frappes
Enfin, le ministre turc des Affaires étrangères a accusé la Russie d'avoir tué 16 civils dans des bombardements vendredi matin en Syrie, peu après l'annonce d'un projet de trêve censée entrer en vigueur d'ici à une semaine. « Il y a eu aussi des frappes contre des écoles et des hôpitaux », a ajouté le ministre, sans préciser où ces bombardements avaient eu lieu.

(Source : AFP)

L'accord entre les grandes puissances sur une cessation des hostilités en Syrie s'annonce fragile, mais il constitue l'unique voie pour espérer relancer le processus de paix et stopper l'engrenage guerrier, ont estimé hier les pays impliqués.Ainsi, à l'issue d'intenses négociations à Munich (sud de l'Allemagne), les États-Unis, la Russie et leurs principaux alliés – en dehors des...

commentaires (2)

Réactions mitigées après l’accord sur une trêve en Syrie ASSEZ PLAISANTEE IMMONDES MASQUETAIRES DE LA HAUTE FELONIE INTERNATIONALE MITIGEE.DEGAGEZ.VOUS PUEZ.

Henrik Yowakim

05 h 15, le 14 février 2016

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Commentaires (2)

  • Réactions mitigées après l’accord sur une trêve en Syrie ASSEZ PLAISANTEE IMMONDES MASQUETAIRES DE LA HAUTE FELONIE INTERNATIONALE MITIGEE.DEGAGEZ.VOUS PUEZ.

    Henrik Yowakim

    05 h 15, le 14 février 2016

  • Il n'empêche, avec ce soi disant accord, que Kerry/Obama ne font rien pour faire arrêter les bombardements russes et les actions meurtrières de l'armée du régime de Bachar El Assad Dans une semaine des morts civils s;ajouteront aux 260.000 morts depuis 2011

    FAKHOURI

    11 h 10, le 13 février 2016

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